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Actualités - CHRONOLOGIE

Yougoslavie - Adoption d'une doctrine militaire visant à préserver l'entitié nationale Tension grandissante entre Belgrade et le Monténégro

Le président yougoslave Slobodan Milosevic a approuvé une nouvelle doctrine militaire de l’armée, qui lui a été proposée par le chef de l’état-major, le général Nebojsa Pavkovic, a annoncé samedi l’agence Tanjug. «La doctrine militaire de la Yougoslavie se base sur la détermination des peuples serbe et monténégrin à défendre la souveraineté, l’intégrité territoriale, l’indépendance et l’ordre constitutionnel de la Yougoslavie contre toutes sortes de menaces militaires», déclare l’état-major dans un communiqué cité par Tanjug. Les principaux objectifs de cette doctrine sont «de dissuader l’ennemi de toute agression armée, mener avec succès une lutte armée et appliquer de manière organisée d’autres formes de résistance pendant une agression», selon le communiqué. Ces principes «sont la base de l’organisation, la préparation et l’utilisation de l’armée et des autres forces et sujets de la défense», poursuit le texte. Le communiqué précise que la doctrine est «de caractère défensif» et qu’elle s’appuie sur «la détermination à protéger les intérêts nationaux et d’État en appliquant l’expérience historique des armées serbe et monténégrine en alliance avec les États et peuples amis». En élaborant la nouvelle doctrine, l’état-major a tenu compte «des buts, des besoins et des possibilités réelles du système de défense de la Yougoslavie, des expériences des guerres contemporaines et des conflits dans le monde et des expériences de l’armée yougoslave», selon le communiqué. La Constitution de la Yougoslavie, les lois yougoslaves et les accords et les conventions internationales sont les fondements juridiques de cette doctrine qui contient des chapitres consacrés notamment «au développement du facteur militaire dans le monde, à la position stratégique de la Yougoslavie, aux formes de menaces contre sa sécurité et au système de défense» du pays, indique le texte. Mais, malgré sa formulation intégrant le Monténégro, cette doctrine de défense ne parvient pas à effacer le malaise existant entre les deux pays, surtout en cette période électorale. Le chaud et le froid que soufflent sur leurs relations Belgrade et le Monténégro témoignent de leurs difficultés à communiquer mais aussi de leur volonté de ne pas atteindre le point de rupture, à quelques semaines des élections générales en Yougoslavie. Les dirigeants des deux grands mouvements ennemis au Monténégro, le Parti démocratique des socialistes (DPS) du président, jugé pro-occidental, Milo Djukanovic, et ceux du Parti socialiste populaire (SNP), allié de Belgrade, doivent se rencontrer le 17 août à Podgorica. Il s’agit pour les deux formations de discuter des moyens «de préserver la paix en ces temps à risques et de résoudre toutes les questions ouvertes par des moyens pacifiques», a souligné Miodrag Vukovic, conseiller du président Djukanovic. Par ailleurs, le 11 août, l’armée yougoslave et la police du Monténégro – qui ne dispose pas d’une force militaire – ont convenu de renforcer leur coopération «en vue de réduire les tensions». Selon un communiqué fédéral, les deux parties mettent en place les mécanismes visant à «surmonter les problèmes accumulés». Ce communiqué intervient à la suite d’une série d’incidents opposant l’armée yougoslave et la police de Podgorica dans des zones frontalières, Belgrade déniant le droit au Monténégro de «contrôler» certaines frontières. Toutefois, en dépit de ces phases de dialogue entre la Fédération yougoslave et le Monténégro, la fermeté reste de mise des deux côtés, concrétisée côté yougoslave par la nouvelle doctrine militaire précisément. Belgrade a dénoncé l’Occident lors de l’arrestation récente de huit étrangers sur le sol yougoslave, soupçonnés de «tentative de terrorisme», et s’insurge régulièrement contre la volonté indépendantiste d’une partie de la population monténégrine. Samedi encore, 55 intellectuels du Monténégro ont appelé, dans une lettre ouverte, le Conseil de sécurité des Nations unies à «envoyer des observateurs pour contrôler les activités destructrices» des forces de Belgrade dans la petite république que borde l’Adriatique. «L’armée yougoslave a pointé son armement en direction des villes du Monténégro», s’alarment les signataires. Le soir même, le président Djukanovic maintenait sa décision de boycotter les élections fédérales présidentielle et législatives prévues le 24 septembre au suffrage universel. Invoquant «la volonté majoritaire» des Monténégrins, M. Djukanovic a rappelé que le Monténégro ne s’engagerait «plus jamais en position d’inférieur» dans ses relations avec Belgrade. L’introduction du suffrage universel dans la nouvelle loi électorale, adoptée le 24 juillet, pour les scrutins de septembre vise précisément, selon M. Djukanovic, à réduire l’influence du Monténégro dans le devenir de la fédération. Cette position ne devrait pas changer lors de la réunion, aujourd’hui lundi, de la direction du parti de M. Djukanovic. Tout au plus, les responsables monténégrins devraient à cette occasion définir les modalités de leur soutien à l’opposition serbe dont l’objectif, comme celui de Podgorica, est d’obtenir par le biais des urnes le départ du président Milosevic.
Le président yougoslave Slobodan Milosevic a approuvé une nouvelle doctrine militaire de l’armée, qui lui a été proposée par le chef de l’état-major, le général Nebojsa Pavkovic, a annoncé samedi l’agence Tanjug. «La doctrine militaire de la Yougoslavie se base sur la détermination des peuples serbe et monténégrin à défendre la souveraineté, l’intégrité...