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Actualités - REPORTAGES

Fadia : j'y allais pour travailler, juste pour travailler

L’usine où Fadia a travaillé pendant cinq ans se trouve à Hadsor, de l’autre côté de la frontière. «Non, je n’ai pas appris l’hébreu, je n’ai pas aimé cette langue, et puis trois quarts des ouvrières israéliennes étaient d’origine arabe, les autres d’origine russe». Fadia, c’est une des nombreuses jeunes filles de l’ex-bande frontalière (elle a 25 ans) à avoir été travailler en Israël. Tous les jours. «Sauf vendredi et samedi, un chauffeur libanais nous emmenait, en van, à 5 heures du matin, jusqu’au point de passage, où son homologue israélien nous accompagnait jusqu’à l’usine». Comment elle a fait pour aller travailler là-bas ? «Je me suis inscrite auprès de la direction administrative, l’intermédiaire entre moi et l’usine était un lahdiste auquel je versais 50 dollars par mois de mon salaire qui avoisinait les 500 dollars». Et Fadia raconte ses horaires, 6h30-12h00 et 12h30-16h00, qu’elle prenait avec elle sa nourriture de midi, qu’elles restaient tout le temps ensemble, les ouvrières libanaises, chrétiennes et musulmanes. Fadia parle du patron de l’usine, «un vieux monsieur qui nous traitait très bien, qui nous respectait» Fadia précise : «Je n’allais en Israël que pour travailler, je ne sortais jamais là-bas, je n’allais jamais pour m’amuser». Même si Fadia, maintenant, est au chômage, elle ne regrette absolument pas le retrait, «c’était nos ennemis après tout». Sauf qu’au fond de ses yeux, il y a l’angoisse qui est venue s’installer, les lendemains que l’on ne maîtrise plus du tout, l’État qui ne s’occupe toujours pas d’eux. «Et mes frères qui sont en Israël, nous avons juste quelques bribes de nouvelles, que nous rapportent les femmes qui reviennent, ma mère n’en peut plus, elle va en crever». Et ce leitmotiv, toujours, que nous répète également son père, «Nous avons besoin de l’armée libanaise, c’est plus qu’urgent».
L’usine où Fadia a travaillé pendant cinq ans se trouve à Hadsor, de l’autre côté de la frontière. «Non, je n’ai pas appris l’hébreu, je n’ai pas aimé cette langue, et puis trois quarts des ouvrières israéliennes étaient d’origine arabe, les autres d’origine russe». Fadia, c’est une des nombreuses jeunes filles de l’ex-bande frontalière (elle a 25 ans)...