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CORRESPONDANCE Label du jet-set, les minaudières-bijoux de Judith Leiber entrent au musée(PHOTO)

WASHINGTON - Irène MOSALLI Quand est-ce qu’un sac du soir devient plus qu’un contenant à mouchoir et à rouge à lèvres ? Lorsqu’il porte la griffe de Judith Leiber qui en a fait un véritable objet d’art. Pour preuve, l’exposition que lui consacre un musée à Washington, la Corcoran Gallery of Art, qui donne à voir 160 de ses célèbres créations. Judith Leiber travaille ses sacs comme des sculptures. Elle leur donne des formes associées à ses propres centres d’intérêt qui vont des tapis antiques aux arts asiatiques en passant par des hommages à l’Art déco, au pop art, aux artistes contemporains, aux symboles hollywoodiens et à la nature. Relevant des minaudières, ils sont réalisés en métal et en perles de cristal. Elle a notamment conçu une ligne inspirée des bouddhas assis qui combine des motifs traditionnels et une innovation dans l’utilisation de la couleur. Elle a aussi mis entre les mains des femmes des réminiscences de Mondrian, Braque, Klimt et Picasso. De même qu’elle tire parti du grand effet décoratif de la faune et de la flore. Côté cinéma, elle a, entre autres, proposé un modèle baptisé « 007 » et doté d’un compartiment secret réservé non pas à une arme gadget mais tout bonnement au téléphone cellulaire ou à une paire de lunettes. De 1500 à 3000 dollars Outre les Premières dames américaines (Nancy Reagan, Barbara Bush, Hillary Clinton et Laura Bush), tout le jet-set a «son » Judith Leiber dont le prix varie entre 1 500 et 3 000 dollars. Née en Hongrie en 1921, Judith Leiber a été la première femme à œuvrer dans la confection artisanale de sacs à Budapest. Après la Seconde Guerre mondiale, elle a épousé un soldat américain et l’a suivi aux États-Unis. Là, elle a poursuivi sa carrière et a formé sa propre compagnie en 1963. C’est par pur accident qu’elle a créé, en 1967, sa première minaudière en broderie perlée. Son usine en Italie (où elle faisait faire ses moules en métal) lui avait livré un spécimen entaché. Comme elle n’avait pas le temps de le renvoyer pour le faire réparer, elle a eu l’idée de recouvrir ce défaut de fabrication par un dessin en perles de cristal. Une retouche qui a fait sensation, car ce modèle a eu un tel succès qu’elle a continué dans cette voie. Et sa célébrité n’a pas tardé à traverser l’Atlantique. Aujourd’hui, sa contribution à l’univers de la mode est reconnue par les grands instituts culturels. On retrouve ses œuvres dans plusieurs musées américains et aussi au Victoria and Albert Museum à Londres qui lui ont attribué plusieurs prix. Chacun de ses sacs est fait de milliers de perles de cristal enfilées à la main puis fixées en motifs sur une structure métallique. À son actif, trois mille ornementations différentes. Pour Judith Leiber, l’accessoire de mode possède une grande charge d’expression : alliant la culture, l’élégance, à la sophistication et l’humour. Un esprit qu’elle a insufflé à une nouvelle discipline qu’elle a expérimentée à l’âge de 80 ans : le design de bibelots en argent. Et ce genre d’objet a remporté un succès égal à celui de ses sacs. Ses sujets favoris : les animaux qu’elle interprète dans son propre style et qu’elle assied souvent sur des socles en onyx. Accrochés au bras ou posés sur une table, les Judith Leiber se reconnaissent à mille lieux à la ronde.
WASHINGTON - Irène MOSALLI Quand est-ce qu’un sac du soir devient plus qu’un contenant à mouchoir et à rouge à lèvres ? Lorsqu’il porte la griffe de Judith Leiber qui en a fait un véritable objet d’art. Pour preuve, l’exposition que lui consacre un musée à Washington, la Corcoran Gallery of Art, qui donne à voir 160 de ses célèbres créations. Judith Leiber...