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Actualités - CHRONOLOGIE

Diplomatie Scepticisme libanais face aux efforts diplomatiques européens et américains

La crise de confiance entre le Liban et Israël est si totale qu’une source autorisée, qui a préféré garder l’anonymat, a accueilli avec «sarcasme» l’appel lancé par la France et les États-Unis à une reprise des réunions du comité de surveillance des accords d’avril 96. Selon cette source, il y a plusieurs raisons pour lesquelles un appel de ce genre ne peut que «faire sourire», la première étant que c’est Israël qu’il faut convaincre d’abord de reprendre ces réunions, et non le Liban. C’est l’État hébreu, en effet, qui a suspendu sa participation à ces réunions, le 11 février dernier. Autre élément alimentant le scepticisme du Liban, la réaction de la communauté internationale à la nouvelle du bombardement des stations électriques libanaises, pour la troisième fois en moins d’un an (24 juin 99, 7 février et 5 mai de cette année). Une réaction peu encourageante pour le Liban, et qui suscite le doute sur l’impartialité de la communauté internationale, laquelle met sur un pied d’égalité agresseur et agressé, et tient plus compte de quelques «crises d’angoisses» en Israël que du sang de deux civils versés au Liban. Par ailleurs, selon la source citée, l’architecte de l’accord, le ministre français des AE de l’époque Hervé de Charrette lui-même, qui se trouvait à Beyrouth voici peu, estime que le caractère «provisoire» de celui-ci pourrait avoir été dépassé par les événements. Chebaa Par ailleurs, la source autorisée a mis en garde contre une trop grande confiance libanaise dans la justesse de son point de vue, dans l’affaire de Chebaa, dont les hameaux ont été conquis par Israël en 1967. Selon cette source, l’émissaire de l’Onu Terjé Roed-Larsen a défendu «le point de vue israélien», en affirmant que le Liban n’a jamais déposé une plainte à ce sujet devant les instances internationales. Le Liban ne devrait pas «sous-estimer» les ruses d’Israël, ni se contenter des documents prouvant son bon droit remis à l’émissaire onusien, mais doit confier à une délégation spéciale la mission de se mettre en campagne auprès de l’Europe et des États-Unis, a estimé la source citée. À M. Miguel Angel Moratinos, délégué spécial de l’Union européenne pour le processus de paix, arrivé hier soir au Liban, venant du Caire, les responsables vont demander d’appuyer le point de vue libanais en la matière. L’émissaire européen sera également sondé au sujet des véritables intentions du Premier ministre Ehud Barak qui affirme que le retrait israélien du Liban sera total alors que dans le même temps, on entend le chef de l’ALS affirmer que la milice pro-israélienne reste au Liban, où elle représentera une sorte de force de sécurité intérieure. Le maintien d’une telle force contredirait l’une des clauses posées par l’Onu pour reconnaître qu’Israël s’est vraiment retiré. L’Union européenne préoccupée L’Union européenne s’est déclarée hier «profondément préoccupée» face à l’évolution de la situation au Liban et dans le nord d’Israël et a appelé toutes les parties à la retenue, a indiqué un communiqué publié hier à Lisbonne par la présidence portugaise. L’UE «appelle toutes les parties à s’abstenir d’actes qui aggraveraient (la situation) et à observer les termes de l’accord de cessez-le-feu d’avril 1996». L’UE «exprime sa profonde sympathie aux blessés et aux familles endeuillées», ajoute le communiqué. «L’intensification des hostilités ne sert que ceux qui s’opposent à une paix juste, durable et globale et ne pourra qu’entraîner des souffrances inutiles d’innocents».
La crise de confiance entre le Liban et Israël est si totale qu’une source autorisée, qui a préféré garder l’anonymat, a accueilli avec «sarcasme» l’appel lancé par la France et les États-Unis à une reprise des réunions du comité de surveillance des accords d’avril 96. Selon cette source, il y a plusieurs raisons pour lesquelles un appel de ce genre ne peut que...