Rechercher
Rechercher

Actualités - REPORTAGES

Exil - Une foule en délire accueille l'ancien chef de l'Etat à Bickfaya Gemayel place son retour au Liban sous le signe de la réconciliation nationale

Une foule enthousiaste estimée à plus de 10 000 personnes a réservé hier soir un accueil particulièrement chaleureux, à certains moments délirant, au président Amine Gemayel qui est rentré à Beyrouth, venant de Paris, mettant un terme à près de 12 ans d’exil volontaire en France (entrecoupé d’un bref passage de deux semaines en 1992). Un retour que l’ancien chef de l’État a tenu à placer, d’office, sous le signe de la (véritable) réconciliation nationale tant attendue. Arrivé en fin d’après-midi à l’AIB, à bord d’un avion de la MEA, le président Gemayel a d’abord eu droit, au salon d’honneur de l’aéroport, à un accueil familial empreint d’intense émotion. Les retrouvailles avec sa mère, Mme Geneviève Pierre Gemayel, ont été particulièrement ferventes. En enlaçant sa mère et en lui embrassant longuement la main, le président Gemayel n’a pu retenir quelques larmes. Accompagné de son épouse, Mme Joyce Gemayel, l’ancien chef de l’État a également été accueilli à l’AIB par son fils Pierre, sa fille Nicole, ses sœurs Arzé, Claude Abounader, Madiss Assouad, et Jacqueline Abouhalka, par plusieurs autres membres de sa famille ainsi que par M. Roucheïd el-Khazen, député du Kesrouan. De l’aéroport, l’ancien chef de l’État s’est directement dirigé vers Bickfaya où plusieurs milliers de ses partisans l’attendaient impatiemment. Selon diverses sources concordantes, plus de 10 000 personnes (entre 15 000 et 20 000 selon d’autres estimations) s’étaient massées sur les toits et les balcons des immeubles ainsi que des deux côtés de la route reliant la grande place de Bickfaya (noyée de monde) à l’entrée de la localité, au niveau du monument érigé à la mémoire de feu Pierre Gemayel. Parallèlement, le périmètre du domicile du président Gemayel avait été également envahi par la foule depuis le matin. Dès le début de la matinée, de nombreuses délégations populaires ainsi que des membres et des partisans du parti Kataëb convergeaient vers la place du village et plus précisément vers le monument de Pierre Gemayel. Étalés sur plus d’un kilomètre, les partisans ont créé ainsi une véritable marée humaine. Venus non seulement des différents villages du Metn mais également des quatre coins du pays, des jeunes, des vieux, des handicapés et même des enfants ont attendu, deux heures durant, l’arrivée du président Gemayel. Les rues de la localité étaient ornées, depuis samedi soir, des portraits de l’ancien chef de l’État et de drapeaux libanais. Vers 18 heures, le convoi du président Gemayel est arrivé et la foule, dans un élan spontané, s’est regroupée autour de la voiture. Les forces de l’ordre ont difficilement réussi à ouvrir la voie au convoi qui s’est arrêté devant le monument de Pierre Gemayel. C’est son fils cadet, Sami, entouré des enfants du président-martyr Béchir Gemayel, Youmna et Nadim, qui ont accueilli l’ancien président qui a été porté à bout de bras par ses partisans. La gorge serrée par l’émotion, le président Gemayel saluait la foule. Il se retournait constamment pour jeter un rapide regard sur les milliers de personnes arborant son portrait, les drapeaux «Kataëb» ainsi que les portraits de feu Pierre Gemayel et du président-martyr Béchir Gemayel. L’ancien chef de l’État, son épouse, ses enfants ainsi que les enfants de Béchir Gemayel, hissés sur le toit d’une voiture, se sont dirigés vers le domicile des Gemayel, situé à un millier de mètres de la place. Du fait de la marée humaine qui était massée le long du parcours, le trajet a duré plus d’une heure et demie. La foule incontrôlable, déchaînée, a entouré la voiture et l’a accompagné pas à pas. Lorsque l’ancien chef de l’État a brandi le portrait de son frère, le président martyr Béchir Gemayel, l’enthousiasme de la foule s’est sensiblement accru. Arrivé à son domicile, M. Gemayel s’est adressé à la foule, soulignant sa volonté de tourner la page de la guerre et d’entamer une véritable réconciliation entre tous les Libanais. En présence de nombreuses personnalités, dont notamment le député Roucheïd el-Khazen, les anciens ministres Élie Salem et Joseph Hachem, et M. Massoud Achkar, l’ancien chef de l’État a souligné qu’il était de retour pour «contribuer aux efforts visant à redonner au Liban sa vocation de coexistence entre les civilisations». Il a remercié sur ce plan «tous les Libanais qui, en exprimant leur enthousiasme pour mon retour, ont réaffirmé leur attachement à l’indépendance, la souveraineté et la liberté du Liban, ce Liban pour lequel a lutté Pierre Gemayel et pour lequel est tombé le président martyr Béchir Gemayel ainsi que tous les martyrs qui se sont sacrifiés pour que le Liban reste le pays de la liberté». En conclusion, le président Gemayel a appelé à la réconciliation nationale entre tous les Libanais. Une réconciliation nationale véritable qui n’exclut personne et qui devrait englober toutes les forces vives du pays.
Une foule enthousiaste estimée à plus de 10 000 personnes a réservé hier soir un accueil particulièrement chaleureux, à certains moments délirant, au président Amine Gemayel qui est rentré à Beyrouth, venant de Paris, mettant un terme à près de 12 ans d’exil volontaire en France (entrecoupé d’un bref passage de deux semaines en 1992). Un retour que l’ancien chef de...