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Actualités - CHRONOLOGIE

Yougoslavie Milosévic menace de sévir

Le président Nabih Berry se montre résolument optimiste. À son avis, les consultations parlementaires pour la désignation d’un nouveau Premier ministre et la formation du prochain gouvernement se dérouleront sans embûches, dans le respect des procédures constitutionnelles. Mais, lui font remarquer les techniciens, le modus operandi reste toujours sous la menace des lacunes constitutionnelles. En effet, l’article 53 C de la Constitution se contente de préciser dans son quatrième alinéa que «le président de la République promulgue, en accord avec le président du Conseil, le décret de désignation du gouvernement…». Sans dire que faire en cas de désaccord. Il y a eu, sous le régime Hraoui, un précédent. La crise avait été alors débloquée par un arbitrage syrien. L’actualité, on ne le sait que trop, ne permettrait pas aujourd’hui un tel recours aussi facilement. Il vaut donc mieux parfaire les textes de base et prévoir des solutions de rechange. Certains suggèrent qu’on fixe au Premier ministre désigné un délai pour la formation de son Cabinet. D’autres proposent qu’on s’en remette à un arbitrage de la Chambre. Ces idées, et d’autres, ont été récemment passées en revue au cours d’une réunion qui a groupé le président Nabih Berry, le vice-président de l’Assemblée M. Élie Ferzli et M. Farès Boueiz, député du Kesrouan, tous trois du reste juristes distingués. L’ancien ministre des Affaires étrangères a mis en garde contre les failles de la Constitution. Mais il a aussi souligné la nécessité, dans la pratique courante, de promouvoir un climat de confiance entre les instances concernées, notamment entre Baabda et Koraytem. Une mission de rapprochement que M. Berry entreprend d’ailleurs depuis quelque temps déjà, avec succès. Cependant, on ne sait pas comment les choses pourraient tourner une fois que le véritable bazar sera lancé. Pour l’heure en effet, le président Hariri, prenant exemple sur le régime, ne cesse de répéter qu’il est trop tôt pour parler des noms. Une attitude de prudence compréhensible : pourquoi se mettre prématurément à dos les innombrables postulants, et les forces politiques ou les groupes d’influence qu’ils représentent, qu’on ne pourra pas convier à table ? Les proches de M. Hariri ajoutent pour leur part que le conseil «avisé» donné par ceux qui pensent préférable de tout régler d’avance est plutôt piégé. À leur avis en effet, on veut plonger leur boss dans d’inextricables difficultés avant même qu’il soit désigné pour l’amener à renoncer ou pour affaiblir ses chances d’être désigné, en dressant contre lui plusieurs parlementaires ministrables mécontents d’être écartés. La formule d’anticipation de la formation du Cabinet n’est donc pas retenue. Un détail par ailleurs : bon nombre des recours en invalidation des dernières élections concernent des députés chrétiens, plus particulièrement maronites, du Nord et de la montagne. Dans ce fait, certains voient une machination destinée à écarter ces élus des allées du pouvoir. Car, selon eux, le chef du gouvernement désigné et le président de la République ne peuvent songer à faire appel à un ministrable dont l’élection est contestée. Mais la logique n’y trouve pas vraiment son compte puisque rien n’empêche de nommer ministre un non-parlementaire. Bien au contraire, pourrait-on dire, si l’on veut regarder d’un peu près la qualité globale du personnel. Quoi qu’il en soit, une chose paraît certaine : les présidents Lahoud et Hariri, qui semblent résolus à travailler main dans la main, font état tous deux de critères de sélection purement objectifs : compétence, probité et crédibilité.
Le président Nabih Berry se montre résolument optimiste. À son avis, les consultations parlementaires pour la désignation d’un nouveau Premier ministre et la formation du prochain gouvernement se dérouleront sans embûches, dans le respect des procédures constitutionnelles. Mais, lui font remarquer les techniciens, le modus operandi reste toujours sous la menace des lacunes...