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Actualités - CHRONOLOGIE

Barak favorable au désarmement de l'ALS

Le Premier ministre israélien Ehud Barak a laissé entendre hier qu’Israël était partisan d’un désarmement de l’Armée du Liban-Sud, après un retrait militaire du Liban-Sud. «La solution juste (pour l’ALS) doit être celle qui a été trouvée pour la douzaine d’autres milices du Liban», a déclaré M. Barak à la radio publique israélienne, en allusion au fait que ces milices ont été désarmées, à l’exception notamment du Hezbollah. «L’essentiel est de soutenir la demande d’amnistie», présentée la veille par le chef de l’ALS, Antoine Lahd, pour ses quelque 2 500 miliciens, a ajouté le chef du gouvernement. En dépit du refus opposé par le Premier ministre Sélim Hoss à cette demande d’amnistie, M. Barak a estimé qu’une solution pourrait être trouvée pour les miliciens, soulignant qu’«ils appartiennent aux diverses communautés du Liban, chrétiens, musulmans (sunnites, chiites, druzes)». Il a réaffirmé qu’Israël avait un engagement moral envers ses alliés de l’ALS, sans donner de promesses explicites. Interrogé sur le retrait d’armes lourdes de l’ALS, M. Barak a écarté la question, expliquant qu’un débat public à ce sujet était inutile. L’inconnue pour Israël L’attitude de l’Armée du Liban-Sud constitue pour Israël la grande inconnue de son prochain retrait militaire du Liban-Sud et un facteur de risque croissant, rapporte par ailleurs une dépêche de l’AFP datée de Jérusalem. Le refus par le Premier ministre Hoss de la demande d’amnistie, présentée la veille par le chef de l’ALS pour ses miliciens, ne peut que compliquer ce retrait, puisqu’il laisse planer le doute le plus total sur leur avenir. D’un point de vue politique, l’intérêt du gouvernement israélien d’Ehud Barak est que l’ALS disparaisse en douceur après le départ de l’armée israélienne du Liban-Sud, car l’ALS représente de plus en plus un double danger pour l’État juif, diplomatique et militaire. Sur le plan diplomatique, un refus de l’ALS de se saborder pourra être utilisé par le Liban et la Syrie pour affirmer que le retrait militaire d’Israël n’est qu’un leurre, un simple redéploiement, et n’est pas conforme à la résolution 425 de l’Onu. Or, le général Lahd a laissé entendre lundi, en présentant sa demande d’amnistie, que sa milice continuerait à exister, après un départ des Israéliens, «en tant que force de sécurité intérieure». Le rejet de sa demande d’amnistie ne peut que le conforter dans cette voie. Mais à court terme, dans les deux mois qui restent avant le retrait, l’ALS représente aussi pour Israël un danger militaire indirect, en raison du contrôle apparemment de plus en plus lâche qu’exerce l’armée israélienne sur les miliciens. Dans la pratique, les initiatives des membres de l’ALS peuvent fournir aux combattants du Hezbollah les prétextes qu’ils recherchent pour bombarder les localités du nord d’Israël, comme ce fut le cas la semaine dernière. «L’ALS n’a jamais été complètement sous le contrôle d’Israël», a affirmé à l’AFP Mark Heller, expert du centre Jaffee pour les études stratégiques de l’université de Tel-Aviv. «C’est pourquoi nous avons eu ces escalades» de violence et ces cycles de représailles. Avec l’incertitude croissante sur leur avenir qui ronge les membres de l’ALS, on ne peut donc exclure certains actes désespérés de leur part. «Plus nous nous rapprochons du retrait, pire sera la discipline de l’ALS», estime M. Heller, avec «la possibilité que certains éléments puissent faire quelque chose pour se mettre dans les bonnes grâces du gouvernement libanais ou du Hezbollah». L’un des gros problèmes qui se pose sur le plan militaire est aussi celui du stock d’armes que détient l’ALS – notamment des armes lourdes, qu’il s’agisse de blindés T-55 de fabrication soviétique ou de pièces d’artillerie de 120 et de 155 mm – et donc du désarmement de la milice, un point crucial qui, pour l’Onu, doit précéder le retrait israélien. Mais là encore, ce désarmement ne s’annonce pas simple, à la fois dans la pratique et politiquement. Les responsables israéliens ont en effet souligné, à maintes reprises, que l’État hébreu avait une «dette morale» vis-à-vis de ces hommes et de leurs familles, autrement dit, qu’il ne pouvait les abandonner à leur sort. «Si quoi que ce soit leur arrive, ce sera une marque noire pour Israël», souligne M. Heller. Le rejet de toute amnistie rend donc, a priori, ce désarmement plus difficile. Il semble en tout cas exclu qu’un éventuel désarmement s’étende aux milliers d’armes personnelles (AK-47 et M-16) des miliciens, ajoute la dépêche de l’AFP.
Le Premier ministre israélien Ehud Barak a laissé entendre hier qu’Israël était partisan d’un désarmement de l’Armée du Liban-Sud, après un retrait militaire du Liban-Sud. «La solution juste (pour l’ALS) doit être celle qui a été trouvée pour la douzaine d’autres milices du Liban», a déclaré M. Barak à la radio publique israélienne, en allusion au fait que...