Sud - Le Hezbollah renforce ses positions à la frontière L'Onu et le Liban vérifient l'élimination des empiétements israéliens(photos)

Les experts de l’Onu et du Liban ont commencé à vérifier hier sur le terrain si les Israéliens avaient mis un terme aux neuf empiétements territoriaux constatés par les Nations unies et admis par Israël au Liban-Sud, alors que le Hezbollah renforçait quatre de ses positions à la frontière. Mais Beyrouth a de nouveau contesté le nombre de violations le long de la frontière, provoquant la «surprise» d’un responsable onusien. Des officiers libanais et de la Finul (Force intérimaire des Nations unies au Liban) ont entrepris les premières vérifications sur la colline de Tallet al-Labbouneh, près de Naqoura, sur la côte méditerranéenne, à la frontière avec Israël. Ils devaient poursuivre l’opération en longeant la frontière à bord d’un convoi de véhicules, s’arrêtant aux autres endroits contestés, ce qui pourrait prendre «quelques heures comme quelques jours», a-t-on indiqué de source proche de la délégation libanaise. À Tallet al-Labbouneh, la barrière installée par les Israéliens pour marquer la frontière semblait avoir été reculée de quelques mètres, a constaté un journaliste de l’AFP. Si la vérification était concluante, elle devrait déboucher sur le déploiement des Casques bleus de la Finul dans la zone du Liban-Sud qu’Israël a occupée pendant 22 ans avant de l’évacuer le 24 mai dernier. Les Israéliens ont admis jusqu’ici neuf empiétements le long de la frontière et ont promis d’y mettre fin d’ici à la fin juillet. Mais le lieutenant-colonel Amine Hoteit, qui conduit l’équipe d’experts libanais et qui participait à la mission de vérification, a déclaré aux journalistes que les Israéliens avaient pour l’instant mis fin à deux empiétements sur un total de 17 constatés par les Libanais. Un responsable de l’Onu s’est déclaré surpris des nouvelles accusations du Liban, qui n’avait pas contesté le chiffre de neuf empiétements israéliens constatés, lors d’une réunion, la semaine dernière, avec l’émissaire spécial des Nations unies au Proche-Orient, Terjé Roed Larsen. Le lieutenant-colonel Hoteit devait transmettre ses conclusions au gouvernement hier. La Finul enverra les siennes au secrétaire général de l’Onu Kofi Annan. Le Conseil de sécurité a certifié le 23 juin, sur la recommandation de M. Annan, que les Israéliens s’étaient bien retirés au-delà de la ligne de retrait dite ligne bleue. Mais le Liban s’est opposé au déploiement de la Finul, affirmant que les Israéliens continuaient de violer la ligne bleue. L’Onu, ayant relevé des empiétements en neuf endroits, a demandé à Israël d’y mettre un terme. M. Roed-Larsen a effectué une navette entre Israël et le Liban pour obtenir que les Israéliens fassent rapidement les corrections demandées. Vendredi, le représentant d’Israël à l’Onu Yehuda Lancry a «confirmé» dans une lettre à M. Annan «l’engagement d’Israël à corriger ce que l’Onu considère comme des violations matérielles de la ligne de retrait» au Liban-Sud. La résolution 425 adoptée par le Conseil de sécurité en 1978 prévoit qu’une fois le retrait israélien certifié, la Finul se déploie dans l’ex-zone occupée pour «rétablir la paix et la sécurité internationales et aider le gouvernement libanais à assurer la restauration de son autorité effective dans la région». Le ministre israélien des Affaires étrangères David Lévy a déclaré dimanche s’attendre à un déploiement des Casques bleus «dans les prochains jours» du côté libanais de la frontière avec Israël. «Notre action a porté ses fruits et l’on peut s’attendre à un déploiement des Casques bleus de la Finul et de l’armée libanaise dans les prochains jours», a déclaré le chef de la diplomatie israélienne à la presse. M. Roed-Larsen est reparti dimanche de Beyrouth pour Jérusalem après avoir assuré le gouvernement libanais que les empiétements israéliens seraient vite éliminés. Sur un autre plan, le Hezbollah a renforcé hier quatre de ses positions sur la frontière du Liban avec Israël, a constaté un correspondant de l’AFP. À l’aide de tracteurs, la formation chiite a érigé des remblais de terre et installé des blocs de béton armé et des carcasses de conteneurs devant ces positions réparties sur 15 km du secteur oriental de la frontière, entre Métoulla et Kfarchouba. Les combattants du Hezbollah ont en outre intensifié les patrouilles à moto le long de la route bordant les barbelés marquant la frontière. Le Hezbollah avait érigé la semaine dernière une vingtaine de postes sur une centaine de kilomètres le long de la frontière, de Naqoura à Kfarchouba, sur le flanc occidental du mont Hermon.