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Actualités - ANALYSE

Législatives - L'Intérieur prévoit quelque 100.000 électeurs supplémentaires Préparatifs pour le retour de la bande frontalière à la vie civique

Les échéances se télescopent. Après le retrait israélien, il va y avoir les élections législatives. Et la zone libérée va pouvoir, pour la première fois depuis 1972, voter selon les mêmes normes que le reste du pays. En principe, car on ne sait pas encore exactement comment les choses vont tourner, au départ de l’occupant. Toujours est-il que le ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr, a donné des instructions afin que la carte électorale soit rapidement assurée aux électeurs de l’enclave frontalière. Un centre de distribution est prévu à Nabatyeh où les intéressés pourront faire retirer leurs cartes par un moukhtar ou par tout autre délégué dûment mandaté. Au besoin, indique le ministre, l’Intérieur installera d’autres points de distribution. Parallèlement, le ministère prépare la répartition des bureaux de vote dans la région frontalière, si jamais la situation devait permettre d’y organiser des élections. La population électorale concernée est estimée à quelque 100 000 citoyens. En principe ce nombre est suffisant pour faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre et déterminer les résultats globaux dans la circonscription. Autrement dit, toute liste a intérêt à se gagner la sympathie des sudistes libérés. Selon les loyalistes, c’est essentiellement pour profiter de l’inexpérience électorale de cette région que des politiciens ont suscité l’amendement voté à la Chambre permettant le recours à l’extrait d’état civil. Pièce facilement falsifiable, ce qui permet de faire voter une même personne plusieurs fois. Les députés qui ont voté l’amendement en question, maintenant annulé en pratique puisque Baabda l’a rejeté, ont affirmé que le temps manquerait pour assurer la carte électorale aux sudistes. Prétexte que les loyalistes récusent, en s’appuyant sur les mesures prises par l’Intérieur. Ils ajoutent que si les électeurs se dérobent, s’abstiennent de se faire délivrer les cartes requises, c’est leur affaire et l’État n’y est pour rien. Selon les partisans du pouvoir, la carte électorale est difficilement falsifiable car elle est directement duplicatée sur les listes d’électeurs. Une affirmation que les opposants mettent en doute, en indiquant que n’étant pas magnétisée, cette carte peut être manipulée comme n’importe quel papier. Et ils rappellent que l’on a débusqué lors des municipales, effectuées avec la carte, des cas de triche dont celui d’un homme qui avait réussi à voter quatre fois. Mais il est techniquement avéré que la carte permet d’éviter beaucoup de barrages. Ainsi, un chef de bureau ne peut pas avec ce document, comme avec l’extrait d’état civil, s’opposer au vote d’un citoyen parce que l’orthographe du nom ne correspond au libellé de la carte d’identité. De plus la carte, contrairement à l’extrait d’état civil, porte un chiffre de code qu’il est difficile de trafiquer. Cependant, les opposants craignent que les gens d’influence soutenus par le pouvoir ne parviennent à rafler les cartes électorales à la source, pour ne les remettre à leurs titulaires légitimes qu’après s’être assurés qu’ils vont voter pour eux. Une pratique ancienne, mais le pouvoir répond que cette fois il va veiller à l’interdire. Des instructions doivent être données pour que les cartes ne soient délivrées aux électeurs ou à des délégués qui peuvent exciper de procurations en règle. De plus, tout citoyen qui ne parviendrait pas à obtenir sa carte peut se plaindre auprès de l’Intérieur. Sur le plan des rapports de force électoraux, on ne sait toujours pas si le retrait israélien va changer les donnes. Les dirigeants de formations politiques bien implantées dans la région disent qu’ils n’ont pas encore décidé de lancer ou non un mot d’ordre de boycottage comme en 92 et en 96, éditions au cours desquelles les sudistes votaient dans des bureaux installés pour eux à Beyrouth ou en dehors de la zone occupée. Ces cadres précisent que la participation ne sera décidée que dans le cas où le retrait se ferait dans le calme et ne serait pas suivi de secousses.
Les échéances se télescopent. Après le retrait israélien, il va y avoir les élections législatives. Et la zone libérée va pouvoir, pour la première fois depuis 1972, voter selon les mêmes normes que le reste du pays. En principe, car on ne sait pas encore exactement comment les choses vont tourner, au départ de l’occupant. Toujours est-il que le ministre de...