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Actualités - ANALYSE

Liban-Syrie - La rencontre pourrait avoir lieu à Baabda Un sommet dès l'intronisation de Bachar

Selon une source loyaliste et néanmoins fiable, un sommet réunirait le président Émile Lahoud et le Dr Bachar el-Assad peu de jours après le plébiscite du 10 juillet pour l’intronisation du fils de Hafez el-Assad comme président de la République syrienne. Cette source estime qu’il y a de bonnes chances que la rencontre, qualifiée d’ores et déjà d’historique, ait lieu à Baabda. À moins, ajoute-t-elle, qu’il y ait un échange rapide de visites, M. Lahoud se rendant à Damas et M. el-Assad venant ensuite, dans la semaine, à Beyrouth. Si la nouvelle se vérifie, on ne peut que souscrire aux commentaires du loyaliste cité, pour qui «le premier geste politique du Dr Bachar el-Assad sera de mettre en exergue la solidité des liens entre la Syrie et le Liban, ainsi que l’importance extrême que le jumelage revêt en cette phase critique du processus de paix». «Si le nouveau chef de l’État syrien devait choisir un sommet tenu chez nous, ajoute cette source, il y aurait là une réfutation des accusations lancées contre la Syrie au sujet de la vassalisation du Liban. Le Dr Bachar el-Assad apporterait de la sorte la preuve du respect de son pays pour l’égalité relationnelle et pour l’indépendance libanaise». Mais ne serait-ce pas un désaveu de la ligne suivie par son père, qui n’a jamais mis les pieds au Liban en tant que chef de l’État ? «Pas du tout, répond le loyaliste, tout le monde sait que le président Hafez el-Assad répugnait à sortir de Syrie et en trente ans de règne, ses voyages à l’étranger se comptent sur le bout des doigts : Moscou, Genève, Le Caire, le Golfe arabe, Paris. On ne peut non plus oublier la guerre, ni les ennuis de santé du président. Ironie du sort, à certaines époques, s’il était venu au Liban, c’est là qu’on aurait dit qu’il voulait se rendre maître de ce pays. Il avait donc ses raisons, de bonnes raisons du reste, pour reporter une visite qu’il avait promis de faire». Pour en revenir à l’actualité, à part le caractère symbolique ou médiatique du sommet envisagé entre le président Lahoud et le Dr Bachar el-Assad, la rencontre devrait fournir aux deux pays frères l’occasion de publier un communiqué conjoint qui tiendrait lieu de manifeste général. Il y serait traité du processus de paix, du Golan, des violations israéliennes au Sud, de la question des réfugiés palestiniens, des relations interarabes et de divers autres problèmes communs. En ce qui concerne les rapports bilatéraux, les loyalistes prédisent que le sommet en traitera pour établir une nouvelle ligne de conduite fondée sur une coopération effective plus étroite et sur la concrétisation des différents protocoles conclus entre les deux pays dans le cadre du traité de fraternité. Sur un plan général, ces sources estiment qu’après la formation de son prochain gouvernement, dont la priorité sera de combattre la corruption et d’amorcer un redressement économique, la Syrie appliquerait au Liban une stratégie d’ouverture sur toutes les parties. Les loyalistes ajoutent que le Dr Bachar el-Assad, tout en préservant les amitiés syriennes au Liban, devrait orienter les relations vers un cadre plus institutionnel que personnel. En d’autres termes il favoriserait des rapports d’État à État et ne traiterait formations politiques locales ou particuliers qu’en harmonie avec le pouvoir libanais. Grosso modo, concluent ces sources, la Syrie se soucierait de rester équidistante de tous. Ce qui signifierait en pratique un infléchissement comprenant un certain éloignement par rapport à des fractions déterminées et un certain rapprochement avec d’autres fractions. Concrètement, ce rééquilibrage devrait donner des premiers résultats lors des prochaines élections législatives. Et on verrait alors si les rapports de force essentiels sont modifiés. Une personnalité de l’Est en doute. À son avis, s’il est exact que certaines lignes rouges paraissent devoir sauter et certains avantages de politiciens locaux supprimés «cela ne veut pas dire que le système change. Quand les personnes qui tiennent les leviers de commande ne sont plus les mêmes, il est normal que leurs sympathies soient différentes. Mais cela n’affecte pas la stratégie de fond qui se résume en deux objectifs : neutraliser les velléitaires d’une autonomie libanaise, au nom de l’identité des intérêts ; favoriser tout contrepoids à une possible alliance de deux communautés majeures, comme cela avait eu lieu en 43. Ainsi, le Hezbollah et Amal ont été sommés de s’allier électoralement, pour ne pas affaiblir leur communauté, tandis que le PSP n’est plus en cour parce qu’il semble flirter avec l’Est politique». C’est un point de vue qui en vaut un autre. Pour le moment, la plupart des professionnels de la politique attendent de voir comment vont évoluer les choses et quelle va être la ligne libanaise du nouveau régime syrien.
Selon une source loyaliste et néanmoins fiable, un sommet réunirait le président Émile Lahoud et le Dr Bachar el-Assad peu de jours après le plébiscite du 10 juillet pour l’intronisation du fils de Hafez el-Assad comme président de la République syrienne. Cette source estime qu’il y a de bonnes chances que la rencontre, qualifiée d’ores et déjà d’historique, ait lieu...