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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-Sud - Les Casques Bleus ne sont pas des gardes frontières, affirme Goksel Le Hezbollah s'affirme prêt à riposter aux agressions d'Israël

En dépit des mises en garde de la communauté internationale, le statu quo est maintenu à la porte de Fatma, ancien point de passage entre le Liban-Sud et Israël, où un soldat israélien a été blessé hier par des jets de pierres du côté libanais de la frontière. Cet incident est intervenu alors que le malentendu entre le Liban et l’Onu sur la question de la sécurité à la frontière prenait de l’ampleur. Aux affirmations libanaises, selon lesquelles la force mixte envoyée au Sud n’a pas pour mission de surveiller la frontière, le porte-parole de la Finul Timour Goksel a répliqué hier que cette responsabilité incombait en premier à l’État libanais. Quant au Hezbollah, il s’est affirmé prêt à riposter «en temps et lieu opportuns aux agressions israéliennes». «Les Casques bleus ne sont pas des gardes frontières et ne peuvent être responsables de la frontière d’un État et d’une nation souveraine. Garder la frontière est une tâche nationale et non internationale», a déclaré à l’AFP M. Goksel. Selon lui, «personne ne peut affirmer que la Finul doit se charger seule de la frontière. Les résolutions (425 et 426) du Conseil de sécurité sont claires et disent que nous devons aider l’État libanais à rétablir son autorité». «Nous sommes prêts à aider, mais nous ne pouvons pas nous substituer à l’État libanais. Pour maintenir l’ordre et faire respecter la loi, il faut qu’il y ait avec nous des forces légales libanaises, la police, la gendarmerie. La décision doit être prise par le Liban et alors nous pourrons aider», a-t-il encore indiqué. M. Goksel a ajouté que le déploiement de la Finul au Liban-Sud «se fait en coordination avec les autorités libanaises. Ce n’est pas nous qui décidons de nous déployer ou de ne pas le faire. C’est une décision qui est prise d’un commun accord avec les autorités libanaises». Ni la Finul ni des soldats libanais ne sont déployés sur la frontière, ce qui explique la poursuite des incidents quasi quotidiens au cours desquels des civils libanais jettent des pierres sur des soldats israéliens et parfois des bouteilles incendiaires, provoquant des tirs de représailles. Le ministre de l’Intérieur Michel Murr, qui a autorité sur la force mixte armée-FSI envoyée mercredi dans l’ex-zone occupée, avait souligné qu’elle était chargée de faire respecter la loi et l’ordre à l’intérieur du territoire libanais et non à la frontière avec Israël et que cette dernière mission revenait à la Finul. Sur un autre plan, le Hezbollah a estimé que la chute alléguée de deux obus israéliens en territoire libanais illustre «la poursuite de l’agression israélienne». «La Résistance islamique est entièrement mobilisée pour remplir son devoir au lieu et au moment opportuns», a indiqué dans des déclarations distribuées par le Hezbollah cheikh Naïm Qassem, secrétaire général adjoint du parti intégriste. «Nous ne nous laisserons pas provoquer par les actions d’Israël, mais nous définirons le moyen adéquat pour mettre fin à ses agressions contre le Liban», a-t-il ajouté. La chute de ces obus illustre «une des multiples formes de la poursuite des agressions d’Israël», a estimé le responsable du Hezbollah, qui réclame la libération de portions de territoires toujours occupées au-delà de la ligne bleue de retrait tracée par l’Onu. Deux obus israéliens sont tombés jeudi, pour la première fois depuis le retrait, dans une zone inhabitée, lors de manœuvres à tirs réels de l’armée israélienne dans le secteur des fermes de Chebaa, selon la police libanaise. Mais Israël a démenti ces informations, affirmant qu’«aucun obus n’avait été tiré en direction du territoire libanais». La Force intérimaire des Nations unies (Finul), qui s’est déployée le 5 août dans l’ex-zone occupée par l’État hébreu, a ouvert une enquête. De source diplomatique citée par notre correspondant au palais Bustros Khalil Fleyhane, on indique que la Finul a fait savoir hier que les deux obus étaient «tombés hors de la zone d’action des Casques bleus, ce qui signifie que leur chute ne constitue pas une violation du territoire libanais». Autrement dit, les deux obus sont tombés