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Actualités - REPORTAGES

Social - A Assia (Batroun) une école et un dispensaire prennent en charge les enfants nécessiteux Le coup de coeur du père Maurice Avril pour le Liban (photos)

Après une dizaine d’années de travail caritatif et missionnaire en faveur des Libanais et du Liban à partir de la France, le père Maurice Avril a décidé de s’établir dans la montagne libanaise. Le père Avril est un prêtre français dont la mission et la vocation correspondent parfaitement aux besoins du pays du Cèdre. Son projet : construire un dispensaire et une école dans une région pauvre et délaissée, dans la montagne du Liban-Nord. Plus précisément dans le village d’Assia, à 850 mètres d’altitude. Le père Avril est âgé de 73 ans et est le fondateur de deux associations. La première, une école dans les Hautes-Alpes, Notre-Dame de Salérans, a été consacrée à des petits Libanais orphelins ou nécessiteux, atteints par les séquelles de la guerre. La deuxième, Ave Maria, regroupe un dispensaire et une école, dont les locaux sont en cours de construction sur la colline Hachboun (qui veut dire Gethsémani en syriaque), à Assia, un des villages des montagnes libanaises du Nord, à 27 km de Batroun. «Nous voulons être présents au Liban, et précisément dans les montagnes pauvres. Il faut assurer aux habitants des villages du Nord de quoi vivre grâce à du travail pour les pères de famille, mais autour de ce qui constitue le patrimoine : la terre, l’agriculture, les artisanats annexes. Des logements convenables. Des centres médico-sociaux polyvalents. Des écoles maternelles, secondaires, complémentaires, agricoles ou techniques, suivant les régions et les besoins». C’est ainsi que ce prêtre, qui est au service de l’autel depuis 50 ans, explique, dans une circulaire, les objectifs de sa fondation au Liban. Pourquoi avoir choisi le Liban ? C’est un petit pays qui a tant enduré, répond-il. Déjà l’école Notre-Dame de Salérans a accueilli des enfants libanais orphelins ou nécessiteux pendant 7 ans. Ces petits ne payaient ni le billet d’avion, ni la scolarité, ni la nourriture... En fait, ils ne payaient rien. En revanche, ils recevaient une excellente éducation. À 7 ou 10 en classe, chacun avait droit à une attention particulière. Leur journée commençait par la messe et se terminait par la récitation d’un chapelet. On leur inculquait aussi les bonnes manières. Une fois la guerre finie, l’idée de s’implanter au Liban, toujours présente dans l’esprit du père Avril, devient obsédante. Le Liban, à ses yeux, est un pays phare dans ce coin du monde. Il a une mission divine, selon lui, car c’est un pays où les chrétiens ont la charge de donner l’exemple. C’est pour cela que le Liban a été choisi. Pourquoi Assia ? Parce que c’est une localité qui constitue le point de passage obligé pour rejoindre 25 villages, dont Tannourine, Bcheelé, Hardine, Sourate, Tartej, Kfifane, Chabtine, etc. Ce qui facilite l’accès à la fondation Ave Maria. De plus, créer une association dans cette région permet d’enrayer l’exode rural et donc de stabiliser les populations, de leur permettre de rester accrochées à leurs villages, de les aider à subsister autant qu’à conserver patrimoine et traditions. L’ouverture d’un dispensaire assurera, avec les soins médicaux, une animation sociale. Elle préparera l’implantation de l’école Ave Maria, mais aussi l’ouverture d’autres établissements scolaires ainsi que d’autres œuvres destinées aux jeunes. En parlant de ce dispensaire, qui ouvrira ses portes dans un mois, le père Avril dit que c’est «une nouvelle preuve, qui se veut profonde, de l’amitié séculaire franco-libanaise. Un nouvel effort, qui se veut généreux pour de nouveaux bienfaits et de nouvelles joies». D’ailleurs, des bénévoles français sont venus un ou plusieurs mois pour aider à l’aménagement