Cash misère

Vachement gonflé, le Sissou. Non content de se mouvoir parmi les corbeaux de son gouvernement, de laisser flotter le pays dans la mouise et les miasmes d’une austérité mal ficelée, voilà maintenant qu’il en veut aux quelques friqués qui nous font marrer en se vautrant dans l’orgie électorale. «Le pouvoir de l’argent», qu’il bêle à l’unisson avec le tondu de Mousseitbé. Sans même se douter que, face à la médiocrité et au vide mental de cette campagne, les billets, même les nôtres, qui sont frappés des ruines d’un pays en ruine, constituent en définitive le seul programme politique palpable de ces élections. Monaco a ses princesses, les USA leurs top models, la France Sophie Marceau. Et nous, pour faire rêver la piétaille, une poignée de gros parrains qui barbotent dans l’oseille et les stocks options. Et ce rabat-joie vient faisander la seule rubrique «people» que nous ayons, sous prétexte qu’on n’achète pas la «conscience» des Libanais. Non mais, c’est un mutant, ou quoi ? Il a une bien haute idée de ses compatriotes, Sissou. Quinze ans de guerre, dix autres de servilité : nous avons, tour à tour, produit les meilleurs assassins, la crème des preneurs d’otages, l’élite des magouilleurs, la quintessence des combinards. Tout cela érigé en fine intelligence, sur fond de vocabulaire politique crétin. Et il veut qu’avec ça, une poignée de mafieux renoncent à se faire élire à la sueur de leur banquier ? Quel purin ! Même les Syriens partiront un jour… en se bouchant le nez !