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Proche-Orient L’optimisme de Hariri à l’épreuve des semaines à venir(PHOTO)

Le Premier ministre, Rafic Hariri, avait affirmé au cours de sa dernière intervention télévisée que la situation régionale est « claire et très compliquée ». En Cisjordanie et à Gaza, avait-t-il souligné, la situation est « extrêmement dangereuse », et nul n’ignore la gravité de ce qui se passe en Irak. En somme, pour le chef du gouvernement, le Liban et la Syrie sont à l’abri de la plupart des secousses qui menacent la région. En effet, le Liban est désormais sur la bonne voie et aperçoit déjà le bout du tunnel, ayant surmonté les dangers qui le guettaient, pour s’engager dans une nouvelle étape susceptible d’aboutir à une réelle renaissance à tous les niveaux. Ces propos signifient que M. Hariri estime improbable que le Liban soit confronté aux dangers de l’implantation palestinienne, malgré les exactions israéliennes qui visent à tuer dans l’œuf le rêve d’un État palestinien indépendant et à pousser les Palestiniens à l’exode. Pour M. Hariri, il est tout aussi improbable qu’Israël s’en prenne au Hezbollah sous prétexte d’activités « terroristes » ou de recel d’armes prohibées fournies par l’Irak. Par ailleurs, le chef du gouvernement affirme, en cercle privé, que les mises en garde récurrentes contre l’implantation rendent nécessaire une mise au point sur la signification de ce terme. Si l’implantation équivaut à l’octroi de la nationalité libanaise aux Palestiniens résidant au Liban, elle est unanimement rejetée par toutes les parties car elle entraînerait non seulement un déséquilibre flagrant au niveau de la formule libanaise et de la convivialité, mais également sur le plan national. Une telle éventualité, ajoute-t-il, permettrait aux Palestiniens naturalisés d’entrer en compétition avec les Libanais dans les élections législatives d’ici à quelques années. Si, au contraire, l’implantation consiste à permettre à quelques Palestiniens, détenteurs d’une identité palestinienne ou de celle de n’importe quel autre pays arabe, de résider au Liban au même titre que n’importe quel résident arabe ou étranger, ils pourront alors, munis d’un passeport palestinien ou arabe, voyager à leur gré et même résider dans le pays de leur choix si les conditions y sont plus favorables qu’au Liban. Il ressort donc clairement que le Liban ne devra pas faire face aux dangers de l’implantation, comme le craignent certains, tant que les Palestiniens n’y bénéficient que du droit de résidence et ne pourront jamais obtenir la nationalité libanaise. Cela étant, certains milieux soulèvent déjà la possibilité d’une répartition d’une partie des Palestiniens se trouvant au Liban sur plusieurs pays arabes, tels l’Irak et la Libye, et étrangers, tels le Canada et l’Australie, où les possibilités de travail sont considérables et infiniment plus vastes qu’au Liban. Par ailleurs, ni les États-Unis, ni l’Union européenne, ni les Nations unies ne sont dupes des prétextes invoqués par Israël pour justifier une éventuelle frappe israélienne contre le Hezbollah, notamment la possession présumée de missiles de moyenne portée fournis par l’Irak et une prétendue collaboration avec l’organisation terroriste el-Qaëda. Le Hezbollah, de son côté, maintient un profil bas et évite de fournir à Israël un prétexte à une frappe militaire. En effet, la formation islamiste s’attache à maintenir le calme à la frontière et évite toute opération militaire qui pourrait entraîner des représailles israéliennes comme par le passé, tout en se réservant le droit de passer à l’attaque au moment qu’elle juge opportun, probablement en fonction des développements de la situation en Irak et d’une éventuelle frappe américaine contre ce pays. D’autre part, ni les menaces israéliennes ni les activités douteuses de certains extrémistes éventuellement à la solde des Israéliens ne sauraient ébranler le climat de sécurité qui prévaut au Liban. Toujours dans le débat télévisé, le chef du gouvernement a affirmé que le calme et la stabilité sont assurées « grâce aux services sécuritaires et aux frères syriens » et que le Liban saura préserver cette stabilité, insistant sur la rareté des incidents qui se produisent de temps en temps. Il s’agit, a-t-il ajouté, d’incidents personnels, et toute tentative d’établir un lien quelconque entre eux serait dénuée de tout fondement. Des incidents similaires se produisent partout dans le monde et il ne faut donc pas leur accorder une importance qu’ils sont loin de posséder. Tous les incidents qui se sont récemment produits étaient absolument isolés et personne ne cherche à ébranler la sécurité du pays. Aucun danger ne guette les chrétiens ou les musulmans, et il serait tendancieux de suggérer l’existence d’une éventuelle agression perpétrée par une communauté contre une autre. Toute personne qui tenterait de lancer une idée pareille est l’ennemi du Liban et des Libanais, estime également le président du Conseil. M. Hariri n’en exclut pas pour autant la réalité des menaces israéliennes, surtout eu égard aux surenchères politiques qui se déroulent à la veille des élections en Israël. Les prévisions de M. Hariri se réaliseront-elles et le Liban restera-t-il à l’abri des secousses régionales ? La majorité des Libanais partage-t-elle l’optimisme du chef du gouvernement quant aux répercussions d’une éventuelle guerre contre l’Irak et quant au sérieux des menaces israéliennes ? Les quelques semaines à venir nous le diront. Émile KHOURY
Le Premier ministre, Rafic Hariri, avait affirmé au cours de sa dernière intervention télévisée que la situation régionale est « claire et très compliquée ». En Cisjordanie et à Gaza, avait-t-il souligné, la situation est « extrêmement dangereuse », et nul n’ignore la gravité de ce qui se passe en Irak. En somme, pour le chef du gouvernement, le Liban et la Syrie sont...