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Actualités - REPORTAGES

Pologne Kwasniewski comme prévu, coup dur pour Solidarité

La réaction de Damas à l’escalade du week-end – et notamment aux incidents survenus à la frontière israélo-libanaise – ne s’est pas fait attendre. Tant le président Assad et le chef de la diplomatie Farouk el-Chareh que les médias gouvernementaux ont fait montre d’un soutien affiché de la Syrie au Hezbollah malgré l’avertissement israélien, en même temps qu’une volonté de paix et le refus de tout langage belliciste, qu’elles attribuent à l’État hébreu. «Il ne fait aucun doute que jamais les centaines de Palestiniens qui ont manifesté samedi matin, pas plus que le Hezbollah qui a tiré sur les positions israéliennes puis capturé trois soldats, n’auraient pu agir sans le feu vert de la Syrie», a indiqué à l’AFP un diplomate occidental sous le couvert de l’anonymat, résumant ainsi le rapport de forces régional depuis le début de la «nouvelle intifada», il y a de cela 11 jours. Dès avant-hier samedi, le président syrien Bachar el-Assad, de concert avec le chef de la Jamahiriya libyenne en visite à Damas, Mouammar Kadhafi, a fait porter à Israël la responsabilité de la «situation dangereuse créée (par l’État hébreu) en Palestine et dans ses alentours». Cette première réaction officielle a été rapportée par le porte-parole de la présidence syrienne, Gebran Kouriyé, dans un communiqué qui rendait compte de la réunion entre les deux dirigeants arabes – communiqué dont les deux signataires se sont abstenus, à l’instar des médias syriens, d’évoquer spécifiquement les menaces lancées par l’État hébreu contre Damas après les incidents de samedi. Rappelons qu’à la suite de ces incidents, le Premier ministre israélien avait sommé les gouvernements libanais et syrien de faire cesser immédiatement «toute activité hostile» à la frontière. De son côté, le ministre syrien des Affaires étrangères Farouk el-Chareh, réitérant les propos du président Assad selon lequel «la partie responsable de l’escalade est Israël», a affirmé dimanche que ni le Liban, ni le Hezbollah, ni la Syrie «ne veulent déclencher une guerre» contre l’État hébreu. «La Syrie est pour la paix, elle n’aime pas l’agression», a-t-il précisé dans une déclaration à la presse à l’issue de la visite à Damas de son homologue égyptien Amr Moussa. «Nous ne cherchons pas la guerre, mais il semble, d’après leurs déclarations, qu’ils (Israël) la désirent», a-t-il ajouté, assurant cependant que ses propos pacifistes ne devaient pas être interprétés comme «un signe de faiblesse». Cette position «est un point de force» pour Damas, a-t-il dit. Interrogé sur ce que sera l’attitude de Damas en cas d’attaque israélienne, M. Chareh a assuré que la Syrie allait résister. «De son côté, le peuple libanais a démontré des compétences guerrières de haut niveau», a-t-il jugé, répétant que «c’est Israël l’agresseur» et que s’il veut «maintenir sa pulsion agressive, il sera en définitive perdant». Appel au «boycottage total » Rappelons que M. Chareh avait déclaré la veille que «ce que la Résistance nationale libanaise est en train de faire à l’intérieur des territoires libanais occupés, à Chebaa, et sa demande d’obtenir la libération des détenus (libanais en Israël) sont légitimes». Le chef de la diplomatie syrienne avait tenu ces propos au cours de deux entretiens au téléphone, l’un avec son homologue américaine Madeleine Albright, l’autre avec le secrétaire général de l’Onu Kofi Annan, qui l’avaient contacté. M. Chareh avait demandé à Mme Albright et M. Annan «de mettre fin aux agressions israéliennes, de garantir le retour de tous les territoires libanais occupés» à la souveraineté de Beyrouth et «d’obtenir la libération des détenus libanais dans les prisons israéliennes». «La Syrie et les autres Arabes ne se soumettront pas aux menaces israéliennes», a martelé, dans son édition d’hier dimanche, le journal du parti au pouvoir al-Baas, qualifiant d’«irresponsables» les avertissements israéliens. Le quotidien estime en outre, «à en juger par l’agressivité et l’arrogance du gouvernement Barak et par la crise dans laquelle il se débat», que le risque d’escalade l’emporte sur les possibilités d’apaisement. «Ce langage (des menaces), qui n’a pas réussi, dans le passé, à terroriser le peuple de la Palestine, du Liban et de la Syrie, ne portera aucun fruit, ni dans le présent ni à l’avenir», écrit al-Baas, qui s’interroge si «l’agression sauvage contre des civils désarmés au Liban-Sud constitue la déclaration d’une guerre destructrice». Pour sa part, la radio d’État syrienne a appelé dimanche la communauté internationale à agir pour mettre fin aux «agressions» d’Israël, ajoutant que l’État hébreu «poussait» la région à une «guerre totale». Radio-Damas a ainsi estimé que si cette communauté internationale n’était pas en mesure de «freiner l’agressivité israélienne et de contraindre l’État hébreu à se retirer totalement de tous les territoires arabes occupés, alors la paix et la région seront en danger», exhortant les pays arabes ayant noué des relations diplomatiques avec l’État hébreu à les rompre. «Les Arabes sont appelés à prendre une décision qui préserve leur dignité, leur sang et leur terre. Il est nécessaire pour eux de revenir au boycottage total tant qu’Israël ne tiendra pas ses promesses», a-t-il affirmé. Ces réactions dominicales contrastent fortement avec la décision prise la veille samedi par ces médias de passer sous silence les menaces faites par Israël contre la Syrie à la suite des accrochages en journée entre l’armée israélienne et le Hezbollah. Le bulletin d’informations de la télévision syrienne, diffusé à 18 heure locale, a simplement évoqué les affrontements dans les territoires palestiniens et à la frontière israélo-libanaise, qualifiant les attaques menées par le Hezbollah contre les Israéliens de «cadeau» à la mémoire de Mohammed al-Dourra, l’enfant palestinien de 12 ans tué dans la bande de Gaza.
La réaction de Damas à l’escalade du week-end – et notamment aux incidents survenus à la frontière israélo-libanaise – ne s’est pas fait attendre. Tant le président Assad et le chef de la diplomatie Farouk el-Chareh que les médias gouvernementaux ont fait montre d’un soutien affiché de la Syrie au Hezbollah malgré l’avertissement israélien, en même temps qu’une...