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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Humanitaire Une ONG libanaise dénonce la situation des droits de l'homme au Liban

«Quand il a ouvert la tombe, il a découvert des centaines d’objets en or : colliers, bracelets, bagues et pièces de monnaie. Ils étaient là depuis plus de mille ans», voici comment le monde du cinéma et les gens ordinaires perçoivent l’archéologie. Pour eux, dès qu’il est question de monument ancien, il y a forcément or et argent. Les pilleurs clandestins se prenant pour Indiana Jones détruisent des sites archéologiques non fouillés, car ils croient qu’il suffit de creuser pour trouver l’or. Mais en réalité, les trésors d’orfèvrerie sont extrêmement rares et leur découverte est due parfois au pur hasard. Ces objets luxueux permettent aux archéologues et historiens d’étudier le niveau de richesse des sociétés anciennes, ainsi que les modes de vie et les pouvoirs accordés aux riches. Travailler l’or pour fabriquer des objets d’apparat ou funéraires est une tradition plusieurs fois millénaire mais de grand luxe. En fait, au cours des périodes les plus reculées de l’histoire, on trouve des objets en or en offrandes dans les temples, dans les mobiliers funéraires, les bijoux, la vaisselle de luxe. Mais au cours de l’âge du bronze, ce métal impérissable était réservé uniquement aux rois comme le montre le riche matériel découvert dans les tombes royales de Byblos et le sanctuaire de Kamed el-Loz. Mais au cours du premier millénaire, cette tradition va changer. En fait, il y a un semblant de «démocratisation» des bijouteries. La joaillerie est trouvée dans les tombes des riches des cités, les trésors du caveau de Tabloun et des sarcophages anthropoïdes de Saïda en sont les exemples les plus clairs. Toutefois, c’est au cours de la période hellénistique que les bijoux sont placés dans les tombes de gens ordinaires, et ces objets d’apparat sont devenus chose commune à la période romaine. Anneaux simples ou terminés par des têtes humaines ou animales, pendeloques en forme d’amphore, fins colliers et boucles d’oreilles sont déterrés dans les nécropoles des villes, comme celle découverte dans la région de Kantari à Beyrouth. Mais en plus de l’orfèvrerie, ces tombes contenaient des masques funéraires ainsi que des couronnes en or travaillés pour rappeler les feuilles de lauriers. Le musée national conserve de jolis exemples de ces diadèmes, ils ont été trouvés dans des sarcophages mis au jour dans la région de Baalbek. Deux trésors d’orfèvrerie Certes, les collections du musée national comportent plusieurs trésors d’orfèvrerie comme ceux des tombes royales de Byblos, de Tabloun ou des sarcophages romains du centre-ville de Beyrouth ou de Baalbek. Mais les plus beaux ensembles sont ceux de la villa byzantine de Beyrouth et le trésor de la période mamelouk dont l’origine est inconnue. Leur beauté extraordinaire et la finesse de leur exécution reflètent la maîtrise des différentes techniques du travail de l’or dans les ateliers du Liban. Le trésor de la villa byzantine de Beyrouth a été déterré en 1977 par une équipe d’archéologues rattachés à l’Institut français d’archéologie au Proche-Orient (IFAPO). «Les objets en or étaient enterrés dans une jarre ventrue recouverte de quelques pierres, a écrit Jean Daniel Forest dans l’article «un trésor d’orfèvrerie byzantine» paru dans le livre Liban, l’autre rive. Le trésor qui date du Ve siècle avant J-C est composé d’une quarantaine de pièces avec cinq paires de bracelets en or et divers éléments de parure de même métal, rehaussés de gemmes et de perles marines. Les bracelets, ouverts, ont leurs extrémités décorées de têtes animales (serpents ou béliers) traités de façon semblable». D’ailleurs, ce qui est remarquable, c’est que, 1 500 ans plus tard, ce type de bracelet est toujours à la mode. En fait, on le trouve exposé dans les vitrines de nombreux bijoutiers de Tripoli, il est souvent offert à une mariée pour enrichir d’une pièce d’or sa dot. Il est appelé le bracelet «serpent». Le second grand trésor du musée national est celui de l’époque mamelouk. Datant du XIIIe siècle, il provient, selon Maurice chéhab, ancien directeur général de la DGA, d’une cachette pratiquée lors de l’invasion mongole. Ce trésor constitué de trois colliers, de deux bracelets et d’une bague en or finement travaillés «se caractérise par le subtil mélange de formes géométriques et d’éléments figuratifs et épigraphiques. Sur les bracelets figurent des motifs anthropomorphes qui rappellent les représentations des musiciens, car contrairement à l’idée reçue, l’islam a fait représentation de la figuration humaine dans l’art profane», a écrit Anne-Marie Afeiche dans son article «l’orfèvrerie à l’époque mamelouk» paru dans le livre Liban, l’autre rive. Sur le pourtour des deux boules ajourées du collier, une calligraphie cursive se détache. Il est écrit : «gloire perpétuelle et prospérité à son propriétaire». L’inscription à formule de souhait a été en fait introduite au XIe siècle. Parfois, on gravait aussi le nom du propriétaire de l’objet là-dessus. Cet ensemble montre non seulement la grande habilité des orfèvres de l’époque mamelouk, mais aussi le goût raffiné des habitants des villes du Liban. Afin de bien observer la beauté de ces objets, une loupe mobile est fixée sur les vitrines. Parfois, la finesse d’exécution est si grande qu’il est difficile de croire que ces trésors sont faits main. En fait, cette joaillerie est d’une si grande beauté que la boutique du musée a reproduit les modèles. Les dames peuvent ainsi se parer au XXIe siècle avec des bijoux à la mode du XIIIe, Ve ou même Ier siècles ap. J-C.
«Quand il a ouvert la tombe, il a découvert des centaines d’objets en or : colliers, bracelets, bagues et pièces de monnaie. Ils étaient là depuis plus de mille ans», voici comment le monde du cinéma et les gens ordinaires perçoivent l’archéologie. Pour eux, dès qu’il est question de monument ancien, il y a forcément or et argent. Les pilleurs clandestins se prenant...