Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Yougoslavie - Milosévic lâché par Poutine L'opposition sur le pied de guerre

« La vie politique, depuis longtemps réduite à sa plus simple expression du fait de la mainmise syrienne sur les affaires libanaises, serait-elle en train de renaître ?». Tel était le thème de la conférence donnée samedi après-midi, à l’invitation du Pen Club, par le rédacteur en chef de L’Orient-Le Jour Issa Goraieb. La conférence s’est déroulée à la résidence de Mme India Abdeni, présidente des Amis du Pen-Club, à Yarzé ; y assistait notamment un groupe de personnalités parmi lesquelles figuraient l’ambassadeur de France Philippe Lecourtier, le recteur de l’Université Saint-Joseph le père Sélim Abou, le député Michel Pharaon, le chef du Parti national libéral Dory Chamoun et l’ancien ministre Michel el-Khoury. Présenté par MM. Jamil Jabre et Camille Aboussouan, respectivement président et président d’honneur du Pen Club, le conférencier a estimé qu’un «renouveau prometteur mais précaire pouvait être noté» sur la scène politique, au lendemain des dernières élections législatives et de ces importants développements régionaux que furent la disparition du président syrien Hafez el-Assad et le retrait unilatéral israélien du Liban-Sud. Ce renouveau est surtout marqué par l’apparition d’un espace de liberté considérablement plus vaste que par le passé : liberté de pensée, de ton, de style et de mouvement, observée selon lui à divers niveaux. Au plan des relations entre forces politiques libanaises, M. Goraieb s’est félicité du «néo-réalisme» dont font preuve actuellement certaines parties, à propos du frustrant sentiment de marginalisation dont souffrent les chrétiens depuis l’avènement de la République de Taëf. M. Goraieb a salué à ce propos la récente ouverture du leader druze Walid Joumblatt en direction des forces chrétiennes les plus radicales en vue d’une authentique réconciliation nationale : démarche sincère, a-t-il affirmé, et dont même les plus sceptiques doivent reconnaître qu’elle dénote pour le moins un comportement politique sortant résolument des sentiers battus. Pour la première fois depuis longtemps, a-t-il constaté, des personnages publics se montrent prêts à prendre des risques, dont il faut espérer qu’ils sont seulement politiques. Parallèlement à cette évolution, a poursuivi Issa Goraieb, le récent retour au pays de l’ex-président Gemayel, de même que le vibrant appel lancé par la veuve du président élu martyr Béchir Gemayel au président Lahoud, afin qu’il parraine une vaste réconciliation, traduisent la volonté de plus d’une partie chrétienne de se réinsérer dans le circuit national dont elles se trouvaient exclues. Même le général exilé Michel Aoun, a-t-il noté, vient de reconnaître la nouvelle Constitution même s’il s’est abstenu d’en tirer la conséquence logique. Selon M. Goraieb, les dernières élections ont montré en plus d’une circonscription qu’une adroite mobilisation de l’électorat pouvait déjouer les plus sophistiqués des découpages. Au plan des rapports avec l’État, le conférencier a souligné que les interpellations ne se limitaient plus désormais à la gestion gouvernementale et qu’elles touchaient de plus en plus fréquemment aux immixtions de militaires dans les affaires publiques. À propos des rapports avec la Syrie, M. Goraieb a fait remarquer que, là aussi, de puissants tabous étaient levés, les critiques et accusations n’épargnant pas les services syriens eux-mêmes. Revenant sur l’initiative de M. Walid Joumblatt, il a souligné que même des alliés éprouvés de la Syrie en étaient aujourd’hui à réclamer, sans trop faire de vagues, un rééquilibrage des relations avec celle-ci, alors que le dernier document de l’assemblée des évêques maronites avait soulevé une tempête de protestations. M. Goraieb a déploré la riposte officielle à ce texte, reprochant au président Lahoud d’avoir manqué une belle opportunité de se placer au-dessus de la mêlée, de prendre acte des sentiments de cette communauté, d’admettre qu’il y a problème et de s’engager à y remédier au mieux des intérêts de la nation. Constatant le rôle capital qui demeure celui des chefs spirituels, Issa Goraieb y a vu une preuve supplémentaire de l’échec du processus de Taëf qui persistera, a-t-il prédit, aussi longtemps que toutes les communautés libanaises, sans exception aucune, n’auront pas été entièrement rassurées : et qu’elles n’auront pas été admises à se doter de représentants de leur propre choix, lesquels devront négocier l’épineux dossier de la déconfessionnalisation. En conclusion, M. Goraieb a émis l’espoir que le souffle nouveau, animant en ces jours la vie politique libanaise, ne sera pas un éphémère soupir. Et que la liberté d’opinion s’avérera contagieuse , «car il suffit parfois de quelques audacieux pour que se délient des langues trop longtemps contenues».
« La vie politique, depuis longtemps réduite à sa plus simple expression du fait de la mainmise syrienne sur les affaires libanaises, serait-elle en train de renaître ?». Tel était le thème de la conférence donnée samedi après-midi, à l’invitation du Pen Club, par le rédacteur en chef de L’Orient-Le Jour Issa Goraieb. La conférence s’est déroulée à la résidence...