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Actualités - OPINION

Ces démons qui nous habitent

Les Israéliens se retireront avant cet été. Les Syriens partiront aussi un jour, le président Émile Lahoud ayant lui-même affirmé que leur séjour au Liban était provisoire. La présence étrangère dans le pays n’est donc pas ce qu’il y a de plus grave. C’est après que les Libanais devront combattre leurs propres démons ; car si l’on peut encore invoquer aujourd’hui le prétexte de l’occupation israélienne pour esquiver le problème de l’entente nationale, arrivera un jour (de juin-juillet) où ce casse-tête resurgira spontanément dans l’esprit de tous les Libanais. Rien n’a été résolu dans ce domaine depuis l’époque de l’émirat à nos jours. Pour cause : les dissensions confessionnelles sont restées intactes même si elles ne sont pas aussi apparentes. Les manifestations du clivage ont simplement changé de terrain. Il est vrai en effet que le conflit armé islamo-chrétien est démodé pour une raison très simple : c’est que toutes les communautés (à l’exception des chiites) ont été désarmées par la volonté syrienne. Mais le clivage demeure comme dans un contexte de guerre froide. Les murs existent, et ce n’est pas en serinant tous les jours que la résistance contre l’occupation a fait l’unité des Libanais qu’on parviendra à une solution radicale. Le problème est plus profond et c’est un retour à la case départ du 12 avril 75 qui nous attend après la libération du territoire. Ce ne sont peut-être pas les Palestiniens qui diviseront à nouveau le pays. Mais quand on sait qu’un match de basket-ball est également susceptible de se transformer en pugilat islamo-chrétien, c’est dire que nous ne sommes pas encore guéris du syndrome de la perdrix qui nous valut au siècle dernier un conflit interminable entre druzes et chrétiens. La constitution de Taëf prévoit certes l’abolition du confessionnalisme des textes. Mais quid des esprits ? Toute la question est là, et tous les retraits du monde ne changeront rien au fait que musulmans et chrétiens sont destinés à vivre ensemble dans ce pays. Par conséquent, plutôt que de chercher quels sont les facteurs de rejet qui nous unissent, ne vaut-il pas mieux s’entendre sur le Liban que nous voulons bâtir ? Nul n’est encore parvenu à résoudre la fameuse équation de négations qui ne font pas une nation. Mais peut-on résoudre la quadrature du cercle ?
Les Israéliens se retireront avant cet été. Les Syriens partiront aussi un jour, le président Émile Lahoud ayant lui-même affirmé que leur séjour au Liban était provisoire. La présence étrangère dans le pays n’est donc pas ce qu’il y a de plus grave. C’est après que les Libanais devront combattre leurs propres démons ; car si l’on peut encore invoquer...