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DOSSIER RÉGIONAL - Le ministre syrien des Affaires étrangères s’est entretenu avec les responsables libanais Chareh : Privilégier les solutions pacifiques et préserver l’unité de l’Irak(photos)

C’est à une véritable course contre la montre que se livre la diplomatie arabe, pour tenter d’éviter les attaques américaines contre l’Irak. En dépit des divergences profondes entre leurs pays respectifs, les ministres des Affaires étrangères des États voisins de l’Irak (l’Iran, la Syrie, la Jordanie, la Turquie et l’Arabie saoudite), plus l’Égypte, tiendront aujourd’hui une réunion à Istamboul, pour tenter de dégager une initiative commune, sans trop croire à son efficacité, les bruits de bottes devenant de plus en plus assourdissants. C’est en tout cas pour informer les responsables libanais des efforts déployés et de la position syrienne que le ministre Farouk el-Chareh a effectué hier une visite éclair à Beyrouth, où il s’est entretenu avec le chef de l’État, en présence du président de la Chambre et du président du Conseil – réunis pour l’occasion et c’est devenu en soi un événement –, en plus de son homogue libanais, le ministre des AE, Mahmoud Hammoud. « La réunion d’Istamboul part d’une bonne intention. Il s’agit d’une occasion de discuter ensemble, dans le but d’éviter la guerre et ses répercussions sur les pays de la région, en essayant de trouver une solution pacifique, basée sur les résolutions internationales et préservant l’unité de l’Irak. » Le ministre syrien des Affaires étrangères a ainsi résumé la situation aux journalistes qui l’attendaient au palais de Baabda. Mais ce qu’il n’a pas dit, et que murmurent les diplomates dans les coulisses, c’est que la position des pays arabes semble moins solide et avancée que celle de la France et de l’Allemagne. Un communiqué final un peu « timide » Déjà, selon notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane, le projet de communiqué final de la réunion d’Istamboul, préparé par le ministre turc des Affaires étrangères, évite de citer nommément les États-Unis, pour des raisons évidentes. Il insiste, par contre, sur la nécessité de trouver une solution pacifique, pour éviter à la région « des catastrophes humanitaires », en raison de l’afflux de réfugiés dans les pays voisins de l’Irak, tout en se déclarant attaché à l’unité de l’Irak. Le communiqué se propose de lancer un appel aux États-Unis, pour tenter d’éviter les conséquences désastreuses d’une guerre aux pays de la région, tout en demandant au Conseil de sécurité de prolonger la mission des inspecteurs en Irak. Il suggère aussi de laisser travailler ces mêmes inspecteurs, sans mentionner qui entrave leur mission. C’est dire qu’il s’agit d’un communiqué timide, mais qui exprime parfaitement l’angoisse dans laquelle baigne la région. Une délégation commune en Irak et à Washington Plusieurs idées circulent actuellement pour tenter de débloquer la situation actuelle, qui semble se diriger chaque jour un peu plus vers la guerre. Il s’agirait notamment pour les ministres réunis à Istamboul de former une délégation qui se rendrait en Irak, mais aussi aux États-Unis, pour une ultime médiation, qui demanderait à l’Administration Bush de privilégier les solutions pacifiques et à Saddam Hussein de ne fournir aucun prétexte à une attaque, et donc de coopérer au maximum avec les inspecteurs et la communauté internationale. Quant à l’idée de la tenue d’un sommet arabe extraordinaire, elle ne semble pas devoir aboutir, l’Arabie saoudite et l’Égypte y étant opposées. Tous ces thèmes ont donc été abordés par le ministre syrien avec ses interlocuteurs libanais et les deux parties étaient d’accord sur l’orientation vers la recherche d’une solution pacifique. Avec les journalistes, M. Farouk el-Chareh est resté assez discret, annonçant une seconde réunion à Damas, après celle d’Istamboul, mais sans en fixer la date. M. Chareh a aussi révélé avoir transmis au chef de l’État libanais un message verbal de son homologue syrien, concernant la situation dans la région et les contacts entrepris récemment par la Syrie pour tenter de trouver des solutions. Refusant d’entrer dans les détails des divergences arabes, le ministre syrien s’est contenté de dire, en réponse à une question, que la Turquie, qui est membre de l’Otan, déploie de sérieux efforts pour privilégier les solutions pacifiques. Mais comme le président irakien a rejeté toute idée d’exil, en quoi peuvent consister de telles solutions ? La question n’a pas été posée et il n’y a pas eu de réponse...
C’est à une véritable course contre la montre que se livre la diplomatie arabe, pour tenter d’éviter les attaques américaines contre l’Irak. En dépit des divergences profondes entre leurs pays respectifs, les ministres des Affaires étrangères des États voisins de l’Irak (l’Iran, la Syrie, la Jordanie, la Turquie et l’Arabie saoudite), plus l’Égypte, tiendront...