France La classe politique dans l'attente d'un remaniement ministériel

Une nouvelle journée de manifestations et de grève dans l’éducation en France va se focaliser sur le ministre Claude Allègre, dont le départ est désormais demandé par certains syndicats alors que le Premier ministre Lionel Jospin prépare un remaniement ministériel, objet de spéculations dans la classe politique. M. Allègre, un ami de longue date de M. Jospin, devrait faire les frais de cette redistribution des portefeuilles avec le départ de plusieurs ministres mis à mal suite à leurs projets de réformes. Le SNES, syndicat enseignant de gauche majoritaire dans les lycées et les collèges, demande maintenant à négocier avec un «interlocuteur crédible autre que Claude Allègre», accusé d’avoir systématiquement refusé le dialogue. «Il est si discrédité dans la profession que nous ne pouvons même plus aller le voir sans être taxés de complices. Nous souhaitons donc que le gouvernement nous donne un autre interlocuteur, un interlocuteur crédible, soit un autre ministre, soit une autre personne à ses côtés», a lancé le SNES. Les cinq fédérations enseignantes affichent un front uni pour la journée de vendredi. Si M. Jospin, en déplacement à Lisbonne jeudi et vendredi pour le sommet social européen, se refuse à dévoiler ses projets, il a admis que son équipe, constituée en juin 1997, est confrontée à «l’épreuve du temps». La semaine dernière, il avait donné le signal de ce remaniement en décernant publiquement une mauvaise note aux ministres Christian Sautter (Finances) et Claude Allègre.