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Actualités - CHRONOLOGIE

La grande peur des habitants de la zone occupée

Les quelque 70 000 habitants de la zone occupée par Israël semblent pris d’une peur collective à l’approche de l’échéance du retrait israélien prévu d’ici le 7 juillet, écrit l’AFP. «Nous sommes dans le noir complet : nous ne savons pas s’il va y avoir des massacres, s’il va y avoir le calme, des actes de vengeance ou des combats», affirme Melhem Farhat, qui tient un restaurant au milieu d’une pinède dans le village d’Ibl as-Saqi. «Nous avons tous peur de ce qui va arriver. Tout ce que nous voulons après plus de deux décennies de guerres, d’invasions et de violence, c’est la paix. Mais certains veulent nous tuer, d’autres cherchent à nous persécuter et d’autres encore nous poussent à l’exode», dit-il. «Il y a trois mois, mon restaurant affichait complet. Maintenant personne n’ose dépenser une piastre. Les gens gardent leur argent pour les temps durs au cas où ils seraient forcés d’émigrer», affirme M. Farhat, assis à une table de son restaurant désert. Grâce à son commerce qui était florissant à la faveur notamment de la fréquentation des Casques bleus, il a déjà pu mettre à l’abri, au Canada, ses deux fils âgés de 20 et 22 ans. «Nous voulons enfin vivre en paix. Qu’Israël s’en aille et que les autorités libanaises le remplacent et nous traitent avec dignité parce que nous ne sommes pas des traîtres, et alors il n’y aura pas de problème», affirme un habitant du village de Khiam, s’identifiant comme Hassan. «Il y a des jeunes ici qui n’ont jamais vu de leur vie que la zone frontalière. Ils n’ont jamais été à Beyrouth. Ils n’ont vu le reste du Liban qu’à la télévision», ajoute-t-il. «Les autorités devraient comprendre cela, les prendre en charge au lieu de menacer de les jeter en prison ou de laisser le Hezbollah les massacrer», ajoute-t-il. Des milliers d’habitants ont, au cours des 22 ans d’occupation, «collaboré» d’une façon ou d’une autre avec l’ALS, de gré ou de force, pour se défendre ou par survie économique, soit en intégrant l’ALS qui paye 500 dollars par mois pour un milicien de base, soit en allant travailler comme journaliers en Israël ou en commerçant avec des partenaires israéliens. «J’ai huit frères et tous ont réussi à ne pas se faire enrôler dans l’ALS. Moi-même, je n’ai rien à me reprocher mais la situation est insupportable. La seule solution est d’émigrer au Canada», lance, exaspéré, Rabih Assi, un mécanicien âgé de 22 ans.
Les quelque 70 000 habitants de la zone occupée par Israël semblent pris d’une peur collective à l’approche de l’échéance du retrait israélien prévu d’ici le 7 juillet, écrit l’AFP. «Nous sommes dans le noir complet : nous ne savons pas s’il va y avoir des massacres, s’il va y avoir le calme, des actes de vengeance ou des combats», affirme Melhem Farhat, qui...