Rechercher
Rechercher

Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Séminaire - Des sociétés italiennes offrent leur concours pour le traitement des déchets et eaux usées Le plan pour la protection de l'environnement sera-t-il torpillé ?

Un séminaire sur les différentes techniques de traitement des déchets et des eaux usées a été organisé hier à l’hôtel Riviera par l’Institut italien du commerce extérieur (ICE), sous le patronage de l’ambassade italienne. Les représentants d’une dizaine d’entreprises italiennes majeures ont exposé les technologies offertes par ces compagnies, dans un secteur en pleine expansion bien qu’engagé dans un parcours plein d’incertitudes au Liban. «Le Liban souffre des mêmes problèmes qu’a connus l’Italie», a souligné M. Giuseppe Cassini, ambassadeur d’Italie. Et remédier à la dégradation de l’environnement et de l’écosystème coûte cher, selon lui. «Les inondations que nous avons connues récemment en Italie ont été imputées aux pluies violentes, mais ce n’est pas vrai», a-t-il poursuivi. «C’est en négligeant l’écosystème, et notamment les forêts, que nous en sommes arrivés là». Selon M. Cassini, «la gérance des ressources en eau est un point crucial, parce que l’eau sera le pétrole du siècle prochain». Il a rappelé que la coopération italienne au développement du Liban se chiffre à 150 millions de dollars, dont plus de la moitié sera consacré à l’infrastructure de l’eau et des égouts. Pour sa part, M. Berge Hatjian, directeur général du ministère de l’Environnement, a estimé que «les pertes de l’État dues à la dégradation de l’environnement seraient dans les environs de 300 millions de dollars, selon une étude en préparation au ministère». «Pour régler les problèmes, il faudrait en traiter les sources», a-t-il ajouté. «Le problème des déchets domestiques au Liban est fortement lié au développement déséquilibré. Notre infrastructure n’est pas prête à accueillir la croissance démographique». M.Hatjian a ensuite insisté sur la nécessité d’élaborer une politique nationale pour la protection de l’environnement. «Pour mener cette entreprise à bien, il est crucial que tous les départements en fassent leur priorité», a-t-il souligné. Interrogé par L’Orient-Le Jour sur la stratégie actuellement en préparation au ministère, M. Hatjian a répondu : «Nous avons préparé une telle stratégie et avons envoyé le plan aux autres départements concernés pour qu’ils l’étudient et l’approuvent. Ils ne nous ont pas encore répondu. Il faut une décision politique qui n’a pas encore été prise. «Croyez-vous que certains essayent de faire disparaître cette affaire ? «À un certain point, oui», a-t-il dit. De même que le code de l’environnement ? «Je crois que oui». Les grandes lignes de cette stratégie sont élaborées selon les principes suivants : envoyer le moins possible aux décharges, trier, recycler. Les offres viendront par la suite. Des contrats seront-ils signés avec les compagnies italiennes ? «Notre rôle n’est pas de signer les contrats mais de vérifier leur contenu», a précisé M. Hatjian. «Nous nous attardons sur plusieurs points : le niveau d’adaptation des technologies proposées aux déchets que nous produisons, leur impact positif ou négatif sur l’environnement…». Pour sa part, M. Boutros Labaki, vice-président du Conseil de développement et de reconstruction (CDR), a détaillé les activités de son institution en matière d’infrastructures concernant l’eau potable et l’eau usée, et en matière de gestion environnementale. Par ailleurs, plusieurs représentants de compagnies italiennes spécialisées dans la gestion environnementale se sont succédé sur la tribune : Andréa Mangano (CISPEL Export), Guido Berro (Federambiante), Massimo Mancini (Conzortio Bonifica e Ambiante), Franco Tonelli (META SPA), Stefano Varini (ACEA SPA), Sergio Sangervasi (Protecno SRL), Monica Mottola (Sereco SRL) et Salvatore Fasano (Comat Costruzioni SPA). M. Mancini représente une compagnie qui a à son actif une offre faite à la municipalité de Saïda : cette offre inclut la collecte des déchets, le tri, le recyclage d’une partie, le compostage d’une autre, et une décharge pour le reste des ordures. Pour cette offre, «notre compagnie n’a pas encore reçu de réponse», déclare-t-il à L’Orient-Le Jour. La société a déjà effectué des études sur la situation des déchets solides de Saïda depuis deux ans. Le contrat, s’il est signé, accorde la gestion de cette usine à la société italienne en BOT, «pour une période de dix à vingt ans, cela dépendra de l’accord final», précise M. Mancini. Quel est le coût du projet ? «Sa réalisation nécessitera une somme d’environ 20 millions de dollars», a-t-il répondu. «Mais il sera entièrement financé par nous. Nous profiterons simplement des bénéfices de la collecte et du compostage». Quelle proportion de déchets sera envoyée à la décharge sanitaire ? «Cela dépendra de la qualité de compost que nous voulons obtenir», a dit M. Mancini. «Nous avons prévu que 50 % des déchets devront se retrouver dans la décharge, sinon la qualité du compost sera compromise par certains types d’ordures. Dans ces conditions, la décharge durera vingt ans. Et elle deviendra un espace vert dans l’avenir». Que faites-vous pour garantir que cette décharge ne présentera pas de danger, notamment pour les nappes phréatiques ? «Nous appliquons les règles les plus strictes en vigueur en Europe», a-t-il assuré. «Pour le compostage, nous ferons en sorte que le laboratoire chimique dans lequel nous vérifierons la qualité du compost sera ouvert à tous ceux qui veulent le visiter, étudiants universitaires inclus». Par ailleurs, les intervenants ont souvent parlé de la progression de l’Italie dans le domaine, alors que ce pays avait connu de nombreux problèmes environnementaux dans le passé récent.
Un séminaire sur les différentes techniques de traitement des déchets et des eaux usées a été organisé hier à l’hôtel Riviera par l’Institut italien du commerce extérieur (ICE), sous le patronage de l’ambassade italienne. Les représentants d’une dizaine d’entreprises italiennes majeures ont exposé les technologies offertes par ces compagnies, dans un secteur en...