Retrait - Entretien téléphonique Chirac-Annan sur le Liban La France tente d'obtenir un renforcement de la Finul

Le président français Jacques Chirac a téléphoné jeudi soir au secrétaire général des Nations unies Kofi Annan pour s’entretenir avec lui du rôle de l’Onu en cas de retrait israélien du Liban Sud, a indiqué hier la porte-parole du quai d’Orsay, Anne Gazeau-Secret. Cet entretien s’est déroulé «avant la présentation» du rapport de M. Annan au Conseil de sécurité de l’Onu, fondé sur la récente mission de deux semaines entreprise dans la région par son envoyé spécial, Terje Roed-Larsen «et avant la deuxième mission (de l’émissaire) dans la région», selon la porte-parole. Ce rapport aurait dû être présenté jeudi, mais il a été reporté en principe à mardi. Kofi Annan doit faire notamment des recommandations au Conseil de sécurité sur le redéploiement et l’éventuel renforcement de la Finul, aujourd’hui composée de 4 500 hommes de neuf pays. La référence de la porte-parole française à une «deuxième mission» du diplomate norvégien montre l’insistance de Paris pour que celui-ci effectue une nouvelle tournée après celle qu’il a effectuée fin avril-début mai dans la région. Jeudi à New York, le porte-parole de l’Onu Fred Eckhard avait indiqué que M. Roed-Larsen ne prévoyait pas de se rendre dans l’immédiat dans la région. Le diplomate a cherché à obtenir auprès de toutes les parties (Israël, Syrie, Liban) des assurances de coopération avec l’Onu, après le retrait israélien prévu d’ici juillet. Soulignant que le «Conseil de sécurité devra se prononcer sur le renforcement éventuel et le redéploiement de la Force intérimaire des Nations unies pour le Liban (Finul) en cas de retrait unilatéral», la porte-parole a affirmé que «la France se déterminera à titre national, dans ce cadre, lorsque toutes les garanties au succès de cette opération auront été obtenues». Clarifier les engagements Interrogée sur ces garanties, Mme Gazeau-Secret a indiqué que «les protagonistes syrien, libanais et israélien doivent clarifier leurs engagements et leurs intentions respectifs, d’une manière à apporter toutes les garanties en termes de sécurité pour le retrait et après le retrait». «La France demande l’engagement du Conseil de sécurité, et de tous ses membres, afin d’obtenir un plein soutien pour les démarches visant à renforcer et redéployer la Finul», a ajouté la porte-parole, laissant ainsi entendre que Paris n’était toujours pas satisfait des réponses obtenues. «Si la mission de la Finul est confirmée, elle demande des règles d’engagement lui permettant de la remplir», a ajouté la porte-parole précisant que des «consultations» avec les membres du Conseil de sécurité et les pays contributeurs de troupes sont en cours. Mme Gazeau-Secret a enfin indiqué que la «question d’un engagement américain avait été été évoquée» par le ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine, lors de sa visite la semaine dernière à Washington. Cette question «est en cours de discussion et nous attendons de voir ce que cette concertation franco-américaine va donner», a dit Mme Gazeau-Secret.