Pollution Kherbet Kanafar, une négligence générale

L’affaire de l’eau potable polluée à Kherbet Kanafar (Békaa-Ouest) a continué hier à susciter des réactions indignées dans les milieux politiques libanais, à l’heure où les habitants du village sont toujours partagés entre peur, colère et incertitude, après la multiplication ces derniers jours des cas d’intoxication. Si la municipalité a pris ses dispositions en assurant l’eau potable aux habitants et en entamant les travaux de stérilisation de l’eau, l’affaire est cependant loin d’être réglée. L’ancien député Henry Chedid a manifesté sa colère, appelant les responsables concernés à prendre des mesures urgentes pour «mettre fin à la crise». M. Chedid a indiqué que la municipalité de Kherbet Kanafar avait demandé la réfection du réseau d’eau potable il y a plus de sept mois, mais que «ni les députés ni les autres responsables n’avaient jugé bon d’y prêter attention». Remerciant les députés de la région Robert Ghanem et Élie Ferzli pour la campagne médiatique qu’ils ont lancée autour de cette question, il a toutefois remarqué que cette initiative était «insuffisante». «Les habitants vous jugeront sur vos actes et non sur vos paroles», a-t-il indiqué. «Il est nécessaire de commencer à réparer le réseau d’eau potable immédiatement si l’on veut éviter une répétition de l’affaire», a poursuivi M. Chedid. L’ancien député a par ailleurs rappelé aux responsables que le problème de la stérilisation de l’eau se posait partout dans la Békaa et qu’il était urgent d’entreprendre un travail de réparation du réseau d’eau potable dans toute la région. «La généralisation de l’intoxication dans la Békaa pourrait ensuite toucher tout le Liban», a-t-il enfin souligné, en guise d’avertissement à l’Office des eaux.