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Procès - L’agression contre le juge Nachar devant la Cour criminelle Khalil Sinno : « J’étais sous l’effet de la drogue et je ne me souviens de rien »(photo)

«Je remercie le ciel parce que mon revolver a calé. Car je ne voulais faire de mal à personne. Mais j’avais pris six ou huit comprimés de drogue et je ne savais plus ce que je faisais. » Maigre mais souriant, Khalil Sinno a répondu aux questions de la Cour criminelle de Beyrouth, présidée par le juge Michel Abou Arrage, et à celles du procureur Joseph Maamari, rejetant toute la responsabilité de son acte sur les méfaits de la drogue. Le mystère Khalil Sinno, l’homme qui avai tenté de tuer le juge des référés Fadi Nachar, en pleine audience du tribunal au Palais de justice, le 23 décembre dernier, est en train de s’éclaircir. Pour l’ouverture de son procès, hier devant la Cour criminelle de Beyrouth, l’inculpé a reconnu les faits, tout en précisant, lorsqu’on le coinçait un peu dans les questions, qu’il ne se souvenait plus de grand-chose. Sorti de prison un mois avant son coup d’éclat qui avait failli coûter la vie au juge Fadi Nachar, il s’était procuré un revolver en état déplorable parce que, selon lui, les forces de sécurité le poursuivaient pour une ancienne affaire de vol et qu’il voulait se défendre et éviter de faire de nouveau de la prison. Nul ne lui a précisé qu’avec son acte, cet objectif est plutôt raté. En tout cas, le jeune homme à l’aspect maladif n’a pas expliqué pourquoi il a voulu tuer le juge. Il a précisé avoir pris des comprimés de drogue la veille de son acte puis le jour même, et il s’était ainsi dirigé vers le Palais de justice dans une sorte d’état second. Il a raconté à la cour s’être promené dans le palais avant d’entrer dans une salle où il a vu des magistrats siéger. Il a assisté pendant plus d’une demi-heure à l’audience, avant de préparer son revolver. Une fois l’audience levée, il s’est dirigé vers le juge Nachar et a tiré sur lui. Sinno a reconnu avoir essayé de tirer sur le greffier et l’aboyeur, les prenant eux aussi pour des magistrats, mais son revolver est tombé en panne. Interrogé par les juges et par le procureur de Beyrouth, il a déclaré ne pas se souvenir de l’acte proprement dit, affirmant que la seule image qui lui revient est celle d’une foule prise d’hystérie et en train de hurler. Sinno a nié la moindre appartenance à un parti ou groupe politique, tout en affirmant qu’il a été injustement traité en prison. « J’étais dans la cellule n° 108, avec des drogués et deux types accusés d’avoir tué leurs pères respectifs. » Il a aussi déclaré ne pas se souvenir d’avoir lancé la phrase qui lui a été attribuée : « Si je parle, je suis un homme mort. » La cour a aussi entendu les deux suspects, Mohammed Ghalayini et Ali Yahfoufi, qui lui ont procuré l’arme, ainsi que les deux fonctionnaires du tribunal, le greffier, Rajeh Chebbo, et l’aboyeur, Mouaffak Yassine. La prochaine audience a été reportée au 5 février et elle sera consacrée à l’audition d’autres témoins, dont des avocats qui ont assisté à la scène et le médecin légiste.
«Je remercie le ciel parce que mon revolver a calé. Car je ne voulais faire de mal à personne. Mais j’avais pris six ou huit comprimés de drogue et je ne savais plus ce que je faisais. » Maigre mais souriant, Khalil Sinno a répondu aux questions de la Cour criminelle de Beyrouth, présidée par le juge Michel Abou Arrage, et à celles du procureur Joseph Maamari, rejetant toute...