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Actualités - REPORTAGES

Trésors du Musée national - L'art funéraire de la Phénicien gréco-romaine Stèles et masques pour le repos éternel .. (photos)

L’homme vénère ses morts depuis l’aube des temps. Dans les périodes les plus anciennes, il les enterrait à même le sol et marquait l’emplacement du corps par une pierre tombale. Puis les modes de vie ont évolué et les usages funéraires avec. La pierre tombale a ainsi été remplacée par une stèle. Mais pour certains peuples, cette tradition n’était pas suffisante, il fallait honorer le défunt et lui assurer le repos éternel. En Égypte ancienne, la vénération des morts dépassait celle des vivants, et leurs traditions ont été adoptées par d’autres peuples. C’est ainsi que les Phéniciens ont alors enterré le mort dans un sarcophage et recouvert son visage d’un masque d’or. Les stèles figurent dans les traditions phéniciennes les plus anciennes. On les trouve ainsi dans les sites datant du IIe millénaire et servant uniquement d’objets de culte. D’ailleurs, les stèles étaient nommées «bétyles», mot phénicien signifiant «maison du Dieu», et étaient placées dans les temples. Mais au cours du premier millénaire et avec le développement de la culture grecque dans les pays du Levant, une nouvelle fonction leur a été donnée. Elles marquent désormais l’emplacement des tombes et éternisent de la sorte le défunt, son nom étant gravé dessus. Ce sont les stèles funéraires. Les premières étaient dénuées de tout décor, mais au fur et à mesure que la tradition s’ancrait dans les sociétés de l’époque, les inscriptions et représentations servaient d’ornementation. Le choix de la pierre et la finesse de la sculpture traduisaient la richesse du défunt. Car les riches des cités phéniciennes n’hésitaient pas à commander leurs stèles en marbre blanc à Athènes. Les ateliers locaux ont répondu, plus tard, au besoin de leur clientèle. Les stèles funéraires des périodes hellénistique et romaine étaient fabriquées de pierre calcaire et enduites par la suite d’un stuc blanc. Hautes de plus d’un mètre, elles étaient ornées d’une représentation du défunt ainsi que d’une inscription précisant son nom et sa lignée. Il en est de la sorte pour la stèle de Baalshmar exposée au Musée national. Découverte à Bourj el-Chemali dans la région de Tyr, elle date du IIIe siècle avant J-C. Le défunt qui était le portier du temple y est représenté debout, coiffé d’un béret et portant à la main un coffret. Une grande inscription donne un certain nombre d’informations sur le personnage, sa lignée familiale et son poste dans sa cité. Durant la période romaine, la forme des stèles a évolué. Les stèles familiales sont alors à la mode. Guirlandes et colonnettes entourent les visages du défunt, de sa femme et de leurs enfants. Parfois, on donne même à la stèle la forme d’une maison. Le réalisme des visages est frappant. Toutefois, l’art funéraire ne se limite pas aux stèles, il englobe aussi les sarcophages et les masques dont on recouvrait le visage du mort. Les masques funéraires Les riches défunts des cités phéniciennes se faisaient enterrer dans de grands sarcophages et leurs visages étaient recouverts par un masque d’or. Selon les croyances ancestrales, l’or constitue la chair des dieux. Il est indestructible, gage d’éternité. Quoi de mieux alors pour conserver les traits d’un visage ? En fait, la fine feuille d’or, qui constitue le masque funéraire, épouse la forme du visage du défunt et en fait ressortir les traits. Malheureusement, le nombre de masques funéraires découverts au Liban est très limité. L’or attire les voleurs, et la majorité des tombes découvertes avaient été pillées dans l’Antiquité. Deux exemplaires seulement sont exposés au Musée national. Le premier a été découvert lors des fouilles du centre-ville de Beyrouth dans la nécropole de Kantari. Et le second a été trouvé à Baalbeck lors d’une découverte fortuite. La grandeur des deux masques ne sied pas à celle d’un visage d’adulte, comme les traits l’indiquent. On ignore toujours comment ils étaient placés sur le mort, car aucun d’entre eux n’a été trouvé sur place. Cependant, le plus beau masque funéraire du Musée national est en terre cuite. Il a été déterré en 1997, durant les fouilles de la nécropole de l’âge du fer de Tyr. Le masque était déposé dans une boîte en bois mise à proximité d’une jarre funéraire. Car à l’époque, les corps étaient incinérés et les restes des os calcinés placés dans des urnes. À côté de chaque jarre funéraire étaient déposés deux ou trois vases qui devaient contenir des parfums ou de l’encens. Le masque a été découvert dans la plus riche des sépultures. Il représente un homme barbu aux traits fins. Les yeux sont percés et un joli sourire fend les joues donnant à ce Tyrien un air serein pour l’éternité !
L’homme vénère ses morts depuis l’aube des temps. Dans les périodes les plus anciennes, il les enterrait à même le sol et marquait l’emplacement du corps par une pierre tombale. Puis les modes de vie ont évolué et les usages funéraires avec. La pierre tombale a ainsi été remplacée par une stèle. Mais pour certains peuples, cette tradition n’était pas suffisante, il...