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Actualités - CHRONOLOGIE

Pays-Bas - 15 corps déjà retirés du dépôt détruit par l'explosion Les interrogations se multiplient sur la catastrophe d'Enschede

Les responsables des secours de la catastrophe d’Enschede (est) avaient peu d’espoir hier de retrouver des survivants sous les décombres du quartier de la ville ravagé deux jours auparavant par l’explosion d’un dépôt de feux d’artifice. «Il y a peu d’espoirs de retrouver des survivants», a déclaré à la presse Dick de Jong, patron de la division d’identification des victimes (RIT) de la police néerlandaise. «Nous ne pouvons dire combien de temps les recherches vont se poursuivre, en raison de l’état des lieux et nous avons besoin d’une liste fiable de disparus», a-t-il ajouté. À l’abri des regards, 85 des 144 hommes de la RIT poursuivaient hier la fouille des ruines des rues avoisinant l’entrepôt Fireworks. Seules quatre de ces rues ont été totalement passées au peigne fin, soit «moins de 20 %» de la tâche à accomplir, selon M. De Jong. Une fois fouillés par les secouristes, les décombres étaient transportés par des camions bennes et rassemblés, aux côtés de dizaines de carcasses de voitures calcinées, sur un terrain vague proche des lieux de l’explosion. Sur place, un groupe d’une dizaine d’experts, revêtus de combinaisons de protection blanches, procédaient à un nouveau tri minutieux, a constaté un journaliste. Selon le dernier bilan connu des autorités, 15 corps ont été retirés des décombres de la catastrophe d’Enschede. La mairie de la ville estime à au moins une vingtaine de morts le probable bilan définitif de la tragédie. Les Pays-Bas étaient encore sous le choc hier et se demandaient comment une telle catastrophe a pu se produire. Près de 400 maisons ont été détruites par l’explosion, et plus de mille endommagées, dans ce qui restera comme l’une des plus graves catastrophes de l’histoire des Pays-Bas depuis la Seconde Guerre mondiale. À Enschede, la vie reprenait peu à peu son cours hier lundi. Les élèves ont repris le chemin des collèges et lycées, mais la journée devait être consacrée à des discussions autour de la catastrophe, ont précisé plusieurs directeurs d’établissement. Aux abords du périmètre de sécurité ceinturant hermétiquement le quartier de Mekkenholt, ravagé par l’explosion, de nombreux passants, cyclistes et habitants s’étaient rassemblés tandis que les travaux de déblaiement des décombres se poursuivaient. Quarante-huit heures après la catastrophe, nombre de questions demeuraient sur son origine. Comment un entrepôt de feux d’artifice pouvait-il se trouver en plein milieu d’un quartier d’habitation sans que ses habitants soient informés de ses activités ? L’entreprise disposait d’un permis jusqu’en 2002 mais devait ensuite être déplacée à l’extérieur de la zone d’habitation, selon un porte-parole de la mairie. Pourquoi le maire d’Enschede, Jan Mans, et son conseil municipal, censés superviser les autorisations, ne savaient-ils pas qu’une telle quantité de feux d’artifice était stockée dans ce quartier ? Comment le feu s’est-il déclenché : erreur humaine, acte criminel ? À côté de photos grand format en première page des ruines du quartier de Mekkenholt, la presse néerlandaise multipliait les interrogations pour savoir comment une telle tragédie a pu se produire : «Comment cela a-t-il pu avoir lieu ?», titrait en grosses lettres le quotidien populaire De Telegraaf, sur sa Une entièrement occupée par une photo de sauveteurs marchant parmi les décombres. « Négligences » et « pratiques posant question »… «Comment un quartier des plus banals dans une ville de province des Pays-Bas peut-il se transformer en l’espace d’un samedi après-midi de printemps en un paysage de ruines qui rappelle Rotterdam après les bombardements allemands ou Grozny après le passage des troupes russes ?», renchérit le Volkskrant (centre-gauche) dans son éditorial. Ce journal s’étonne, comme l’ensemble de la presse du pays, que l’entrepôt de feux d’artifice Fireworks ait pu se trouver en plein milieu d’une zone d’habitation sans que les habitants ne soient informés de ses activités. Beaucoup de résidents d’Enschede s’étaient rassemblés samedi, pensant assister à un feu dans une usine de stockage de vieux papiers, ajoute le Volkskrant. «Ce rassemblement et le fait que les pompiers n’aient pas repoussé les gens plus loin a provoqué plus de blessés et de morts qu’il y aurait dû en avoir», accuse le journal en citant à ce sujet un spécialiste des opérations de secours. «Comment peut-on imaginer que même le conseil municipal n’ait pas été au courant des activités de Fireworks ?», poursuit le quotidien d’inspiration protestante Trouw dans son éditorial. Plus incisif, le quotidien de droite Algemeen Dagblad estime que le prix à payer pour ces «négligences» et «pratiques posant question» est «immense» et «justifie la colère des personnes concernées» par la catastrophe. Tous les quotidiens néerlandais soulignent la nécessité d’une enquête indépendante «pour que toute la vérité soit connue». «C’est la seule chose que puissent faire les autorités pour soulager les habitants», estime Trouw. Cette enquête doit avoir lieu «pour qu’une tragédie comme Enschede ne se reproduise plus jamais. Plus jamais», conclut De Telegraaf. Le maire d’Enschede et la justice ont annoncé en milieu de journée hier lundi qu’une enquête menée par une commission «indépendante» aurait lieu afin de déterminer les causes du sinistre. La justice néerlandaise avait annoncé peu auparavant étudier la possibilité d’ouvrir sa propre enquête.
Les responsables des secours de la catastrophe d’Enschede (est) avaient peu d’espoir hier de retrouver des survivants sous les décombres du quartier de la ville ravagé deux jours auparavant par l’explosion d’un dépôt de feux d’artifice. «Il y a peu d’espoirs de retrouver des survivants», a déclaré à la presse Dick de Jong, patron de la division d’identification...