Le verre dans l'orfèvrerie

Non contents d’avoir multiplié l’usage du verre dans la vie quotidienne, les Phéniciens l’utilisèrent aussi dans la bijouterie et l’orfèvrerie. Ils se sont servis des pâtes colorées pour imiter les pierres fines. Souvent les incrustations des boucles d’oreilles sont en pâte de verre simulant les pierres précieuses. Parmi les produits des verriers phéniciens que nous font connaître les fouilles, nous devons citer les perles de verre. Elles sont tantôt translucides et colorées, tantôt opaques avec des dessins dans la pâte. Les bijoutiers phéniciens se sont servi de la ressource que ces pâtes de verre leur offraient pour composer leurs colliers ; ou bien les perles de verre sont associées à l’or ou bien des colliers entiers sont composés de perles de verre et de motifs moulés qui ont la forme de masques humains ou de têtes d’animaux ; de tels colliers sont d’un grand effet décoratif et leurs couleurs sont extrêmement vives. À côté de ces perles de verre destinées à faire des colliers, de baguettes en verre tourné dont l’usage se comprend moins (peut-être des épingles pour la chevelure), on recueille en Phénicie quantité de petites pastilles de verre incolore, transparent ou teinté dans la masse ; ces pastilles ne sont percées d’aucun trou ; certains habitants m’ont assuré qu’ils en avaient trouvé encore en place, incrustées dans un enduit de plâtre, ce serait donc un élément décoratif ; je ne les ai jamais rencontrées qu’isolées et ne puis me prononcer. Une fabrication aussi intense entraînait des produits de rebut, aussi les Phéniciens employaient-ils parfois les déchets de verre concurremment avec le mortier et la pierraille comme matériaux de construction ; j’ai rencontré plusieurs fragments de blocage provenant de murailles composées de ces divers éléments.