Patinage artistique - Championnats du monde à Nice Les favorites réussissent leur entrée (photo)

Maria Boutyrskaïa, Irina Sloutskaïa et Michelle Kwan, principales favorites pour le titre, ont réussi leur entrée en lice dans l’épreuve féminine des championnats du monde de patinage artistique hier à Nice. Lors des qualifications qui comptent désormais pour 20 % de la note finale, Boutyrskaïa dans le groupe A et Sloutskaïa dans le groupe B ont terminé en tête, l’Américaine Kwan se classant provisoirement deuxième de la seconde série. En revanche, la Française Vanessa Gusmeroli est passée totalement à côté de son sujet. Classée septième, elle a raté la majorité de ses sauts et perdu quasiment toute chance de monter sur le podium. «J’ai très mal patiné, je suis très déçue, surtout après mes bons résultats aux championnats d’Europe (quatrième). J’étais stressée, j’avais les jambes qui tremblaient. J’ai fait une faute d’inattention sur la triple boucle, cela m’a déstabilisée et après, je suis partie dans tous les sens... Ça ne passait pas», a-t-elle reconnu. «Je suis hyper émotive et je pense que ce qui s’est passé hier (l’agression contre Stéphane Bernadis) m’a beaucoup perturbée». Un sentiment tempéré par son entraîneur, le Russe Stanislas Leonovitch, qui est aussi celui de Bernadis et Sarah Abitbol. «Il est vrai que l’agression contre Stéphane nous a beaucoup déstabilisés. Vanessa est très proche de Stéphane parce qu’ils s’entraînent ensemble. Elle est inquiète et touchée. Mais ce n’est pas l’unique raison pour laquelle Vanessa n’a pas bien réussi ses sauts», a-t-il précisé sans plus d’explications. Désormais, pour espérer décrocher une médaille, Vanessa Gusmeroli devra réaliser deux programmes parfaits et compter sur une improbable défaillance des meilleures. Seulement, les meilleures ont répondu présentes. À commencer par la tenante du titre, Maria Boutyrskaïa dans le groupe A, qui n’était pas, il est vrai, le plus relevé. «Sur le double axe, je perds le contrôle et c’est la raison pour laquelle je pose la main. Mais c’était bien pour des qualifications. Je me sentais à l’aise parce que je patinais dans le groupe le plus facile et que je suis en forme», a-t-elle déclaré. Irina Sloutskaïa a réalisé un programme sans faute. La triple championne d’Europe (1996, 1997 et 2000) a une revanche à prendre sur le sort. Après quatre championnats du monde d’affilée et une deuxième place en 1998, elle a été écartée de la sélection russe l’an passé, n’ayant fini que quatrième de son championnat national. «Je veux montrer tout ce que je vaux dans le programme libre. Je veux garder mon énergie pour le libre, c’est pour cela que je n’avais pas prévu de combinaison triple-triple en qualification. Je me sentais un peu nerveuse aujourd’hui. J’ai souvent patiné en championnat du monde mais là, c’était comme la première fois. Je suis heureuse d’être ici et je veux prouver quelque chose», a-t-elle déclaré. Quant à Michelle Kwan, qui compte déjà deux titres mondiaux (1996 et 1998) et une médaille d’argent olympique, une chute en début de programme l’a repoussée à la deuxième place. Mais rien n’est joué et tout reste à faire dans le programme court, vendredi, et dans le libre final, samedi, en clôture de ces championnats du monde niçois. La guerre des étoiles Yagudin ou Plushenko ? Les deux étoiles du patinage artistique vont se livrer une guerre sans merci jeudi soir à Nice pour le titre de champion du monde. Le programme court a livré un verdict sans surprise mardi soir. Alexei Yagudin, l’aîné, 20 ans, tenant du titre a devancé Evegni Plushenko, le cadet, 17 ans, vice-champion du monde l’an dernier. Sauf catastrophe, le titre n’échappera pas à l’un deux. Celui qui gagnera le libre sera champion. L’Américain Michael Weiss, troisième du court et troisième l’an dernier, n’est pas totalement hors course, mais il doit remporter le libre en espérant que Yagudin ne fera pas mieux que troisième. Utopique lorsque l’on a vu, mardi, l’impeccable performance du tsar qui vise un troisième titre consécutif. Dans le duel qui oppose les deux hommes qui ne sont pas les meilleurs amis du monde, Yagudin a marqué deux avantages sur Plushenko: en qualifications et dans le programme court. Ce dernier, qui s’est plaint de patiner à 10h du matin, a raté son quadruple le premier jour et a souffert de la comparaison artistique avec son aîné dans le court. Plushenko qui, en cas de succès, deviendrait le plus jeune champion du monde de l’histoire, avait nettement dominé son rival lors des derniers championnats d’Europe. Au terme d’un programme éblouissant, on pensait qu’il avait pris l’ascendant. Yagudin n’avait pas manqué d’insister sur le fait qu’il avait été handicapé par une blessure avant Vienne et qu’il reviendrait pour la revanche à Nice. Mieux même, il a décidé de changer de programme, optant pour la Tosca de Puccini pour en renforcer le côté émotionnel. «Beaucoup de personnes dont des juges m’ont dit que mon ancien programme était bon, mais trop dur à comprendre». Plushenko ne sera pas handicapé cette fois par l’heure matinale. Il patinera en dernière position à 22h18, juste derrière Yagudin. Même le tirage au sort n’a pas pu les séparer !