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Actualités - OPINION

Latin de cuisine électorale

Sur le forum de la Rome antique l’autre nuit, dans mon songe, ce gros mensonge, j’ai entendu Caton l’imprécateur lancer à tue-tête : «Abyssus abyssum invocat». L’abîme appelle l’abîme. J’ouïs ensuite ce roi de l’implicite, Tacite, le taciturne qui oncques ne passe aux urnes, murmurer «et asinus asinum fricat», l’âne frotte l’âne. Autrement dit, dans le vide intégral, on se retrouve toujours entre gens de bonne compagnie. L’opposition triomphe, dit-on. L’opposition au singulier ? C’est plutôt singulier, car des oppositions il y en a tant, et de nature tout à fait différente. Qui est contre qui, qui est avec qui, qui est contre quoi et pourquoi ? Un exemple entre mille de l’embrouillamini : parmi les opposants, Joumblatt classe Karamé, qui dénonce certes «les services», mais reçoit le plein soutien de Hoss, leur présumé patron. Et le tout à l’avenant, c’est du tout venant, le seul repère qui compte étant de savoir qui, dans la contestation vise le fond du problème, c’est-à-dire le système. Et qui ne rue dans les brancards qu’au nom de la règle «ôte-toi de là que je m’y mette». Dès lors, on aurait tort de miser sur une opposition unie. Et de tirer des plans sur la comète.
Sur le forum de la Rome antique l’autre nuit, dans mon songe, ce gros mensonge, j’ai entendu Caton l’imprécateur lancer à tue-tête : «Abyssus abyssum invocat». L’abîme appelle l’abîme. J’ouïs ensuite ce roi de l’implicite, Tacite, le taciturne qui oncques ne passe aux urnes, murmurer «et asinus asinum fricat», l’âne frotte l’âne. Autrement dit, dans le...