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Actualités - INTERVIEWS

Patriarcat - Défilé de candidats à Dimane Sfeir invite la Syrie à mettre fin à sa tutelle sur le Liban

Le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a appelé la Syrie à mettre fin à sa tutelle sur le Liban, après l’avoir accusée de pratiquer une hégémonie sur le pays et d’être responsable de la dégradation de la situation économique. Il a en outre exprimé l’espoir que la nouvelle Chambre soit formée de personnes «capables de tirer le pays de sa torpeur». «Il faut faire la distinction entre ceux qui veulent le maintien de la présence syrienne, car ils y trouvent leur intérêt, et ceux qui n’y ont aucun intérêt et qui disent qu’il faut en finir avec cette tutelle», a-t-il déclaré dans une interview à notre confrère an-Nahar publiée hier. Pour le patriarche, «la tutelle syrienne sur le Liban est acceptée par certains à contrecœur ou par intérêt personnel, mais je ne pense pas que tous les Libanais l’acceptent». Il a estimé que «les Syriens n’ont pas intérêt à rester au Liban car ils se font du tort à eux-mêmes et le Liban est lui aussi lésé . Il est dans l’intérêt mutuel des deux pays que les Syriens laissent le Liban se débrouiller seul et qu’il y ait une coordination (entre Damas et Beyrouth) sur la base de l’indépendance, de la souveraineté et de la libre décision». Mgr Sfeir a tenu à souligner que ses propos ne sont pas dictés par «une position hostile à la Syrie, mais dans un souci d’amitié et de coopération entre les deux pays». Il a également affirmé que l’alignement du Liban sur la Syrie est la principale raison de la dégradation de la situation économique au Liban. «Les gens savent pertinemment que le pays n’est pas gouverné par ses fils mais que ce sont les Syriens qui y imposent leur hégémonie. C’est pour cette raison qu’on ne fait pas confiance au Liban : il est connu que les Libanais n’ont pas leur mot à dire», a-t-il poursuivi. Interrogé sur une possible visite en Syrie ou une rencontre avec une délégation syrienne officielle au Liban, il a répondu : «Je ne pense que le climat soit propice à un échange de visites». Mgr Sfeir a en outre appelé les électeurs, lors des prochaines législatives, «à écouter la voix de leur conscience et à ne pas se laisser tromper par l’argent et les menaces». «Nous savons qu’il y a des pressions et que l’opération électorale n’est pas saine à 100 % mais nous laissons aux gens le droit de choisir les (personnes) adéquates qui serviraient l’intérêt du Liban». Le prélat maronite qui a reçu hier à Dimane les membres de «la Liste de la dignité et du renouveau» (Jounieh) que préside M. Georges Frem a souligné, devant ses visiteurs, son «aspiration à voir une Chambre formée de personnes patriotiques, loyales et suffisamment compétentes pour tirer ce pays de la torpeur dans laquelle il est plongé». Selon lui, les problèmes à régler sont nombreux : «Il faut faire face à la crise économique, et cela est urgent puisqu’elle pousse les jeunes, qui n’arrivent pas à trouver du travail sur le marché local, à émigrer». Mgr Sfeir a aussi mis l’accent sur le recouvrement de la souveraineté nationale et sur le règlement du dossier des réfugiés palestiniens. De son côté, M. Frem a déclaré que s’il participe avec ses colistiers au scrutin, c’est «pour contribuer au processus de sauvetage». «La poursuite de l’action politique au train actuel renforcera le sentiment de déséquilibre et creusera le fossé entre les différentes couches de la population», a-t-il ajouté. Mgr Sfeir a reçu plus tard les membres de la liste que préside à Beyrouth M. Fouad Makhzoumi, puis M. Roucheid el-Khazen, qui a dénoncé «l’achat de voix» en cette période pré-électorale.
Le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a appelé la Syrie à mettre fin à sa tutelle sur le Liban, après l’avoir accusée de pratiquer une hégémonie sur le pays et d’être responsable de la dégradation de la situation économique. Il a en outre exprimé l’espoir que la nouvelle Chambre soit formée de personnes «capables de tirer le pays de sa torpeur». «Il...