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Actualités - ANALYSE

Législatives - Les préparatifs se poursuivent Au Nord, l'axe Karamé-Frangié semble s'effriter

Malgré la priorité du dossier régional, malgré les fortes inquiétudes que suscite l’apparent échec du sommet de Genève, la caste politique locale continue à songer – et à agir – en termes d’élections. C’est que l’échéance se rapproche (août prochain) et, à cause du retard pris dans la promulgation de la nouvelle loi, nul n’est encore en mesure d’entrer vraiment en campagne. On en est toujours, en effet, aux tractations pour la formation des listes et partant, des alliances locales ou transversales. Au Nord, le bel axe Omar Karamé–Sleiman Frangié, qui avait porté tant de fruits en 1996, semble s’effriter. Les deux leaders cachent à peine la tension qui règne entre eux. Une brouille qui se révèle assez solide pour résister aux efforts d’apaisement déployés ces derniers temps par Damas même. Ainsi, hier, le déjeuner de rabibochage, qui devait avoir lieu au domicile beyrouthin du député Assaad Hardane, a été décommandé en dernière minute. Le président Karamé, qui pourtant consacre tous ses mardis à des rencontres avec la presse à Beyrouth, n’a pas quitté Tripoli. Il s’en est excusé auprès de M. Hardane, en invoquant des raisons pressantes, mais sans en préciser la nature. C’est ce qu’a confirmé un autre pôle médiateur, M. Marwan Hamadé, qui a toutefois souligné qu’il allait inlassablement poursuivre sa mission de bons offices pour rapprocher les deux leaders nordistes. Les rapports entre ces derniers se sont tendus lorsque M. Frangié a déclaré qu’il exige la mise sur pied d’une liste ne comprenant que des éléments forts. Il estime, en effet, que la présence à ses côtés comme à ceux de M. Karamé de candidats peu populaires ne peut que servir les listes adverses, comme cela s’est produit à son avis en 1996. M. Frangié a ajouté que la coalition potentielle, formée d’hommes forts, n’aurait de ce fait pas de chef attitré. Ces propos ont déplu à M. Karamé qui a sans doute estimé que son jeune allié prenait un peu trop de décisions unilatérales. L’ancien président du Conseil a dès lors multiplié les critiques à l’encontre du leader zghortiote, même dans les meetings publics. Et il a adopté un ton virulent non dénué de considérations confessionnelles. Ce qui a agacé plus d’une partie, dont des dirigeants locaux. Et même, semble-t-il, les décideurs qui n’apprécient jamais la dépréciation de l’esprit laïc en matière de civisme. Mais, selon des sources nordistes informées, M. Karamé «en a gros sur la patate» depuis longtemps. Aussi les tentatives d’explications de M. Frangié et les émissaires qui ont fait la navette entre ce dernier et l’ancien chef de gouvernement n’ont pas réussi à apaiser ce dernier. Car ce qui l’irrite au fond, ajoutent ces sources, c’est surtout le rapprochement de M. Frangié avec le président Rafic Hariri. Une attitude qui se traduit par la volonté du leader zghortiote de garder sur la liste l’ancien ministre haririen M. Farid Makari. De plus, indiquent encore les mêmes personnalités, M. Karamé n’a pas beaucoup apprécié la retentissante visite d’amitié que le général Moustapha Tlass a rendue au leader zghortiote qui s’est vu remettre un présent précieux, une abaya envoyée en souvenir par le président Assad qu’une forte amitié personnelle liait au président Frangié. Toujours est-il que le président Karamé a pu rencontrer pour sa part M. Bachar el-Assad. Et selon les mêmes sources, ce dernier aurait exprimé le ferme souhait que l’alliance de 1996 soit reconduite. Mais M. Karamé campe jusqu’à présent sur ses positions. Et le bruit court que le cas échéant il se retirerait de la course.
Malgré la priorité du dossier régional, malgré les fortes inquiétudes que suscite l’apparent échec du sommet de Genève, la caste politique locale continue à songer – et à agir – en termes d’élections. C’est que l’échéance se rapproche (août prochain) et, à cause du retard pris dans la promulgation de la nouvelle loi, nul n’est encore en mesure d’entrer...