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Actualités - CHRONOLOGIE

Le grand favori de la présidentielle édite sa biographie A la première personne : Vladimir Poutine raconté par lui-même (photo)

«Des livres, des films m’ont fait rêver d’une vie d’espion, cela me paraissait inaccessible comme la planète Mars» : Vladimir Poutine, grand favori de la présidentielle du 26 mars, parle pour la première fois de son passé au KGB dans un livre paru lundi en Russie. Intitulé À la première personne : conversations avec Vladimir Poutine, l’ouvrage consiste en un long entretien donné à deux journalistes du quotidien Kommersant, assistés par une responsable du service de presse du Kremlin. En 24 heures passées au total en compagnie du président russe par intérim, les auteurs affirment avoir découvert un autre Poutine : «franc» et «spontané». «Mon grand-père était un simple cuisinier, visiblement un bon professionnel car il a été le cuisinier de Lénine, puis de Staline», commence Vladimir Poutine. À l’âge de 15 ans, Volodia (diminutif de Vladimir), rêvant de devenir espion, se rend au siège du KGB de Leningrad (Saint-Pétersbourg), sa ville natale. Sur le conseil d’un officier rencontré ce jour-là, il fera des études de droit, pour finalement entrer au KGB en 1975. «Beaucoup de gens coopéraient avec les “organes”. 90 % des informations des services secrets étaient recueillies auprès de citoyens soviétiques», explique-t-il. «Agacé» quand les services secrets attaquaient les peintres d’avant-garde, mal vus par le régime, le héros du livre reconnaît «n’avoir jamais été dissident au sein du KGB». Mais il critique aujourd’hui ses collègues qui luttaient contre les dissidents en sabotant leurs manifestations : «Ils avaient évidemment tort de faire cela, c’était le comportement d’un État totalitaire». Sur 16 ans passés au KGB, il en a passé cinq en Allemagne de l’Est, en qualité «d’agent de renseignement politique». «Je comprenais déjà que ce système n’avait pas d’avenir. Et que l’URSS n’en avait pas non plus», affirme-t-il aujourd’hui. Rentré d’Allemagne en 1990, il devient vice-recteur de l’Université de Saint-Pétersbourg, puis rejoint l’équipe du maire réformateur de la ville Anatoli Sobtchak. En août 1991, lors de la tentative de putsch contre le président soviétique Mikhaïl Gorbatchev, à laquelle participait le chef du KGB de l’époque Vladimir Krioutchkov, M. Poutine dit avoir «compris qu’il n’obéirait jamais aux putschistes». «J’ai démissionné (du KGB). C’était difficile, d’autant plus que j’étais un bon officier et que je n’avais pas à me plaindre. Tout allait comme il fallait», se souvient-il. Mais en juillet 1998, alors qu’il avait été appelé à Moscou pour travailler à l’administration présidentielle, il est nommé par Boris Eltsine à la tête des services secrets russes rebaptisés FSB. «Je ne peux pas dire que cela m’ait fait plaisir : je ne voulais pas trop revenir sur mes pas», dit-il. Aujourd’hui, Vladimir Poutine défend bec et ongles la réputation des «services». À une question sur l’éventuelle implication des services secrets russes dans la vague d’attentats qui a fait 293 morts en Russie en septembre dernier, officiellement attribués aux «terroristes» tchétchènes, M. Poutine répond avec véhémence : «C’est du délire total». «Il n’existe pas au sein des services secrets de gens capables de commettre un tel crime contre leur peuple. L’hypothèse même est amorale et n’est rien d’autre qu’un élément d’une guerre médiatique menée contre la Russie», tonne-t-il. «Quand Vladimir Vladimirovitch est fâché, il ne soigne guère plus son langage», expliquent les auteurs du livre.
«Des livres, des films m’ont fait rêver d’une vie d’espion, cela me paraissait inaccessible comme la planète Mars» : Vladimir Poutine, grand favori de la présidentielle du 26 mars, parle pour la première fois de son passé au KGB dans un livre paru lundi en Russie. Intitulé À la première personne : conversations avec Vladimir Poutine, l’ouvrage consiste en un long entretien...