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Actualités - ANALYSE

Pour l'Etat hébreu, la sécurité prime toujours la paix

Un événement historique comme le retrait israélien du Sud remet sur le tapis l’alternative : la sécurité ou la paix. Un problème chronique dont la solution consiste à fusionner les deux termes au lieu de les opposer : la sécurité par la paix. À ce jour, Israël n’a l’air de se préoccuper que de sa sécurité. C’est à cette fin qu’il avait occupé pendant 22 ans le douzième du territoire libanais. Et c’est pour préserver la vie de ses soldats, ainsi que la tranquillité de la Galilée, qu’il s’est résigné à appliquer la 425. L’État hébreu ne s’est toujours pas résigné à adhérer vraiment à l’esprit de Madrid. Sans doute parce qu’il répugne à régler l’énorme question de la diaspora palestinienne, à rendre le Golan, à accepter un compromis sur Jérusalem ou même à libérer les prisonniers politiques, palestiniens ou libanais, qu’il continue à détenir. Les conditions qu’il pose lui-même, dont une normalisation synonyme d’hégémonie politico-économique, montrent que pour Israël la paix c’est prendre sans rien donner en échange, pour exploiter la région à sa guise. Confronté aux vues israéliennes décalées, le Liban répète après la libération du Sud ce qu’il n’a jamais cessé de souligner sous l’occupation : il ne lui appartient pas de garantir la sécurité d’un voisin ennemi. Ni en principe ni en pratique. Car, comme l’armée israélienne en a fait elle-même l’expérience, aucune force au monde ne peut endiguer des actions de guérilla. Seule une paix véritable, désamorçant les causes mêmes du conflit, peut mettre tout État à l’abri d’un quelconque danger. Dès lors, même s’il a gagné un répit sur le terrain par son retrait, Israël doit comprendre qu’à terme, sa sécurité n’est pas assurée. Il lui faut aller de l’avant dans le processus régional, renouer le dialogue avec les Syriens sans atermoyer sous le prétexte que maintenant plus rien ne presse, puisque l’unique front arabe ouvert contre lui paraît clos. Abondant dans le sens de cette logique, des diplomates occidentaux et arabes estiment en substance que «le reflux israélien du Liban-Sud doit servir d’introduction à la restitution du Golan. Et de prélude au traitement de tous les problèmes qui entravent la conclusion d’une paix régionale équitable, seule garantie pour la sécurité de tous les États riverains». Ces diplomates rappellent que «l’on en a fini à présent avec le renouvellement semestriel du mandat de la Finul. Cette force, renforcée pour l’occasion, ne va plus s’éterniser au Liban. En principe son ultime mission ne va durer que quelques semaines. Le temps de s’assurer que l’État libanais a rétabli sa souveraineté et ses services dans les zones évacuées. À partir de là, ajoutent ces sources, une question se pose d’elle-même : quelle serait la situation effective après le départ des Casques bleus ? Tant qu’ils seront là, on peut penser en effet que tout ira bien, puisque toutes les parties concernées ont pris des engagements dans ce sens en promettant de coopérer. Mais ensuite ? Tous les périls reviendraient à l’ordre du jour tant que la paix n’a pas étendu son aile protectrice sur le Proche-Orient. Il n’y aurait en effet, entre le Liban et Israël, qu’un état de trêve. Dont la violation, par des éléments armés libanais ou palestiniens, pourrait provoquer une guerre régionale généralisée. Pour prévenir le danger, il faut reprendre les pourparlers sans tarder». C’est là un vœu pieux. Pour le moment il n’y a aucun signe de reprise de part ou d’autre. Cependant, comme pour le retrait du Sud, les choses peuvent se précipiter. Et l’espoir de paix reprendre corps.
Un événement historique comme le retrait israélien du Sud remet sur le tapis l’alternative : la sécurité ou la paix. Un problème chronique dont la solution consiste à fusionner les deux termes au lieu de les opposer : la sécurité par la paix. À ce jour, Israël n’a l’air de se préoccuper que de sa sécurité. C’est à cette fin qu’il avait occupé pendant 22 ans le...