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Actualités - CHRONOLOGIE

Témoignage "Mon terrain est de l'autre côté"

«C’est là que j’ai perdu 10 dounoum (1 ha) de terre. Mon terrain est de l’autre côté», affirme Négib Choufani, un paysan de Rmeich, montrant du doigt la clôture érigée en 1986 par les Israéliens, selon lui en territoire libanais. «J’y plantais du blé et du tabac», précise-t-il au journaliste de l’AFP. Selon Élias Hanna Kallas, «les Israéliens ont englobé mille dounoum (1 km2) de terres du village de Rmeich au lieu dit de la colline Haramoun», y compris 5 ha lui appartenant. D’après le fils du maire, Élias Karim Aalam, sa famille a perdu 4 ha derrière la clôture. Du haut de la colline de Tallet Katma, près d’une église en ruines, le visiteur domine le village de Rmeich, au nord, et la frontière avec Israël au sud: un espace contesté, puiqu’il s’agit d’un des trois points encore litigieux à la frontière libano-israélienne. En bas de la colline, un ravin. En face, sur le versant d’une autre colline, serpente la clôture, bordée côté libanais d’un sentier sablonneux, soigneusement ratissé – qui permet de repérer les traces d’éventuels intrus – et, côté israélien, d’une route. Le terrain est miné, et donc inaccessible. La route de crête abandonne la ligne de partage des eaux, descend jusqu’au ravin, puis remonte: à chaque extrémité est installé sur les hauteurs un fortin israélien. C’est précisément l’endroit, à 2 km au sud de Rmeich, entre la colline de Soumaka, à l’ouest, et celle de Haramoun, à l’est, où Israël aurait empiété sur le Liban, sur 3 km de long et 150 mètres de profondeur moyenne, a déclaré à l’AFP une source gouvernementale libanaise. Le motif pour lequel Israël a refusé de restituer les hauteurs de Rmeich, serait militaire, selon un officiel libanais. Du haut des collines, on a un point de vue imprenable sur les vignes et les oliviers en territoire israélien, à 2 km. À quelques km à vol d’oiseau, on distingue nettement un village israélien, aux toits de tuiles rouges, et ses alignements de cyprès. Élias Hanna a le souvenir précis des tas de pierres peints en blanc datant du mandat français sur le Liban, qui marquait la frontière de 1923 avec la Palestine britannique. Derrière la clôture, il affirme qu’il y en a toujours une autre, sur la «vraie» frontière.
«C’est là que j’ai perdu 10 dounoum (1 ha) de terre. Mon terrain est de l’autre côté», affirme Négib Choufani, un paysan de Rmeich, montrant du doigt la clôture érigée en 1986 par les Israéliens, selon lui en territoire libanais. «J’y plantais du blé et du tabac», précise-t-il au journaliste de l’AFP. Selon Élias Hanna Kallas, «les Israéliens ont englobé...