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Actualités - REPORTAGES

Revue hebdomadaire des marchés Beyrouth : c'est toujours le statu quo

Alors que certains opérateurs exprimaient hier leur soulagement après l’annonce du début du déploiement des forces internationales de l’Onu dans l’ancienne zone occupée par Israël au Liban-Sud, aucun changement de climat n’a pu être souligné sur le marché des changes de Beyrouth. En effet, l’activité a continué de se contracter en l’absence de nouvelles initiatives pour les placements en livre libanaise à la veille du week-end. Certes, les appréhensions qui s’étaient emparées du marché depuis l’évacuation des troupes israéliennes de cette zone, le 25 mai dernier, en attendant l’élimination des violations constatées sur la frontière libanaise, n’ont pu être entièrement dissipées. D’autant qu’on apprenait à la clôture du marché, hier, que les experts militaires internationaux et libanais étaient toujours réunis pour vérifier si les deux dernières violations israéliennes de la frontière avec le Liban avaient été corrigées. Cela étant, l’offre du dollar s’est davantage ralentie à la fin de la semaine qu’à son début, alors que la demande en cette monnaie restait limitée aux besoins quotidiens courants des agents financiers. Dans ce contexte, l’action de la Banque du Liban (BDL) est venue donc déterminer l’orientation du marché de lundi à vendredi. En se déclarant ainsi prête à vendre le billet vert à 1 514,00 LL et à l’acheter à 1 501,00 LL, la BDL est parvenue à le faire fixer invariablement tous les jours au même taux moyen indicatif de 1 507,50 LL. Pourtant, en raison de la réticence du marché à l’offre comme à la demande du dollar, les établissements de crédit ont été amenés à le négocier bien au-dessus de ce taux indicatif, tout près du haut de la fourchette d’intervention de la BDL mais en dehors d’elle en présence d’autres contreparties valables à la vente. Il a donc oscillé toute la semaine dans une marge étroite comprise entre 1 512,50 et 1 513,50 LL contre 1 512,00 et 1 513,00 LL la semaine dernière, dans des volumes d’affaires quotidiens très minces, ne dépassant pas au total sur toute la semaine quelque trente millions de dollars, entièrement échangés à l’achat et à la vente par les banques de la place, dans un marché calme et équilibré de lui-même. Refroidissement de l’euro À l’étranger, l’euro a été ballotté toute cette semaine au gré des caprices du billet vert, avant de se replier sous le seuil de 0,93 dollar après la publication hier de chiffres sur une croissance américaine plus vive que prévu. La monnaie unique européenne, qui avait retrouvé la confiance du marché en début de semaine et était repassée au-dessus du seuil de 0,94 dollar, n’a pas réussi à tenir le cap et a fini sous la barre de 0,93 dollar. Plus tôt dans la semaine, la monnaie unique avait brièvement profité des chiffres de l’inflation en Allemagne et en France au mois de juin, montrant que l’économie dans la zone euro restait vive et incitait la Banque centrale européenne (BCE) à remonter ses taux directeurs à jeudi prochain lors de la réunion de son conseil de gouverneurs. Mais cela n’a pas suffi : les incertitudes des opérateurs concernant la situation de l’économie aux États-Unis ont fini par être le seul élément retenant leur attention à la veille du week-end. La hausse plus forte que prévu de la croissance préliminaire du produit intérieur brut (PIB) américain au deuxième trimestre a fini par donner une indication plus claire au marché. Ces chiffres ont montré que l’économie américaine restait forte, avec une croissance soutenue mais sans risque inflationniste. Car malgré la hausse du PIB de 5,2 % en rythme annuel au deuxième trimestre au lieu de 3,5 % attendu contre 4,8 % au premier, soit la progression la plus forte du PIB depuis le premier trimestre 1984, la croissance de la consommation a montré des signes de décélération avec une hausse de 3 % au deuxième trimestre contre 7,6 % au premier. Cela d’autant que la veille, le département américain du Travail faisait savoir que les coûts salariaux aux États-Unis auraient augmenté de 1 % contre 1,4 % pendant la même période. Dans ces conditions, les spéculations repartaient de plus belle sur une remontée ou non des taux d’intérêt américains lors de la prochaine réunion du comité de politique monétaire de la Fed le 22 août prochain. Du coup, l’euro s’est tassé sous le seuil de 0,93 dollar surtout après l’annonce hier d’une certaine contraction de la masse monétaire européenne (M3) dont la croissance, selon la BCE, aurait reculé de 5,9 % en mai à 5,4 % le mois dernier, excluant toute perspective de hausse des taux européens jeudi prochain lors de la réunion de son conseil des gouverneurs. Pour