sur un territoire qui est situé au-delà de la ligne de retrait tracée par l’Onu mais que le Liban revendique. Beyrouth avait cependant accepté que la question des fermes de Chebaa, occupées par Israël depuis 1967, soit traitée dans le cadre de l’application de la résolution 242 du Conseil de sécurité, c’est-à-dire par des négociations entre Israël et la Syrie. Cheikh Qassem a par ailleurs jugé que les jets de pierres à travers la frontière, notamment à la porte de Fatma, étaient «une manière pour les Libanais d’exprimer leur refus de l’occupation, une forme de liberté». Évoquant les reproches faits par Israël à la Finul de ne pas empêcher ces actes, cheikh Qassem a estimé que l’État hébreu, qui «n’a pas a réussi à obtenir des garanties de l’État libanais malgré les pressions, notamment américaines, tente de grignoter des garanties partielles çà et là». «Nous refusons d’accorder à Israël des garanties sous quelque forme que ce soit, qu’elles concernent toute la frontière ou certaines portes, qu’elles aient un caractère sécuritaire et politique global ou un caractère limité de sécurité», a-t-il souligné. Selon lui, «les Israéliens assument la responsabilité de toute escalade éventuelle». «Ils savent que le prix à payer sera très élevé. Ils doivent faire leurs calculs et juger de ce qui leur convient. Nous, de notre côté, nous ferons ce que nous jugerons adéquat», a-t-il dit. Un soldat israélien blessé à la porte de Fatma À Jérusalem, l’armée israélienne a affirmé hier que le Hezbollah pourrait reprendre les armes à tout moment. «Selon notre analyse, ce n’est qu’une question de temps avant qu’ils (les combattants du Hezbollah) ne reprennent les armes, en avançant n’importe quelle excuse (...) J’espère qu’ils n’en trouveront pas une à la frontière» avec Israël, a déclaré le porte-parole de l’armée Ron Kitrey. Selon lui, le Premier ministre israélien Ehud Barak a exhorté ses troupes à faire preuve de retenue face aux incidents qui se produisent à la frontière. «Barak a dit qu’il ne voulait pas qu’un commandant (israélien) s’emporte et modifie la situation», a-t-il déclaré. M. Kitrey a affirmé qu’il était «tout à fait clair dans notre esprit que le Hezbollah était bien organisé au niveau militaire», soulignant que la future stratégie du mouvement intégriste dépendrait des résultats qu’il obtiendrait lors des prochaines élections législatives au Liban. M. Kitrey a en outre appelé l’armée libanaise et les Casques bleus de l’Onu à agir en vue d’éviter que les incidents à la frontière ne dégénèrent. Sur le terrain, un soldat israélien a été légèrement blessé hier par des pierres lancées par des civils libanais à la frontière, a annoncé un porte-parole de l’armée israélienne. Le soldat a été brièvement hospitalisé. Les civils ont jeté des pierres depuis la porte de Fatma, selon la même source. Israël avait indiqué jeudi avoir transmis, depuis le début de la semaine, à la Finul 49 plaintes concernant des «actes de violences» commis du côté libanais le long de la frontière. Elles concernent des jets de pierres, de bouteilles incendiaires, des pétards et des dommages aux barbelés de la frontière. L’Onu avait exprimé son inquiétude après ces incidents et appelé le Liban à faire cesser les jets de pierres contre les soldats israéliens. Par ailleurs, l’armée israélienne a effectué hier des travaux de protection dans un territoire libanais adjacent à la frontière, a constaté le correspondant de l’AFP. Une pelleteuse israélienne a franchi en début de matinée la barrière métallique installée par Israël au niveau de la vallée de Marjeyoun, qui fait face à la localité israélienne de Metoulla, et y a déversé du sable d’environ six mètres de large sur plusieurs centaines de mètres de long. Les Israéliens devraient pouvoir ainsi, selon les experts en la matière, relever les traces de pas ou de véhicules du côté libanais. Une patrouille israélienne, demeurée en territoire israélien, surveillait les travaux.
En dépit des mises en garde de la communauté internationale, le statu quo est maintenu à la porte de Fatma, ancien point de passage entre le Liban-Sud et Israël, où un soldat israélien a été blessé hier par des jets de pierres du côté libanais de la frontière. Cet incident est intervenu alors que le malentendu entre le Liban et l’Onu sur la question de la sécurité à la...