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Actualités - ANALYSE

Vie politique - Réforme administrative après les législatives Le projet de fusion des ministères tient bien la route

Les commissions parlementaires doivent, lundi prochain, reprendre l’étude du projet de loi concernant la fusion des ministères et d’un certain nombre d’offices autonomes. Ce texte établi par le gouvernement prévoit de ramener à 18, comme au bon vieux temps, le nombre des ministères. Mais les députés, magnanimes, se proposent de sauver, en les sauvegardant, trois départements et de retenir donc le nombre de 21 ministères. L’Assemblée donne cependant raison pour le fond à l’Exécutif, en estimant qu’il est effectivement nécessaire «d’alléger le poids bureaucratique et le coût des départements ministériels», comme le souligne le président de la commission de l’Administration et de la Justice, M. Chaker Abousleiman. Il ajoute qu’il s’agit d’inverser la vieille tendance d’atomisation ou de scissiparité, qui consistait à diviser en deux un département sous prétexte de promouvoir les spécialisations. «Il faut plutôt ramasser l’ensemble, remarque en substance M. Abousleiman, pour mieux faire travailler les effectifs, rééquilibrer les déficits de personnel ici par les excédents là, et pouvoir freiner le recrutement sauvage». Il précise qu’il compte soumettre aux commissions, lundi, un rapport circonstancié «pour mettre certains points sur les i et contribuer au réexamen de ce qui avait été convenu un peu trop vite en ce qui concerne la fusion ou la suppression de certains ministères». Toujours est-il que, selon les loyalistes, le gouvernement en place tient à expédier lui-même ce dossier et à le faire voter par la législature actuelle. Afin que le prochain Cabinet soit formé en base du nouvel organigramme. Les responsables pensent en effet que ce toilettage devrait réduire l’anarchie dans le secteur public. Et paver la voie à la réforme administrative qui devrait être à l’ordre du jour après les élections. Cependant, un ministre influent avoue ne pas partager tout à fait cette orientation. Il estime que ce sont des considérations éminemment politiques qui devraient présider à la formation du prochain Cabinet sans trop tenir compte du nombre de ministères ou de la répartition des portefeuilles. Ce qui revient à prévoir que la future équipe comprendrait un certain nombre de ministres d’État. Quoi qu’il en soit, un ancien ministre répète que le pouvoir «ne veut apparemment pas perdre du temps, et il a bien raison. La restructuration des ministères, comme des offices autonomes, permettra d’une part d’élaborer un budget rénové, relativement assaini, pour l’année prochaine. Et d’autre part, d’enclencher cette réforme administrative, basée sur l’épuration, qui est une condition sine qua non du redressement financier et économique du pays. Dans son état actuel, l’Administration, frappée de corruption, de pesanteur bureaucratique et d’incurie, ne peut pas stimuler les capacités productives du pays comme elle le devrait. Sa réforme, techniquement indispensable, offrirait également l’avantage d’épurer en partie les mœurs politiques et la vie publique dans son ensemble. On sait en effet que le trafic d’influence politique s’articule autour de l’Administration et affecte gravement la crédibilité, donc le crédit, du Liban à l’étranger». Des personnalités demandent pour leur part que l’on applique enfin la politique du bâton et de la carotte. «Il faut, soulignent ces sources, que les fonctionnaires comprennent qu’ils seront récompensés s’ils ont bien travaillé et sévèrement sanctionnés s’ils ont failli. Par voie de conséquence, il est nécessaire de renforcer les organismes de contrôle, ce qui suppose qu’on doit en réduire le nombre, pour leur donner plus d’impact et couper court aux empiètements des prérogatives qui paralysent souvent leur action de surveillance ou de répression». Un ministre relève de son côté que l’ancien système, qui interdisait le recrutement d’éléments affiliés à des partis, avait du bon, «alors qu’aujourd’hui, si on n’est pas pistonné par une formation politique ou par un leader quelconque, on n’a aucune chance de devenir fonctionnaire, même si l’on est plus compétent qu’un autre». Ce ministre, qui reconnaît l’échec de la tentative de réforme effectuée à ses débuts par le présent gouvernement, raconte l’histoire «de l’ingénieur J.H. Directeur d’un office, il avait démasqué une société qui avait réussi à détourner des fonds publics s’élevant à des milliards de LL. Au lieu d’être récompensé, ce fonctionnaire et le chef de région qui l’assistait, F.S., ont été jetés en prison. Sous le chef d’inculpation de négligence dans l’accomplissement de leurs fonctions ! En fait, les coupables qu’ils avaient dénoncés avaient tenté de les impliquer en prétendant qu’ils avaient été complices. Il a fallu deux bonnes semaines avant que les deux hommes ne fussent relâchés. Leur mésaventure n’est pas encourageante pour les employés honnêtes qui auraient envie de dénoncer des malversations». Il faut donc que l’État fasse des efforts afin que les Libanais réalisent qu’il ne met pas dans le même panier (à salade) le bon et le méchant.
Les commissions parlementaires doivent, lundi prochain, reprendre l’étude du projet de loi concernant la fusion des ministères et d’un certain nombre d’offices autonomes. Ce texte établi par le gouvernement prévoit de ramener à 18, comme au bon vieux temps, le nombre des ministères. Mais les députés, magnanimes, se proposent de sauver, en les sauvegardant, trois...