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Actualités - REPORTAGES

La Libye retient son souffle en attendant le Jour J

Les nerfs sont mis à rude épreuve. À Tripoli, le vent du désert est porteur de nouvelles contradictoires, mais il semble désormais certain que les otages n’arriveront pas en Libye avant jeudi. Pour la mère de Marie, Mme Sarouat Moarbès, le choc est terrible. Depuis samedi, elle n’en finit plus d’espérer. En vain. Les officiels ont beau chercher à la rassurer, eux-mêmes sont très déçus et c’est toute la Libye qui retient son souffle. En attendant un retour en force sur la scène internationale. À l’aéroport «mondial» (les Libyens insistent sur ce terme) de Tripoli, tout est prêt pour accueillir les 17 otages occidentaux. Longtemps placé sous embargo et qualifié même par les médias américains d’«aéroport terroriste», il s’apprête à devenir le lieu des retrouvailles et de la libération. Depuis plus de deux mois, la Libye déploie en effet des efforts monstres pour obtenir la libération des otages occidentaux enlevés par le groupe extrémiste d’Abu Sayyaf et détenus sur l’île de Jolo. De sources bien informées à Tripoli, on précise qu’en réalité, ce sont les Allemands qui ont entamé les négociations avec les ravisseurs, avant de laisser les Libyens occuper le devant de la scène. Une situation qui arrange les deux parties, la première ne voulant pas négocier directement avec les ravisseurs et la seconde souhaitant apparaître sur la scène internationale comme un négociateur humain et efficace. D’ailleurs, selon des sources libanaises, ce sont les Allemands qui auraient, à travers les Libyens, fourni des garanties aux ravisseurs. Garanties qui semblent toutefois encore insuffisantes, puisqu’à la dernière minute, la libération a été reportée, les miliciens s’étant inquiétés d’une éventuelle attaque de l’armée philippine contre leur base à Jolo, une fois les otages relâchés. Apparemment, c’est donc leur avenir que cherchent à assurer les membres du groupe Abu Sayyaf, qui n’en finissent plus de poser des conditions, craignant surtout qu’après leur «heure de gloire», ils ne deviennent des prisonniers... ou des réfugiés politiques en Libye. Détails de dernière heure Du côté libyen, ces détails comptent peu, l’essentiel étant de réussir la libération et d’effacer ainsi l’image de pays mis au ban des nations qui a prévalu pendant cinq ans. Les principaux hôtels de la capitale sont réquisitionnés pour accueillir les délégations étrangères... dont certaines se font attendre, notamment les Finlandais et les Français. Par contre, Allemands, Africains du Sud et bien sûr Libanais sont déjà là, guettant la moindre nouvelle et essayant de ne pas s’impatienter, face à cette terrible attente. Le ministre du Pétrole et des Ressources hydrauliques et électriques Sleiman Traboulsi essaie ainsi de calmer Mme Sarouat Moarbès, lui assurant que sa fille sera libérée, que l’accord a été conclu, mais que ce sont des détails de dernière heure qui retardent le happy end, sans le compromettre. Mme Moarbès écoute, hoche la tête, mains n’arrive pas à retenir ses larmes. Elle cherche les parents des otages français pour partager avec eux son angoisse, mais ceux-ci ne sont pas encore arrivés. Elle s’assied alors dans le lobby, regardant avec une sorte de désespoir les pilotes qui ont conduit l’avion privé, affrété par les autorités libyennes dans l’espoir d’apprendre de leur bouche la date du rendez-vous du retour. «L’avion a été loué pour trois jours», confie alors Joseph Rouphaël, son propriétaire et l’un de ses pilotes. «Mais la durée peut être prolongée». On n’en saura pas plus, ce mardi soir.
Les nerfs sont mis à rude épreuve. À Tripoli, le vent du désert est porteur de nouvelles contradictoires, mais il semble désormais certain que les otages n’arriveront pas en Libye avant jeudi. Pour la mère de Marie, Mme Sarouat Moarbès, le choc est terrible. Depuis samedi, elle n’en finit plus d’espérer. En vain. Les officiels ont beau chercher à la rassurer, eux-mêmes...