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Actualités - REPORTAGES

Religion - Journées catéchétiques pour les libanais à Rome Deux millions de pèlerins attendus demain à la messe papale

Comme au temps de Jésus, la foule. Venus pour chercher la foi, venus pour la confirmer, venus en curieux, ils sont là par centaines de milliers. C’est la foule bigarrée de tous les pèlerinages, sauf que nous sommes au début du XXIe siècle, et que les mini-shorts et la glace italienne ne datent pas du Moyen-Âge. L’atmosphère est un curieux mélange de ferveur chrétienne, de jamboree, de retraite pour élèves de classes secondaires, de cirque. C’est évident, ils ne sont pas tous là pour la foi. Certains sont venus pour les vacances ou le chahut. Rome est envahi. Pour les XVes Journées mondiales de la jeunesse, toutes les prévisions sont dépassées. Un million quatre cent mille pèlerins ont franchi hier la porte sainte de la basilique Saint-Pierre. Les pays arabes sont représentés d’abord par le Liban, mais il y a là aussi plusieurs centaines de fidèles venus de Syrie, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d’Égypte, de Terre sainte, d’Algérie, de Libye, du Soudan, du Maroc, du Koweït, d’Irak, de Qatar et même d’Arabie séoudite. Les conditions de logement sont extrêmement précaires. La plupart des jeunes Libanais sont installés dans des écoles publiques, dormant à même le sol, utilisant des toilettes communes. Il serait exagéré de dire que nul ne s’en plaint, d’autant que la chaleur est écrasante : 35 degrés le jour, et un peu de fraîcheur, après minuit. Mais ils devraient s’estimer heureux d’avoir un toit au-dessus de la tête. La rumeur court que 10 000 jeunes Français dorment littéralement dans la rue. Mais les pâtes, les latrines, la sécurité, c’est la périphérie. L’effort d’organisation est énorme, mais enfin ce n’est pas l’essentiel. Ni le diamètre des 15 000 chaudrons utilisés pour préparer les boîtes-repas, ni les policiers déguisés en pèlerins, ni les 30 000 volontaires admirables de dévouement ne sont la vedette des JMJ. La star véritable est invisible. C’est un très grand filet que le pape a jeté là. Mais Jean-Paul II sait ce qu’il fait. La jeunesse, c’est l’âge des choix. C’est parfois aussi celui de l’hésitation et des incertitudes, mais c’est toujours celui du cœur. Les jeunes choisissent avec le cœur, et c’est à lui que Jean-Paul II s’adresse. Les JMJ, ce sont d’immenses semailles, pour une moisson qui peut rester longtemps secrète. C’est ainsi qu’il faut percevoir cet immense rassemblement de jeunes de tous les pays, cette jeune Église universelle, avec ses travers et sa force. Jean-Paul II a eu le mérite de créer des rites à l’échelle planétaire, un rendez-vous régulier ou une Église naissante, inexpérimentée se retrouve, se découvre, murit, prend un temps d’arrêt. Venus du Liban avec d’autres évêques, Mgr Paul Andari, vicaire patriarcal maronite, et Mgr Georges Iskandar, président du Conseil pour l’apostolat des laïcs, sont là pour représenter la hiérarchie et... rassurer les parents, malgré les incommodités et la chaleur. Une équipe de laïcs bien organisée, centralisée, supervise le séjour des jeunes, garde un contact quotidien avec les différents groupes qui se trouvent à Rome. Des rencontres catéchétiques ont été animées par NN. SS. Béchara Rahi et Mounged el-Hachem, ainsi que par Mgr Jeambart, évêque grec-catholique d’Alep. Après les Chemins de Croix organisés hier, vendredi, sur toutes les places de Rome et une très belle cérémonie nocturne au Colisée, les jeunes devraient vivre ce soir et demain matin l’apothéose de leurs journées, sur l’immense campus de Tor Vergata, à l’extérieur de Rome, qu’ils doivent atteindre en parcourant environ 20 kilomètres à pied, sous un soleil de plomb... en esprit de pénitence. Deux millions d’entre eux sont attendus sur place. Après avoir écouté le soir Jean-Paul II et suivi un programme de festivités, ils dormiront à la belle étoile pour assister, le lendemain, à une messe de clôture où Jean-Paul II les renverra en leur disant de ne pas hésiter à être «les saints du nouveau millénaire».
Comme au temps de Jésus, la foule. Venus pour chercher la foi, venus pour la confirmer, venus en curieux, ils sont là par centaines de milliers. C’est la foule bigarrée de tous les pèlerinages, sauf que nous sommes au début du XXIe siècle, et que les mini-shorts et la glace italienne ne datent pas du Moyen-Âge. L’atmosphère est un curieux mélange de ferveur chrétienne,...