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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Développement - Plus de 150 ONG pour la reconstruction de la zone anciennement occupée Un brainstorming pour les besoins urgents du Liban-Sud

Reconstruire le Liban-Sud. Fixer les priorités, octroyer les fonds et mettre en place les projets. La conférence des ONG pour la reconstruction du Liban-Sud a été entamée hier à l’hôtel «Bristol». Ce brainstorming durera deux jours et traitera plusieurs thèmes, notamment le développement économique ; le développement agricole ; l’éducation et la santé ; la réintégration, la réconciliation, les groupes vulnérables et le déminage ; l’urbanisme, l’environnement, l’eau et l’assainissement ; ainsi que l’encadrement. Cette conférence ne remplace pas celle des pays donateurs qui devait se tenir en octobre et qui a été ajournée. Hier, au cours de la séance inaugurale des représentants de l’Union européenne, des Nations unies, de l’Italie et du Liban ont pris la parole. La conférence des ONG pourvoira aux besoins urgents de la zone anciennement occupée et permettra aux associations civiles internationales de connaître le terrain. Il semble que les projets de grande envergure ne verront le jour qu’avec la signature de la paix au Moyen-Orient. Tenue à l’initiative de l’Italie et en coopération avec le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), la conférence rassemble des ambassadeurs des pays donateurs en poste au Liban, des représentants des agences onusiennes, et plus de 150 ONG locales et internationales, notamment des associations civiles australiennes, canadiennes, américaines, belges, françaises, allemandes, grecques, espagnoles, italiennes, japonaises, norvégiennes, suédoises, anglaises, et hollandaises. Hier, c’est surtout la présence européenne qui se faisait remarquer avec des associations enregistrées sous l’égide de l’Union européenne et avec la présence de plusieurs représentants de l’UE à la tribune, notamment M. Miguel Angel Moratinos envoyé spécial de l’Union européenne pour le processus de paix au Moyen-Orient. Au cours de la séance inaugurale, les discours prononcés incitaient «le gouvernement libanais à prendre ses responsabilités» et encourageaient les pays en conflit à se joindre «au plus vite» au processus de paix. Le vice-ministre italien des Affaires étrangères, dont le pays a organisé la conférence, a indiqué notamment que : ««Le peuple libanais a enduré plusieurs dures épreuves. Dans le Sud en particulier, la guerre civile et l’occupation israélienne ont causé beaucoup de dommages moraux et matériels. Elles ont isolé la région du reste du pays en perturbant énormément son cadre identitaire traditionnel. Par conséquent, l’évolution socio-économique du Liban tout entier a connu un déséquilibre accentué, qu’il est désormais grand temps de redresser». «En proposant une conférence sur le rôle des ONG dans la reconstruction et le développement du Liban-Sud, le gouvernement italien a voulu donner une preuve concrète de sa volonté de soutenir les efforts de réconciliation et de reconstruction nationale, déployés par les autorités libanaises, en mobilisant les forces disponibles en vue d’une contribution majeure et efficace», a-t-il dit. Et d’ajouter : «Au moment où le gouvernement libanais s’applique à restaurer une unité réelle entre tous les Libanais et à leur assurer des conditions de vie normales, en exerçant la souveraineté et en reprenant le contrôle sur le pays tout entier, nous estimons que la communauté internationale doit jouer un rôle positif à la hauteur des enjeux en place». «Une détérioration ultérieure de la situation socio-économique ne serait pas sans conséquences sur les perspectives de croissance à long terme du pays, alors que la promotion d’un développement durable renforcerait considérablement la stabilité et la sécurité dans tous les pays voisins. Il s’agit d’une contribution essentielle au processus de paix, qui se poursuit avec beaucoup de fatigue et il est impératif qu’il aille de l’avant pour apporter paix et développement économique dans une région depuis si longtemps tourmentée», a-t-il noté. «Le but de cette conférence est de fournir des indications et de faire des propositions en vue d’élaborer une stratégie d’intervention coordonnée et de mettre au point les instruments nécessaires. Nous avons conçu la conférence qui s’ouvre aujourd’hui dans la perspective de la conférence des donateurs, qui sera convoquée par le gouvernement libanais en coordination avec les pays intéressés», a indiqué le vice-ministre. Et de souligner : «L’Italie s’est déjà exprimée en faveur de sa tenue au niveau du ministère des Affaires étrangères pour en souligner le caractère et l’importance politiques». Et de poursuivre : «Beaucoup d’ONG qui participent à cette rencontre ont déjà travaillé au Liban. Elles en connaissent le terrain, les problèmes et les atouts. Ses agents connaissent la population, ses craintes et ses espoirs ; ils savent donner des réponses ponctuelles et rapides aux besoins plus évidents au moment ou ils apparaissent». «En tant que pays ami et solidaire du Liban, l’Italie a entamé, depuis désormais longtemps, une réflexion sur les opportunités et les perspectives que les derniers développements socio-économiques ont ouvert pour le Liban. Conscients de l’ampleur des problèmes auxquels les populations des zones libérées sont aujourd’hui confrontées, nous sommes en train d’exécuter un paquet de projets, qu’on appelle “L’Italie pour le Liban-Sud”, visant à promouvoir un progrès multisectoriel et intégré», a-t-il souligné en conclusion. Le gouvernement devrait réaffirmer son autorité M. Yves de San, coordinateur des activités des Nations unies au Liban, a pour sa part comparé ce meeting à «un forum de la communauté internationale afin qu’elle manifeste encore une fois son soutien au développement du Liban». «Avec la libération du Liban-Sud, les pays