Corne de l'Afrique Les forces éthiopiennes s'enfoncent en territoire érythréen

Les forces éthiopiennes ont pris hier le contrôle de la ville stratégique de Barentu, à 40 km à l’intérieur de l’Érythrée, provoquant l’exode de centaines de milliers d’Érythréens. C’est «une victoire militaire et une victoire politique car Barentu est la capitale de la province de Gash-Setit (sud-ouest de l’Érythrée)», a affirmé un responsable éthiopien sous couvert de l’anonymat. Hier de même, la population de la ville d’Agordat, située à 46 km au nord, a été évacuée à son tour, a indiqué à Asmara un responsable humanitaire. Ce responsable, qui a participé hier à une réunion des organisations humanitaires avec la commission érythréenne pour l’aide et les réfugiés, a indiqué qu’il y a maintenant environ 550 000 déplacés en Érythrée, contre 268 000 avant le début de l’offensive éthiopienne, le 12 mai. À ces déplacés de la guerre, il faut ajouter 330 000 déplacés en raison de la sécheresse qui a frappé la région de la Corne de l’Afrique. Les soldats érythréens affirment avoir résisté jusqu’au bout. Ils ont les yeux hagards et les traits fatigués, mais ne laissent transparaître aucun sentiment de déroute.