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Actualités - CHRONOLOGIE

Estivales de Deir el-Qamar Oratorio soufi de Nidaa Abou Mrad (photo)

Artiste extrême. Mystique. Nidaa Abou Mrad ne l’est pas seulement par la musique qu’il compose, mais par ses exigences pour l’interprétation et l’écoute du public. À la recommandation devenue classique d’éteindre les cellulaires, il ajoute des interdictions spécifiques : que personne ne bouge ; concentration ; pas d’applaudissements car leur violence interrompt brutalement l’oratorio soufi composé à partir des poèmes d’al-Hussein Ibn Mansour al-Hallaj. Le mot Allah constitue la seule marque d’appréciation possible, en cours de concert, précise Nidaa Abou Mrad, l’un des rares continuateurs de la tradition musicale arabe classique liée au système des modes maqâm. Et le nom de Dieu a surgi vendredi dernier tout au long de la soirée étoilée, au gré des improvisations instrumentales de Maria Makhoul au qânûn, du violon d’Abou Mrad, accompagné du riqq d’Ali Wehbé. Recueillement et simplicité donc – dans une alcôve de la cour de la mairie de Deir el-Qamar, l’ensemble musical est éclairé par une simple ampoule et des bougies – pour se laisser envoûter par la voix et le oud de Mohammad Orfali. Le chanteur d’Alep, baptisé Caruso arabe, interprète comme une prière la poésie d’al-Hallaj, un grand saint du soufisme supplicié et crucifié en 922 après J-C pour avoir voulu divulguer le mystère de la religion aux non-initiés. Et le charme opère, malgré une salle quasiment vide et les éclats des feux d’artifices à l’extérieur, qui suscitent la fureur d’Abou Mrad.
Artiste extrême. Mystique. Nidaa Abou Mrad ne l’est pas seulement par la musique qu’il compose, mais par ses exigences pour l’interprétation et l’écoute du public. À la recommandation devenue classique d’éteindre les cellulaires, il ajoute des interdictions spécifiques : que personne ne bouge ; concentration ; pas d’applaudissements car leur violence interrompt...