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Actualités - REPORTAGES

Photographies Elie Bekhazi : peindre au moyen de la lumière (photos)

Photographe précoce, pour ne pas dire prédestiné, Élie Bekhazi a débuté la photo à 4 ans. À huit ans, il développait ses premiers tirages ! À quinze ans, alors que ses copains découvraient la caméra, il couvrait déjà des événements (concerts, rallyes, courses hippiques…), pour se faire un peu d’argent de poche. Toujours en repérage, l’œil aux aguets, le regard qui enregistre et la mémoire qui case toutes sortes d’informations visuelles, Élie Bekhazi fait de la photo en permanence. Même si on ne le voit pratiquement jamais avec une caméra à la main. Et pour cause, il est photographe publicitaire et travaille donc essentiellement en studio. Sinon, c’est surtout en randonnée ou en voyage qu’il prend des clichés artistiques pour le plaisir. Ses deux dernières expositions relataient d’ailleurs un séjour en Pologne (Cracovie) et un parcours des artisans et des régions libanaises. En fait, tout a commencé lorsque son père, architecte «et grand amateur de films et de photos», lui a offert son premier appareil photo à 4 ans, un Kodak tout simple. «Il avait installé un laboratoire dans son bureau. Tout petit déjà, on prenait ensemble des photos et je l’accompagnais pour les développements. Pour moi, le fait de déposer un papier blanc dans une cuvette et de l’en ressortir avec une image qui vous saute au visage, relevait de la magie». Une magie qui reste, affirme-t-il, encore présente aujourd’hui, quelque trois décennies plus tard, dont plus de dix ans de vie professionnelle. Son diplôme de publicité de l’Alba en poche, Élie Bekhazi se dirige donc tout naturellement vers la photo de pub. Il aurait bien aimé pouvoir faire de la photo de mode, «malheureusement nous n’avons pas au Liban une industrie de mode, déplore-t-il. Quelques stylistes demandent des photos, mais exigent qu’elles soient statiques pour bien montrer le détail du modèle. Le mannequin sert uniquement de cintre au vêtement. Ce qui n’est absolument pas stimulant pour un photographe». Regards et ambiances «Très sensible à l’être humain et privilégiant une approche plastique de l’image», ce photographe met en scène dans ses clichés des personnages ou des lieux, ou les deux ensemble. «J’aime capter l’esprit d’un lieu, l’expression d’un regard, rendre beau, par le jeu de la lumière et de l’éclairage, ce qui n’est pas forcément perçu au départ comme esthétique». La photo étant l’expression d’un instant, Élie Bekhazi essaye toujours de greffer sur pellicule l’émotion ressentie au moment du déclenchement de la caméra. «Dans chaque endroit, il y a des vibrations latentes, des ondes qui lui sont propres, résultant de son histoire, de sa destination, de ce qui s’y est produit. Tout comme chaque visage a également son vécu, sa personnalité, sa beauté. C’est ce que je cherche à capter». Pour lui, il n’existe pas de lieux horribles, ni de visages qui ne soient photogéniques. «Tout est une question de regard et de lumière». L’œil qu’on porte sur une chose ou une personne et l’éclairage auquel on la soumet, la montre à chaque fois sous une facette différente. «Un même paysage banal photographié à l’aube, à midi, au coucher ou la nuit éclairé donne des rendus différents. De même un visage exposé à un éclairage rasant, cru ou à une lumière plus douce ne ressort pas pareil en photo», explique le professionnel. Qui estime qu’en somme «photographier c’est peindre avec la lumière». Peu importe que le cliché soit monochrome ou en couleurs. «Le noir et blanc aide à créer une ambiance. Mais si la photo n’est pas équilibrée à tous les points de vue, elle peut paraître banale. C’est alors qu’intervient le rôle de la couleur». Pas de filtres ni de retouches pour Élie Bekhazi qui «n’aime pas transformer la réalité», mais la capter «sous son meilleur jour». Pour cela il privilégie la composition. «Ma façon de cadrer est très précise et suit des règles de composition très rigides. Celles-là mêmes qui ont été établies par les grands peintres comme la règle du nombre d’or…», dit ce photographe, qui s’est attelé récemment à la peinture (il vient de boucler un DES en Arts plastiques à l’Alba, où il enseigne, par ailleurs, les techniques de photos de studio). Pour Élie Bekhazi c’est l’image concrète qui compte. Qu’elle soit «peinte» à l’huile, à l’acrylique, au fusain ou à la… lumière.
Photographe précoce, pour ne pas dire prédestiné, Élie Bekhazi a débuté la photo à 4 ans. À huit ans, il développait ses premiers tirages ! À quinze ans, alors que ses copains découvraient la caméra, il couvrait déjà des événements (concerts, rallyes, courses hippiques…), pour se faire un peu d’argent de poche. Toujours en repérage, l’œil aux aguets, le regard qui...