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Actualités - ANALYSE

Elections - Les loyalistes jubilent et se décernent un satisfecit Les municipales de Jdeidé seraient un avant-goût des législatives

Un officiel se félicite des municipales de Jdeidé, non pour leurs résultats, qui étaient connus d’avance, mais pour la régularité du scrutin, le climat de liberté comme de démocratie qui l’a marqué. Et de souligner qu’aucun perdant n’a protesté ou porté plainte, les candidats des deux camps rendant également hommage aux fonctionnaires ou aux agents de l’ordre qui ont veillé à la bonne marche des opérations. Cet officiel estime ensuite nécessaire, comme si l’événement était majeur, de tirer de l’expérience les enseignements suivants : – La considérable différence de voix en faveur de la liste que M. Michel Murr appuyait, contre la formation soutenue par l’ancien député M. Auguste Bakhos, montre que sur la côte du Metn, le ministre de l’Intérieur jouit d’une assise populaire aussi solide que sur les hauteurs. Même si des municipales ne sont pas de même nature que des législatives, car le facteur des familles y est primordial, elles peuvent servir de premier indice. Et l’on peut parier que pour le prochain scrutin, M. Murr sera plus fort que jamais. – M. Bakhos semble dès lors avoir commis une erreur en se frottant à M. Murr. C’est assez étonnant car l’ancien parlementaire a une solide réputation d’expert en élections et de bon connaisseur des rapports de force sur le terrain. Il aurait mieux valu pour lui de s’entendre avec le ministre, qui y était tout disposé, sur une liste de coalition. Cela aurait été possible si M. Bakhos avait accepté que la présidence de la municipalité ne fût pas attribuée à son frère Assaad, président de la municipalité dissoute. M. Murr pour sa part ne souhaitait pas livrer bataille pour une simple affaire de municipalité avant les élections générales. Il était même prêt à admettre un compromis aux termes duquel la présidence du conseil municipal aurait été confiée au Dr Roland Bakhos. Ainsi, pour s’être obstiné, M. Auguste Bakhos compromet ses propres chances pour les législatives puisqu’il semble désormais exclu qu’il puisse faire partie de la liste Murr. – La force de cette liste dépendra en définitive du choix que M. Murr fera pour les deux sièges maronites. Le premier en remplacement du député M. Habib Hakim qui a des ennuis avec la justice ; et le deuxième à la case naguère réservée à M. Bakhos, les deux personnalités écartées étant pareillement originaires du littoral. M. Murr jouit certes pour sa propre personne d’un large crédit populaire. Mais il n’est pas en mesure d’en faire bénéficier à fond ses colistiers. Autrement dit, il a besoin de s’entendre avec des candidats forts. C’est d’ailleurs ce que les élections de 1996 ont prouvé : M. Murr avait alors surclassé ses partenaires d’au moins 10 000 voix. – Le climat de liberté démocratique qui a régné durant les municipales de dimanche dernier est un argument qui joue en faveur du maintien du Cabinet actuel pour superviser les législatives. Même en étant partie prenante, comme cela sera également le cas en été, le ministre de l’Intérieur a fait montre d’une impartialité que nul ne lui conteste. Il s’est en effet désisté de tout droit de contrôle pour en déléguer le pouvoir aux cadres administratifs, à savoir le directeur général de son département, le mohafez et le caïmacam du district concerné, tandis que le procureur général du Metn était chargé de recevoir toute plainte. Le gouvernement va donc, presque à coup sûr, rester en place. Aucun ministre n’aurait intérêt à tenter d’abuser de ses fonctions. Car les immixtions seraient certainement sanctionnées par un électorat qui du reste a généralement tendance à pénaliser les gens au pouvoir et à porter sa sympathie à leurs opposants. De plus, au niveau des législatives, la régularité du scrutin est encore mieux confortée par la présence d’une instance de surveillance et d’invalidation, le Conseil constitutionnel. – Un dernier point, certifié par M. Murr : les élections auront lieu aux dates fixées et ne seront pas reportées à cause d’un éventuel retrait israélien du Sud. Mais, comme on dit, qui vivra verra.
Un officiel se félicite des municipales de Jdeidé, non pour leurs résultats, qui étaient connus d’avance, mais pour la régularité du scrutin, le climat de liberté comme de démocratie qui l’a marqué. Et de souligner qu’aucun perdant n’a protesté ou porté plainte, les candidats des deux camps rendant également hommage aux fonctionnaires ou aux agents de l’ordre qui...