ALS Lahd appelle le Liban à ne pas faire le jeu de la Syrie

Le chef de l’Armée du Liban-Sud (ALS), le général Antoine Lahd, a appelé hier l’État libanais à ne pas poser de conditions rédhibitoires à un retrait israélien du Liban et assumer ainsi la responsabilité d’un échec qui serait dû, selon lui, à la Syrie. Dans un discours à l’occasion de l’inauguration à Tall Nhass, à 3 km de la frontière avec Israël, d’un «monument aux martyrs» de l’ALS, il a estimé que l’État libanais devrait «œuvrer avec l’Onu» pour un retrait israélien du Liban-Sud, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité, rapporte l’AFP. Une telle coordination ferait que «l’Onu serait responsable de ce retrait au même titre que le Liban et Israël et empêcherait toute autre partie de le refuser», a-t-il ajouté. Selon lui, que le retrait ait lieu dans le cadre d’un accord de paix ou en application des résolutions de l’Onu, le Liban ne doit pas «poser de conditions rédhibitoires impossibles à réaliser, comme la récupération des sept villages (chiites, annexés par Israël lors de sa création en 1948) ou le retour dans leurs foyers des réfugiés palestiniens». «De telles exigences seront évidemment attribuées à la Syrie-sœur, dans le but de faire échouer tout règlement et en faire assumer la responsabilité au Liban et non à la Syrie», a-t-il ajouté. M. Lahd a par ailleurs réitéré son exigence d’une «amnistie générale» pour les habitants de la zone occupée par Israël au Liban-Sud. Le commandant de la région nord d’Israël, le général israélien Gaby Ashkenazi, qui assistait à la cérémonie, a pour sa part réitéré le «soutien fraternel» d’Israël aux habitants de cette zone. «Soyez confiants que nous resterons à vos côtés jusqu’à la réalisation de la paix et de la sécurité. Tant que le calme et la sécurité ne régneront pas sur toute la bande frontalière, ils ne régneront pas non plus dans le nord d’Israël», a-t-il dit, selon la version arabe donnée par l’ALS de son discours prononcé en hébreu. Par ailleurs, deux membres de l’ALS se sont livrés hier au Hezbollah et à Amal portant à cinq le nombre de déserteurs en une semaine, selon des services de sécurité. Hilmi Yasser Aawad, qui a servi 18 mois dans les rangs de l’ALS, s’est rendu au Hezbollah. Hassan Hussein Mazraani, âgé d’une vingtaine d’années, a fui la position de l’ALS à Houla où il servait depuis plus d’un an et s’est rendu à Amal. Jeudi, un «sergent» de l’ALS s’était livré à Amal et deux autres miliciens avaient déserté dans les mêmes circonstances samedi.