Rechercher
Rechercher

Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Opposition - Le patriarche a assuré une couverture chrétienne à Taëf, estime Salem Les instances politiques proclament leur appui à l'appel de Bkerké

Le manifeste du conseil des évêques maronites continue de faire l’unanimité de la classe politique pour avoir dit tout haut ce que tous les Libanais pensent, tant au niveau de la présence militaire syrienne qu’à celui de la crise sociale et économique qui en découle. Hier, deux visiteurs de Bkerké, les députés Nadim Salem et Farès Boueiz, ont réitéré leur appui inconditionnel à ce manifeste qui «reflète les craintes d’une large tranche de la population libanaise». Le patriarche maronite Mgr Nasrallah Sfeir a reçu hier le député Nadim Salem qui a déclaré, à l’issue de la rencontre, qu’elle avait permis d’«exprimer notre appui au manifeste de Bkerké qui reflète l’opinion des Libanais, qu’ils soient citoyens ordinaires ou hommes politiques. Surtout que MM. Walid Joumblatt et Négib Mikati ont rendu publiques leurs positions concernant les relations avec la Syrie». Ce manifeste, a ajouté M. Salem, «s’inscrit dans le cadre de l’accord de Taëf dont la couverture chrétienne a été assurée par Bkerké et qui, par conséquent, ne doit faire l’objet d’aucune surenchère». «Aujourd’hui, une véritable occasion s’offre à nous pour former un nouveau gouvernement d’union nationale qui réunirait toutes les parties en présence sur la scène libanaise, qu’elles aient ou non participé à la guerre. Ce gouvernement serait à même d’établir le dialogue nécessaire à la solution de nos problèmes. Tous les Libanais sont directement concernés par l’ensemble des sujets soulevés dans ce manifeste et il est donc nécessaire d’y porter remède à travers les institutions nationales», a poursuivi M. Salem. Au sujet des réactions négatives suscitées par le manifeste du conseil des évêques maronites, le parlementaire a assuré que «toute personne possède le droit d’exprimer son opinion dans ce pays. Nous réclamons que ceux qui ont critiqué ce manifeste respectent notre opinion, tout comme nous respectons la leur. D’où notre insistance en faveur d’un gouvernement d’union nationale qui discutera de nos problèmes et nous évitera de nous lancer des accusations réciproques à travers les médias». Boueiz : Un appel adressé au prochain gouvernement L’ancien ministre des Affaires étrangères Farès Boueiz a, lui aussi, proclamé son appui au manifeste, à sa sortie de Bkerké. Pour M. Boueiz, le manifeste des évêques maronites «reflète les sentiments d’une grande partie des Libanais face à la situation politique, économique et sociale du pays. Je suis persuadé que cet appel est en fait destiné à l’État en premier lieu et probablement au nouveau gouvernement afin qu’il inclue dans son programme les sujets qu’il soulève». Il a ajouté que «ce manifeste intervient dans une atmosphère de désarroi politique et de crise économique et sociale, d’où notre espoir de le voir pris en considération par le prochain gouvernement». Interrogé sur la présence militaire syrienne au Liban, M. Boueiz a répondu : «Tous les Libanais réalisent la nécessité d’établir des relations profondes et sincères avec la Syrie, loin de toute surenchère. Je suis donc persuadé qu’un dialogue doit s’engager entre les deux États pour mettre au point les bases de relations fraternelles qui prendraient en considération la personnalité et les spécificités de chacun des deux peuples, ainsi que les développements en cours dans la région. Je crois que cet appel doit aboutir à un véritable dialogue qui servirait à dissiper la tension sur ce plan». Sur le point de savoir s’il estime que le manifeste de Bkerké représente une pierre d’achoppement ou même un appel à la reprise de la guerre, il a assuré que «le communiqué des évêques maronites ne doit pas être considéré comme étant un défi ou un appel à l’effritement. Au contraire, il doit constituer la base d’un véritable dialogue national». En conclusion, M. Boueiz a réclamé «un gouvernement d’union nationale et même plus : un gouvernement capable et des symboles aptes à faire face aux grands défis. Nous réclamons un gouvernement qui gouverne et qui ne serve pas de paravent à ceux qui veulent gouverner. Je ne pense pas que le Liban manque d’une pénurie de personnes capables. Nous n’accepterons jamais un gouvernement effacé, sans aucune assise populaire et incapable de faire face aux défis politiques, économiques et sociaux. Il est nécessaire que le nouveau gouvernement inspire confiance aux Libanais et à la communauté internationale pour encourager les investisseurs et l’afflux d’assistances étrangères». Le BN : un appel clair et courageux Le patriarche maronite Mgr Nasrallah Sfeir a également reçu une délégation du conseil consultatif du Bloc national libanais (BN) conduite par M. Edmond Chbeir et groupant MM. Chakib Cortbaoui, Joseph Mourad, Antoine Klimos, Élias Macharkani, Charles Eddé, Sélim Salhab et Younès Freiha. À l’issue de la réunion, M. Chbeir a précisé qu’elle avait servi à exprimer au patriarche Sfeir l’appui du BN au manifeste de Bkerké. M. Chakib Cortbaoui devait ensuite donner lecture du communiqué du BN. Dans son communiqué, le BN estime que «le manifeste des évêques maronites exprime clairement et courageusement ce que la majorité des Libanais répète, sans parfois oser le dire tout haut. Le BN qui, à travers les déclarations de son ancien Amid, le regretté Raymond Eddé, a déjà adopté de pareilles prises de position, exprime son appui au manifeste de Bkerké et invite tous les Libanais à faire preuve de franchise pour parvenir à la solution de leurs problèmes». «Si les relations libano-syriennes doivent être discutées au niveau des responsables des deux pays comme l’assure le communiqué de Dar el-Fatwa, il n’en demeure pas moins qu’il est du droit des Libanais, le patriarche maronite en tête, de donner leur avis en toute liberté, surtout en cette période de crise sociale et économique», poursuit le communiqué. Au niveau de la présence militaire syrienne «momentanée » au Liban, le communiqué estime qu’il est grand temps que soit établi «un agenda clair et précis des différentes étapes du retrait définitif». Le BN juge indispensable que le prochain gouvernement, qui doit être un véritable gouvernement d’union nationale, accorde la priorité absolue à la redéfinition des relations libano-syriennes «car les deux pays ont intérêt à maintenir une collaboration sincère et libre. Il n’est plus un seul Libanais qui ne soit convaincu de la nécessité d’entretenir d’excellentes relations avec la Syrie qui ne deviendront réalité qu’une fois équilibrées et régies par les intérêts communs».
Le manifeste du conseil des évêques maronites continue de faire l’unanimité de la classe politique pour avoir dit tout haut ce que tous les Libanais pensent, tant au niveau de la présence militaire syrienne qu’à celui de la crise sociale et économique qui en découle. Hier, deux visiteurs de Bkerké, les députés Nadim Salem et Farès Boueiz, ont réitéré leur appui...