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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Opposition - L'ancien chef d'Etat s'est rendu hier au siège de l'Ordre des avocats Gemayel : c'est à lui-même que l'Etat doit d'abord demander des comptes

C’est par des phrases percutantes que l’ancien chef d’État, M. Amine Gemayel, a répondu hier aux journalistes qui l’attendaient à sa sortie du siège de l’Ordre des avocats. La phrase qui résume sans doute le mieux son jugement politique, le président Gemayel l’a prononcée en réponse à une question sur les sentences prononcées contre des habitants de la bande frontalière coupables d’avoir «collaboré» d’une manière ou d’une autre avec Israël. «C’est à lui-même que l’État doit d’abord demander des comptes», a dit le président Gemayel, évoquant l’accord du Caire de 1969 par lequel l’État s’était désisté d’une partie de sa souveraineté, au profit des Palestiniens armés. Il n’était que normal que, laissés à l’abandon, les Libanais de la bande frontalière se tournent vers Israël, a déclaré M. Gemayel. «Certes, je ne m’oppose pas à ce qu’on juge ceux qui ont troublé l’ordre public», a précisé l’ancien chef d’État, «mais nous savons tous que certains de ceux qui sont jugés sont nés à l’ombre de l’occupation. Certains sont même nés en Israël». C’est un peu dans le même sens que le président Gemayel a également affirmé que c’est faute d’un espace de dialogue véritable dans le cadre des institutions que certaines instances, entendre Bkerké, «ont dû assumer une responsabilité qu’elles ne souhaitaient pas». «Nous appelons de nos vœux à un dialogue véritable», avait déjà précisé le président Gemayel en réponse à une question «et nous aurions souhaité que ce dialogue se déroule entièrement au sein des institutions constitutionnelles officielles. C’eut été possible si les élections avaient été des élections répondant véritablement aux aspirations des Libanais, ou si ce dialogue se tenait dans le cadre d’un véritable gouvernement d’union nationale. Mais en l’absence d’un tel cadre, pour des raisons qu’il n’y a pas lieu d’évoquer ici, les ordres professionnels, syndicaux et autres sont invités à participer et à aider à compléter le rôle que l’État devrait jouer dans le déroulement de ce dialogue». M. Gemayel, rappelle-t-on, est avocat de formation et ancien membre du barreau de Beyrouth. L’ancien chef d’État a déploré que l’on ait songé en ce moment précis de la vie nationale qui est, selon lui, un moment de «dépassement des séquelles du passé», à ouvrir un dossier judiciaire contre le général Michel Aoun. «Nous demandons que la page du passé soit définitivement tournée, a-t-il affirmé, et l’ouverture d’une page d’entente véritable qui regroupe tous les leaderships du Liban qui veulent s’intégrer aux institutions démocratiques libanaises». «Je pense que, dans tous les pays du monde, la démocratie est menacée, a souligné le président Gemayel, le Liban y compris». Et d’ajouter : «Nous continuons à vivre dans un climat de malaise. Nous ne sommes pas encore tout à fait sortis de la guerre qui a ébranlé nos institutions et notre vie nationale. Des efforts sont accomplis afin d’éliminer définitivement les séquelles de la guerre».
C’est par des phrases percutantes que l’ancien chef d’État, M. Amine Gemayel, a répondu hier aux journalistes qui l’attendaient à sa sortie du siège de l’Ordre des avocats. La phrase qui résume sans doute le mieux son jugement politique, le président Gemayel l’a prononcée en réponse à une question sur les sentences prononcées contre des habitants de la bande...