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Actualités - CHRONOLOGIE

Informatique - Scanner et mesurer la profondeur d'une ride Visage sculpté dans le métal

Le visiteur du salon Industrie 2000 à Paris peut obtenir en deux heures son visage sculpté dans du métal par une superfraiseuse intelligente : une première mondiale dans la mécanique, qui combine le dernier cri des techniques d’imagerie et d’usinage en trois dimensions. «On pense à Robocop : ce visage en métal est mécaniquement identique au modèle, à 3 microns près, même si, faute de couleur, il ne paraît pas très ressemblant», explique le promoteur de l’événement, Michel Pech, directeur de la revue Machines et Production, en soupesant le visage en aluminium de l’un de ses collaborateurs. La mini-usine exposée au Parc des expositions de Paris Villepinte (Seine-Saint-Denis) rassemble des machines de six pays. L’opération commence dans une cabine équipée d’un fauteuil où s’assied le modèle, de deux caméras et deux projecteurs. En une seconde, le visage scanné en 3D apparaît sur un écran d’ordinateur. «Nous savions déjà réaliser des images en 3D par le balayage d’un rayon laser. Mais sur un visage, impossible d’utiliser un laser, trop lent pour capturer une expression humaine et surtout dangereux pour les yeux», explique Jean-Jacques Servant, d’EO Tech, distributeur de la firme allemande Breuckmann. «D’où le choix de notre technique de photographie sur lumière structurée : par triangulation optique, les caméras déterminent des nuages de points en 3D – en fait 12 séries de 250 000 points – qui sont fusionnés pour obtenir une numérisation instantanée», précise-t-il encore. Crème antiride «Pour mesurer le vivant, il faut opérer en moins d’une seconde», précise le représentant d’EO Tech. La firme travaille depuis quelques mois dans le plus grand secret, avec de grandes firmes cosmétiques. C’est en effet la première fois que l’on peut scanner et mesurer par exemple la profondeur d’une ride sur un visage vivant – et apporter une caution scientifique à une crème antiride. Un logiciel de reconstruction de visage (morphing), développé par la société canadienne Innovmétric, prend alors le relais pour «combler les trous» du visage en 3D. L’image obtenue présente en effet quelques défauts, qu’un opérateur passe une demi-heure à corriger. C’est alors qu’intervient un logiciel de programmation numérique conçu par Open Mind (Allemagne) qui, à partir de l’image en 3D, simule tous les mouvements que devra faire la fraiseuse pour faire émerger le visage d’un bloc de métal. Le visage est découpé en strates superposées, comme les niveaux d’une carte géographique, et en deux heures le cheminement de la fraiseuse est programmé. «C’est un exemple spectaculaire de FAO (fabrication assistée par ordinateur), une technique qui se diffuse de plus en plus largement dans l’industrie mécanique», explique Michel Pech. Enfin, intervient la sculpture elle-même, dans un «centre d’usinage» de la société française Huron. Le bloc d’aluminium est posé sur un plateau capable de se déplacer sur cinq axes en très grande vitesse, et qui a intégré la programmation numérique. La fraise reste toujours quasiment perpendiculaire à la surface à rogner et tourne à 9 000 tours/minute. En une demi-heure, le visage apparaît, parfait. «Nous pourrions aussi sculpter le visage non en relief mais en creux, une inversion informatique suffit, pour faire des moules : on pourrait y emboutir des tôles ou y couler de la résine, et sortir des centaines de visages à l’heure», souligne Michel Pech. Autre application, les prothèses. «Pour un visage à moitié détruit dans un accident, on pourrait numériser le côté préservé et fabriquer une pièce en métal symétrique, recouverte de peau, pour rendre au blessé un visage... humain», conclut M. Pech
Le visiteur du salon Industrie 2000 à Paris peut obtenir en deux heures son visage sculpté dans du métal par une superfraiseuse intelligente : une première mondiale dans la mécanique, qui combine le dernier cri des techniques d’imagerie et d’usinage en trois dimensions. «On pense à Robocop : ce visage en métal est mécaniquement identique au modèle, à 3 microns près,...