ce qui est du yen, il ne s’est pas montré en grande forme. Il est resté affecté cette semaine par la faillite de la chaîne de supermarchés Sogo et les faibles performances du marché des actions au Japon. La batterie d’indicateurs publiés en fin de semaine a beau avoir confirmé une amélioration de la production industrielle et de l’emploi le mois dernier, la faiblesse de la consommation des ménages, moteur essentiel de la croissance, restait le point noir qui inquiétait toujours les marchés. Quant à la livre sterling, elle a évolué en dents de scie toute la semaine avant de se replier à la veille du week-end face au dollar, alors que le marché commençait à tabler d’ores et déjà sur un maintien des taux d’intérêt britanniques en l’état la semaine prochaine lors de la réunion du comité de politique monétaire de la Banque d’Angleterre les 2 et 3 août, tout en spéculant sur un tour de vis monétaire aux États-Unis. Cela étant, le dollar devait renouer avec la hausse franchement, se négociant hier, à New York, sur un ton soutenu par rapport à la fin de la semaine dernière comme suit : – 0,9235 pour un euro contre 0,9370, vendredi dernier – 1,5050 pour un sterling contre 1,5175 – 2,1180 DM contre 2,0875 – 7,1030 FF contre 7,0005 – 1,6750 FS contre 1,6605 – 2 096,70 lires contre 2 066,45 – 109,70 yens contre 108,90. Une semaine de déprime pour les marchés boursiers Sur les places boursières internationales, les marchés américains ont été déprimés cette semaine par la multiplication des signes de surchauffe de l’économie aux États-Unis illustrée par la sensible croissance du PIB américain de 5,2 % au deuxième trimestre contre 4,8 % au premier ainsi que par la forte augmentation de 10 % des commandes de biens durables le mois dernier contre 7 % en mai et la nouvelle progression de 2,8 % des reventes de logements contre 4,3 % pendant la même période. Ces chiffres, qui ont surpris les opérateurs boursiers, n’ont pas tardé à relancer les spéculations sur un prochain resserrement de la politique monétaire de la Fed. Pour les investisseurs, un renchérissement du crédit est de mauvais augure pour les entreprises car il limite leur capacité d’endettement et donc la croissance. De ce fait, l’optimisme affiché sur Wall Street et sur le marché du Nasdaq a été de courte durée. Le Dow Jones des 30 vedettes industrielles, principal indicateur de la Bourse de New York, s’est finalement inscrit en retrait de 0,72 % d’une huitaine à l’autre à 10 510,55 points en préclôture hier contre 10 733,56 points à la clôture de la semaine dernière. Quant à l’indice Nasdaq, qui regroupe les valeurs plus spéculatives de la haute technologie, il a filé dans le rouge lui aussi, avec une chute plus prononcée de 9,65 % pendant la même période, en tombant jusqu’à 3 700 points. Dans ce contexte, les marchés boursiers européens se sont dans l’ensemble repliés cette semaine à la suite du retournement à la baisse de Wall Street et du Nasdaq qui n’a pas apprécié l’annonce d’une accélération de la croissance de l’économie américaine au deuxième trimestre. Bien que les analystes ne constatent pas de tendance haussière sur le front des taux d’intérêt dans la zone euro, on remarque que lorsque le Nasdaq continue de baisser, les opérateurs boursiers européens commencent à paniquer. En effet, tous les indices européens se sont repliés cette semaine. L’indice CAC 40 de la Bourse de Paris a cédé à la fin de cette semaine 0,75 % à 6 415,72 points contre 6 464,12 points à la fin de la semaine dernière, ainsi que l’indice Extra Dax de la Bourse de Francfort, qui a abandonné 3,32 % à 7 128,30 points contre 7 373,26 points, et l’indice Footsie de la Bourse de Londres, qui a perdu aussi 0,67 % à 6 335,70 points contre 6 378,40 points pendant la même période. Enfin, la Bourse de Tokyo a dû faire face cette semaine à des pressions à la vente, la faillite de la chaîne de supermarchés Sogo ayant fait fuir les investisseurs étrangers. Le sentiment du macrhé japonais des valeurs mobilières est devenu inévitablement baissier depuis que les investisseurs étrangers commençaient à vendre, selon les courtiers, d’autant qu’il est difficile pour les autorités financières nippones d’aider les entreprises à se restructurer. En effet, l’indice Nikkei-225 a perdu sur la semaine 5,8 % à 15 838,57 points hier contre 16 811,49 points à la fin de la semaine dernière.
Alors que certains opérateurs exprimaient hier leur soulagement après l’annonce du début du déploiement des forces internationales de l’Onu dans l’ancienne zone occupée par Israël au Liban-Sud, aucun changement de climat n’a pu être souligné sur le marché des changes de Beyrouth. En effet, l’activité a continué de se contracter en l’absence de nouvelles initiatives pour les...