Vie politique Wakim appelle le peuple à se libérer de la faim

Le député Najah Wakim a appelé hier, au cours d’une conférence de presse à l’Assemblée nationale, le peuple libanais à «se soulever contre un pouvoir qui n’estime pas que la résolution de la crise sociale et économique libanaise compte parmi ses devoirs». Ce soulèvement populaire, qui devrait inclure tous les Libanais, vise à «libérer le peuple de la faim et à mettre un terme au marasme économique», a affirmé M. Wakim. «Nous pensions qu’il y avait une différence entre l’ancien gouvernement et l’actuel au niveau de l’honnêteté, mais cette impression s’estompe progressivement», a-t-il indiqué. «Le peuple libanais ne peut plus supporter la famine, le chômage et les prétextes incessamment répétés par le gouvernement. Le lourd héritage du passé et le poids de la dette publique ne sont pas suffisants et n’expliquent pas réellement la crise étouffante à laquelle les Libanais sont confrontés», a estimé M. Wakim. «Les moyens déployés par le gouvernement pour résoudre la crise économique sont fort peu efficaces et très mauvais», a-t-il poursuivi. «Il incombe au gouvernement de mettre au point un programme économique et social pour résoudre la crise et se libérer de la mafia des banques, qui possède le véritable pouvoir de décision aux niveaux économique et financier», a ajouté le député de Beyrouth. M. Wakim a ensuite demandé au gouvernement «comment les banques s’y prenaient pour annoncer chaque année la réalisation de gains fictifs en cette période de marasme économique». «Il fallait peut-être adresser cette question à la Banque centrale mais son gouverneur a été reconduit de manière illégale, à la demande des banques», a-t-il souligné. M. Wakim a par ailleurs mis l’accent sur le fait que le gouvernement pensait à tort pouvoir résoudre le problème de la dette publique par la privatisation. Il a en outre déploré les failles au niveau de la justice libanaise, prenant pour exemple l’affaire «Cobra». «L’État libanais ne ramène pas “Cobra” au pays pour ne pas avoir à ouvrir une enquête», a-t-il affirmé. «Enquêter sur “Cobra” équivaut à enquêter sur toute la mafia politique, dont “Cobra” n’est que la plus petite vipère», a ajouté M. Wakim. «L’espoir d’édifier un État au Liban s’évanouit de plus en plus», a-t-il conclu.