du dispensaire. Un centre en plein air pour les enfants Aidé par un groupe de jeunes Libanais, le père Avril a pu achever la première étape de son projet au Liban, le dispensaire. En outre, il a fait appel à de jeunes moniteurs de nationalité française pour s’occuper des enfants, âgés de 7 à 14 ans, inscrits au centre de la fondation. En contrebas de la route menant à la fondation, une affiche accueille les visiteurs : «De la part des jeunes Français aux enfants du Liban, une chanson éternelle d’espérance et d’amitié, un bouquet parfumé de joie et de fidélité... Des jeunes moniteurs et monitrices seront là avec tout leur savoir-faire et tout leur cœur pour partager avec vous la joie de l’été». Pour la deuxième année consécutive, ce centre attire beaucoup d’enfants. Il constitue le seul endroit de groupement organisé et encadré de divertissement et d’éducation dans cette région du Nord. Chaque journée apporte son lot de jeux, de chansons, de travaux manuels mais aussi d’études (devoirs de vacances). Pour s’inscrire, les enfants sont venus par centaines. «À peu près trois cents», explique le responsable de l’œuvre, M. Georges Tarabay. Et de poursuivre : «On n’a gardé que 150 enfants». Les frais d’inscription sont symboliques : 10 000 livres libanaises par enfant. Ce prix englobe l’assurance, le goûter, l’encadrement, etc. Pour ceux qui veulent profiter du car pour rentrer chez eux, un supplément minime de 5 000 LL est requis. «Juste de quoi assurer la location du véhicule», précise M. Tarabay. La fondation de l’Ave Maria n’a rien de commercial. Ses objectifs sont clairs et éloignés de toute considération matérielle. Pour achever l’exécution du projet, il faut attendre les donations de généreux bienfaiteurs. Le terrain a coûté à lui seul 60 000 dollars américains. Jusqu’à présent, seul le local du dispensaire a été aménagé. Il faut noter que l’on a recours pour les travaux aux seuls villageois du coin. C’est un principe, puisqu’un des buts de la fondation est d’enrayer l’exode et d’aider les gens à rester accrochés à leurs villages. Un souci d’autant plus louable que cette main-d’œuvre coûte plus cher que la main-d’œuvre étrangère. Le manque de fonds retarde l’exécution du projet L’ouverture de l’école est prévue pour l’année scolaire 2000-2001. Mais rien n’est sûr, car tout dépend du financement. En réalité, le coût total du projet est de 7 millions de francs français (1 million de dollars américains). Si les fondateurs parviennent à réunir un million de francs par an, la fondation Ave Maria sera prête dans six ans. À ce montant, il faut ajouter les frais en rapport avec le recrutement des monitrices et moniteurs français, l’essence, les fiches d’inscription, les communications téléphoniques, les factures d’électricité, l’assurance des enfants, les frais du camp (goûter, eau potable, boissons...), etc. Comment se débrouillent les organisateurs ? «Dieu pourvoit à nos besoins, répond, confiant, le père Avril. Il s’arrange toujours pour nous envoyer des bienfaiteurs». Sur l’une des plus belles collines de la région de Batroun et dans une nature splendide, le père Avril a choisi de tendre sa main au Liban. C’est là qu’il a choisi de traduire en œuvre de charité l’histoire de son amour avec le Liban, pieusement offerte au Bon Dieu qu’il a servi depuis son plus jeune âge. Pour toute aide, les donateurs peuvent s’adresser à Notre-Dame de Salérans, fondation Ave Maria BNPI-Jounieh no du compte : 301530298.
Après une dizaine d’années de travail caritatif et missionnaire en faveur des Libanais et du Liban à partir de la France, le père Maurice Avril a décidé de s’établir dans la montagne libanaise. Le père Avril est un prêtre français dont la mission et la vocation correspondent parfaitement aux besoins du pays du Cèdre. Son projet : construire un dispensaire et une école dans une...