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Actualités - CHRONOLOGIE

Les palestiniens des camps manifestent contre les massacres de Jérusalem (photos)

La LBC a été ces derniers jours le théâtre de tiraillements dont la portée politique n’échappe à personne. La tension a éclaté au grand jour jeudi dernier lorsque le ministre Sleiman Frangié, principal actionnaire de la chaîne privée et «tuteur politique» de la LBC, a dépêché au siège de la compagnie l’un de ses collaborateurs pour exercer un contrôle direct sur le bulletin d’information et, d’une manière générale, sur les programmes politiques. Cette démarche a été rejetée par le président-directeur général de la LBC, M. Pierre Daher, et par l’ensemble des employés de la chaîne qui se sont solidarisés avec M. Daher, refusant toute tutelle sur la compagnie. Les prémices de ce bras de fer remontent à près de deux semaines lorsque M. Daher a pris la décision de réintégrer dans ses fonctions de corédacteur en chef du bulletin télévisé notre confrère Georges Ghanem qui partageait ce poste il y a quelques années avec M. Jean Feghali. La décision de M. Daher prévoyait que le journal télévisé devrait être pris en charge alternativement par MM. Ghanem et Feghali. M. Ghanem avait été écarté de cette fonction lorsque M. Nader Succar avait été chargé par M. Frangié, il y a un peu plus de deux ans, de contrôler les programmes politiques de la LBC. Depuis, c’est M. Feghali qui était, seul, en charge du journal télévisé. M. Succar ayant été élu député de Baalbeck-Hermel le 3 septembre dernier, il ne pouvait plus assumer sa tâche de «contrôleur». C’est alors que M. Ghanem a été réintégré dans ses fonctions de corédacteur en chef. Cette décision prise par M. Daher a toutefois été rejetée par M. Frangié qui a signifié aux responsables de la LBC que M. Ghanem devrait désormais s’abstenir de se rendre à la LBC et qu’il ne devrait plus s’occuper du bulletin télévisé. Jeudi, en fin de journée, l’émissaire de M. Frangié s’est rendu au siège de la LBC faisant son entrée au bureau de M. Ghanem qui préparait le bulletin d’information de 20 heures. Il devait lui demander de lui remettre le texte du bulletin télévisé, arguant du fait qu’il avait reçu des ordres en ce sens de M. Frangié. M. Ghanem a refusé d’obtempérer, soulignant qu’il travaillait pour le compte de la LBC et qu’il n’avait d’ordre à recevoir que de son directeur général, en l’occurrence M. Daher. Une vive altercation a alors opposé M. Ghanem à l’émissaire de M. Frangié. Quant à M. Daher, il a indiqué qu’il ne pouvait accepter la démarche de l’émissaire en question, précisant que M. Frangié pouvait le contacter personnellement s’il souhaitait adopter de nouvelles mesures concernant la gestion de la compagnie. Jeudi soir, le bulletin télévisé a donc été diffusé normalement, sans contrôle préalable. Vendredi dernier, M. Frangié a réitéré aux dirigeants de la LBC que M. Ghanem devait être écarté du bulletin télévisé et des programmes politiques. Face aux pressions de M. Frangié, M. Daher a convoqué samedi matin tous les employés et contractuels de la compagnie (près de 500) à une réunion générale. Il leur a exposé alors en détail les pressions auxquelles il est soumis depuis plus de deux ans, accusant M. Rafic Hariri de n’épargner aucun effort et d’avoir recours à tous les moyens pour tenter de saboter la LBC. M. Daher a affirmé aux employés présents qu’ils constituaient son principal et seul soutien et que la solidarité interne était l’unique moyen de préserver la compagnie des velléités de tutelle. Dans le but d’exprimer leur solidarité avec M. Daher et leur refus de toute hégémonie, les employés et contractuels de la LBC ont décidé de ne pas quitter les locaux de la compagnie. Ils devaient passer la nuit de samedi dans leurs bureaux. Cette manifestation de solidarité s’est poursuivie durant toute la journée d’hier. Compte tenu de cette tension, une unité de l’armée libanaise et les Forces de sécurité intérieure ont établi un barrage à la ruelle menant à la LBC, à Adma, interdisant l’accès à toute personne ne faisant pas partie du personnel de la compagnie. Hier soir, les responsables de la chaîne privée affirmaient que la situation était revenue à la normale et que M. Ghanem continuait à assumer librement ses fonctions de corédacteur en chef du bulletin télévisé. Mais au-delà du problème ponctuel de la fonction assumée par M. Ghanem, les observateurs s’accordent à considérer que l’enjeu véritable dans cette affaire est l’autonomie politique et la marge de manœuvre de la LBC dans le contexte actuel. Certains analystes vont même jusqu’à affirmer que cette tentative d’imposer une tutelle étrangère à la LBC s’inscrit dans le cadre plus large des réactions au communiqué de Bkerké du 20 septembre et à la nouvelle donne apparue récemment sur la scène chrétienne.
La LBC a été ces derniers jours le théâtre de tiraillements dont la portée politique n’échappe à personne. La tension a éclaté au grand jour jeudi dernier lorsque le ministre Sleiman Frangié, principal actionnaire de la chaîne privée et «tuteur politique» de la LBC, a dépêché au siège de la compagnie l’un de ses collaborateurs pour exercer un contrôle direct sur...