donateurs se tournent vers la reconstruction de la zone», a-t-il ajouté. Évoquant la conférence, il a souligné qu’elle forme «actuellement un partenariat unique entre les ONG internationales, les organisations locales de la société civile et les fonds qui seront octroyés par les donateurs ; tous sont mobilisés par l’aide au développement au Liban-Sud», a-t-il dit. «Nous espérons parvenir tous ensemble, notamment les représentants des ONG locales et internationales, les ministères, les donateurs, les institutions de financement et les agences onusiennes, à un plan détaillé des besoins les plus immédiats du Liban-Sud», a-t-il dit. M. de San a souligné dans ce contexte l’importance de «recommandations concrètes» et des projets aux «composantes spécifiques». «C’est uniquement quand toutes les parties sont unies que l’on parvient à faire la différence sur le plan humain au Liban-Sud», a-t-il déclaré. M. Rulf Knutsson, représentant personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Liban-Sud, représentait également Terjé Roed-Larsen l’envoyé spécial du secrétaire général de l’Onu pour le processus de paix au Moyen-Orient. Rappelant que «pour parvenir à une paix durable, le respect des résolutions 425 et 426 est nécessaire». Il a souligné que «le gouvernement libanais devrait réaffirmer son autorité sur tout le Liban-Sud afin de permettre aux habitants de vivre dans un climat de paix durable». «Cette conférence, a indiqué M. Knutsson, est liée à un processus plus important et plus long qui se traduirait par le soutien international nécessaire au développement économique et social du pays». «Pour atteindre cet objectif, il faut parvenir à mettre en place un mécanisme de coordination assurant la transparence», a-t-il poursuivi. «Dans ce cadre, l’Onu coopérera avec le gouvernement libanais pour mettre en place un tel mécanisme permettant d’attirer le maximum de fonds internationaux», a-t-il dit. L’UE et ses membres premiers contributeurs L’ambassadeur de France Philippe Lecourtier, dont le pays préside pour cette année l’Union européenne, a déclaré que : «Le congrès d’ONG qui nous rassemble intervient quatre mois après la fin de l’occupation israélienne d’une partie du territoire libanais. Cet événement donne au Liban l’occasion de recouvrer sa pleine souveraineté sur son sol selon les vœux de la communauté internationale». «L’Union européenne a exprimé l’espoir qu’elle contribuera à aider le Liban à reconstruire et à développer les zones qui ont eu à souffrir si longuement de la guerre et de la division. C’est pourquoi elle s’est d’emblée associée au projet de “conférence des donateurs” qu’elle estime parfaitement légitime et correspondant parfaitement à l’esprit de la coopération euro-méditerranéenne qui lie le Liban à l’Union européenne», a-t-il ajouté. Et de rappeler que «la réunion intergouvernementale organisée à l’initiative du gouvernement libanais le 27 juillet dernier a contribué à mobiliser les énergies d’un grand nombre de gouvernements et d’organismes internationaux afin de trouver les moyens de venir en aide à la population du Liban après 22 ans d’occupation». «Dans ce contexte, les débats organisés durant les deux journées de la conférence qui nous rassemble aujourd’hui avec les ONG permettront d’avancer dans la mise en œuvre concrète de projets en dressant un état des lieux des actions à mettre en œuvre sur le terrain», a-t-il poursuivi. «L’Union européenne soutient pleinement cette initiative. la Commission européenne et les États membres ont souhaité participer largement aux groupes de travail qui se tiendront durant les deux journées», a-t-il dit. Et M. Lecourtier de souligner que «l’Union et ses États membres sont, il faut le rappeler, les premiers contributeurs à l’aide publique étrangère destinée au Liban, à hauteur de 52 % des dons sur la période 1992-1999». «Nous sommes convaincus, en effet, qu’en utilisant les contributions des États et des organismes internationaux (et notamment les fonds Meda pour l’Europe), les ONG font et pourront continuer à faire un excellent travail en raison de leur souplesse d’action, de leur expérience et de leur dévouement», a-t-il dit. Le Premier ministre Sélim Hoss a indiqué que «la tenue de cette conférence, deux mois après la réunion préparant la conférence des donateurs est une preuve tangible de l’intérêt que porte la communauté internationale au Liban». Le chef du gouvernement a exprimé «ses regrets de l’ajournement de la conférence des donateurs, qui ne pourra pas se tenir tout juste après ce forum». Et de souligner que «nous apprécions le travail des ONG, mais celles-ci ne peuvent pas satisfaire les besoins essentiels des habitants de l’ex-zone occupée, ce qui rend urgente la réunion des donateurs, pays et organisations internationales». Et de noter que «le Liban devra relever plusieurs défis, il faudra donc trouver les moyens adéquats pour la reconstruction, mobiliser les efforts, et combler les besoins». «Que le Sud ait recouvré sa souveraineté revêt une importance géostratégique et mérite le soutien de la communauté internationale», a indiqué le Premier ministre. «Il est fort possible qu’il existe des divergences sur les moyens utilisés pour parvenir à un règlement du conflit au Moyen-Orient, une chose est sûre cependant : un retard dans le développement du Liban-Sud ne sera pas dans l’intérêt du processus de paix dans la région», a-t-il dit. Pour lui, «le développement du Liban-Sud est une condition essentielle pour préserver l’équilibre interne du pays». La conférence des ONG se poursuivra aujourd’hui à l’Hôtel Bristol.
Reconstruire le Liban-Sud. Fixer les priorités, octroyer les fonds et mettre en place les projets. La conférence des ONG pour la reconstruction du Liban-Sud a été entamée hier à l’hôtel «Bristol». Ce brainstorming durera deux jours et traitera plusieurs thèmes, notamment le développement économique ; le développement agricole ; l’éducation et la santé ; la...